Sous prétexte de concurrence, le gouvernement israélien veut créer des ports privés en Israël : la société Bolloré a répondu à l’appel d’offres. En fin de semaine, les employés du port d’Ashdod ont déclenché une grève surprise : ils refusent de porter le gilet de sécurité jaune que les règlements intérieurs rendent obligatoire. C’est justement pour éviter des grèves sauvages de ce type, tout comme pour briser les comités d’entreprise, que le gouvernement israélien veut créer un ou deux nouveaux ports qui seront gérés par des entreprises privées. Ces ports seront installés à Ashdod ou à Haïfa, voire simultanément dans les deux villes.
PRÉTEXTE DE CONCURRENCE
Le gouvernement israélien veut donc étendre le processus de privatisation aux installations portuaires du pays ; son credo est simple: en augmentant la concurrence entre les ports israéliens, les salariés du secteur public réfléchiront par deux fois avant de déclencher un conflit ou d’exiger une augmentation de salaire.
Le prétexte de la privatisation est donc la relance de la concurrence dans le secteur portuaire. Un appel d’offres a été lancé pour choisir la société qui prendra en charge l’exploitation de nouveaux terminaux portuaires qui seront créés sur la côte méditerranéenne d’Israël. Quatre propositions ont été soumises par des groupes internationaux : le groupe hollandais Terminal Investment Limited (TIL), le groupe allemand Eurogate, la société International Container Terminal Services Inc. (ICTSI) enregistrée aux Philippines, et le français Bolloré.
PARTENARIAT PORTUAIRE PUBLIC-PRIVÉ
Le cahier des charges détaillé dans l’appel d’offres est strict : le candidat doit faire preuve d’une expérience d’exploitation de trois installations portuaires au cours des deux dernières années, tandis que chaque terminal doit justifier d’un trafic annuel de conteneurs de 750 TEU (unités équivalents à 20 pieds).
Selon la décision du gouvernement israélien, c’est l’Etat d’Israël qui financera la création des nouveaux ports pour un coût estimé à 5 milliards de shekels (1 milliard d’euros) chacun. Les sociétés privées recevront la concession du port, et elles seront responsables de son exploitation, y compris de l’emploi des salariés et de l’achat du matériel lourd.
PRÉSENCE EN AFRIQUE
Le groupe français Bolloré répond à toutes les exigences de l’appel d’offres d’Israël. L’entreprise exploite 15 terminaux à conteneurs et 11 ports secs dans le cadre de partenariats public-privé. Les métiers logistiques de Bolloré sont le transport routier, la logistique de projets industriels, la gestion des colis exceptionnels, le transport ferroviaire, le transport aérien, le transport par barge, la manutention portuaire, les services maritimes, la réparation de navires et la gestion d’entrepôts.
C’est en 1927 que le groupe français débute ses activités au Sénégal. En 2008, la société Bolloré Africa Logistics est créée pour regrouper les activités d’infrastructure et de logistique du groupe Bolloré sur le continent africain. La société est déployée dans 55 pays dans le monde, dont 45 en Afrique, avec 250 filiales et 25.000 salariés en 2013. La société compte notamment des filiales en Chine, en Inde, en Australie, aux Philippines, à Dubaï, en Grande-Bretagne, aux États-Unis, en Espagne, au Portugal et en France.
Source Israel Valley
