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mardi 9 avril 2013

1.000 sociétés israéliennes sont en Chine !



La Chine et Israël ont entamé des relations commerciales bien avant leurs relations diplomatiques conclues en 1992. Au fil du temps, bien que silencieuse, la coopération entre les deux pays s’est sensiblement développée avec une croissance annuelle moyenne de 40%. Mais à cause de la pression arabe sur le gouvernement chinois, ces échanges sont restés discrets. En 2008 pourtant, les villes de Pékin et Tel-Aviv sont jumelées. Enfin en 2011, dans sa volonté de modernisation, la République Populaire exprime formellement son intérêt pour le potentiel économique et militaire israélien. Le rapprochement devient alors public.

Après la crise des sub-primes de 2008, la Chine a décidé de se tourner prioritairement vers l’innovation pour en devenir un des pays leaders plutôt que de rester une simple manufacture mondiale. Elle s’oriente vers Israël, « nation start-up », au potentiel et au succès économique enviables. Aussi, à partir de 2010, les échanges financiers, technologiques, scientifiques et commerciaux bilatéraux s’intensifient. De même, la Chine cherche à renforcer ses échanges académiques de haut niveau avec Israël.
En 2011, les Israéliens lancent plusieurs fonds de financement réunissant les deux pays, pour un montant de 700 millions de dollars. A cette date, la valeur totale de l’import/export sino-israélien atteint les 8 milliards de dollars, soit 150 fois plus qu’en 1992.
Actuellement, la Chine figure déjà comme le troisième plus important partenaire économique de l’Etat hébreu après les États-Unis et l’Union européenne. Plus de 1.000 sociétés israéliennes sont officiellement implantées en République Populaire et plus de 200 accords de coopération & développement ont été signés. Israël envisage en outre une joint-venture avec la Chine pour exporter son gaz. Par ailleurs, avec plus de 500 usines de production, la Chine joue un rôle essentiel dans l’industrie de l’alimentation casher destinée au grand marché américain et israélien, à hauteur de 10 milliards de dollars.
Quand l’économie prime sur la diplomatie
Au début des années 1980, la technologie israélienne dans les domaines de l’agriculture, de l’énergie solaire, des technologies de l’information et des communications lui ouvre la voie du plus grand marché planétaire actuel. Dès 1993, des experts israéliens de renom en matière d’agriculture durable, s’implique dans d’innombrables projets favorisant la biodiversité, la lutte contre la désertification et l’amélioration de la sécurité alimentaire auprès d’entreprises, d’universités et d’organismes gouvernementaux chinois.

Entre 1999 et 2004, Israël contribue activement au secteur primaire est-asiatique et à sa technologie hydraulique. Netafim, la pionnière en système du goutte à goutte et la plus grande société de micro-irrigation au monde, introduit des méthodes modernes de serres et d’arrosage partout en Chine pour préserver la couche arable et encourager la plantation de forêts. Par ailleurs, la firme israélienne IDE a construit à Tianjin la plus grande usine de dessalement thermique. Avec un maximum de 400.000 mètres cubes par jour, elle permet à la fois d’obtenir de l’eau pour les 12 millions de résidents de cette localité mais aussi d’alimenter une centrale électrique.
En 2008, à l’occasion des J.O. de Pékin, Israël est encore choisi pour assurer la sécurité du plus important des événements sportifs.
En 2010, le Ministère israélien de l’Industrie, du Commerce et du Travail définit la Chine comme un «pays d’exportation cible ». D’où l’expansion de l’activité économique israélienne dans ce pays. L’Etat hébreu entame également une coopération universitaire en Chine du Sud, dans les domaines de l’horticulture, du sol et des sciences animales ainsi qu’une collaboration agricole avec la province nord du Heilongjiang pour la construction de fermes laitières pilotes à haut rendement.
La Chine et Israël misent aussi sur les transports électriques dans l’optique d’un développement durable et d’une rupture entre croissance économique et dépendance pétrolière. Dernièrement, début 2012, le Ministère israélien des Transports et des Infrastructures a officiellement annoncée que la République Populaire participera à la construction d’une nouvelle voie ferrée de 170 km relierant le Néguev au port d’Eilat. Un projet évalué à 6 milliards de shekels que la Chine financera en grande partie pour marquer le 20e anniversaire de ses relations diplomatiques avec l’Etat hébreu.
De plus, dans les cinq prochaines années, Israël prévoit l’injection de 100 milliards de shekels dans un vaste programme pour accroitre le réseau ferroviaire et autoroutier du pays, dans lequel Pékin pourrait là aussi jouer un rôle majeur. Plusieurs entreprises chinoises, espérant notamment se positionner sur le nouveau marché du train à grande vitesse devant relier la Méditerranée à la mer Rouge, sont attendues en Israël.
Un intérêt diplomatique accru mais limité
Pour les Chinois qui ne connaissent pas d’antisémitisme indigène, les Juifs jouissent d’un statut hautement respectable en tant que peuple millénaire, ayant réussi malgré leur petit nombre. Ils considèrent les Juifs ainsi qu’eux-mêmes comme deux civilisations anciennes partageant les mêmes valeurs familiales, éducatives et de travail.

Ces affinités ont grandement réchauffé les rapports bilatéraux, très importants pour l’Etat hébreu qui s’attache à les promouvoir de crainte de voir l’allié américain faire défaut. Du reste, après le printemps arabe et la chute de plusieurs dictatures, la Chine a trouvé en Israël un havre de stabilité au Moyen-Orient. Le partenariat stratégique entre les deux pays devrait donc se renforcer. D’ailleurs en 2011, le premier Symposium sino-israélien de Stratégie et Sécurité s’est tenu au Centre Interdisciplinaire d’Herzlia. Des discussions ont porté entre autre sur la lutte contre le terrorisme mondial. Cependant, concernant le problème iranien et syrien actuel, la Chine ne semble toutefois pas prête à sacrifier ses intérêts au profit de Jérusalem.

Source Israel Valley