Le rapport annuel de l’OCDE sur l’état de l’économie israélienne en 2012 est présenté ce matin au Conseil des ministres hebdomadaire à Jérusalem. C’est tout à fait exceptionnellement que le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría, a fait le déplacement à Jérusalem pour participer, ce dimanche matin, au Conseil des Ministres. Il y présente le rapport préparé par l’Organisation pour la Coopération et le Développement Economiques qu’il dirige, sur l’état de l’économie israélienne et intitulé : « Economic Surveys: Israel 2013 ».
Depuis qu’Israël a adhéré à l’OCDE en 2009, son économie est régulièrement passée à la loupe par les experts internationaux. Le rapport publié aujourd’hui met en valeur les contradictions de l’économie israélienne. Du côté des succès, le rapport souligne le rythme élevé de la croissance de l’économie israélienne, le bas niveau du chômage et l’exploitation des ressources gazières. En revanche, de nombreuses zones d’ombre persistent : le niveau de vie en Israël est parmi les plus faibles des pays de l’OCDE, et la pauvreté y est la plus élevée des pays occidentaux.
La première phrase du rapport de l’OCDE est consacrée au secteur du high tech qui « continue de susciter l’admiration internationale ». Les experts félicitent Israël pour ses bons indicateurs macroéconomiques à court terme (croissance, emploi, compte courant). A moyen terme cependant, les experts internationaux s’inquiètent de l’inégale répartition des richesses et de la pauvreté persistante. Ils recommandent de poursuivent les réformes structurelles dans les domaines de l’éducation, de la santé, du bien-être social, de l’électricité, etc.
POLITIQUE SOCIALE – L’OCDE constate que le revenu d’un Israélien sur cinq se situe en dessous de la ligne de la pauvreté. De même, la pauvreté touche particulièrement deux populations : les arabes et les juifs harédim. Les experts recommandent au gouvernement israélien de suivre une politique de l’emploi plus active qui permettrait de relever le taux de l’emploi, notamment chez les femmes arabes et les hommes ultraorthodoxes. Le rapport pointe aussi du doigt les faiblesses de certains services publics : l’éducation (avec les mauvais résultats de l’enquête Pisa), la pénurie de médecins et infirmières, la surpopulation des hôpitaux, etc.
POLITIQUE FISCALE – Les économistes de l’OCDE craignent un dérapage du déficit public en raison de l’écart croissant entre les revenus de l’Etat et ses dépenses. En 2012, le déficit visé était de 2% du PIB mais l’année s’est achevée avec un déficit de 4%. Pour 2013 et 2014, le gouvernement a revu son déficit à la hausse, respectivement 4,65% en 2013 et 3% en 2014. L’OCDE recommande d’augmenter la base des revenus imposables, de réduire les niches fiscales et de combattre plus énergiquement la fraude fiscale.
POLITIQUE MONÉTAIRE – Si l’inflation en Israël est contenue dans le cadre de son objectif cible, les experts de l’ECDE s’inquiètent de la bulle immobilière et de l’envolée des crédits hypothécaires. Ils recommandent à la Banque d’Israël de mettre un terme à sa politique d’achat de dollars et de relever progressivement le taux d’intérêt directeur.
POLITIQUE DE L’ENVIRONNEMENT – L’OCDE encourage les autorités israéliennes à mettre en œuvre une politique des transports plus verte : selon eux, il faut continuer à investir dans les transports en commun, tout en utilisant la fiscalité pour encourager la vente des véhicules non polluants.
L’OCDE estime que pour atteindre les principaux objectifs de politique économique, le PIB israélien doit croître au rythme de 4% l’an au moins, ce qui ne sera pas le cas des deux années à venir (3,7% en 2013 et 3,4% 2014) : s’il est nécessaire de baisser l’impôt sur le revenu pour encourager l’initiative privée, il renforcer la politique sociale pour combattre la pauvreté et soutenir les familles les plus modestes. Un message pour le ministre des Finances Yaïr Lapid qui vient d’annoncer le gel de la hausse des impôts sur le revenu.
Source Israel Valley