Le gouvernement de l'Autorité palestinienne est pratiquement en cessation de paiement par la faute des pays arabes.
En effet, la plupart d'entre eux les centaines de millions de dollars d'aide promis.
Salam Fayyad, le Premier ministre palestinien, est on ne peut plus clair : "la crise financière sans précédent que connaît l'Autorité palestinienne va transformer rapidement 50% de la population palestinienne, c'est à-dire 4 millions de personnes, en pauvres".
Environ 1 million de Palestiniens qui dépendent des salaires du gouvernement "sont sous la menace de basculer sous le seuil de pauvreté", a-t-il ajouté.
Le poste budgétaire mensuel le plus conséquent est en effet celui du paiement des salaires des fonctionnaires.
Ceux-ci représentent 150.000 personnes dont 60.000 pour la seule bande de Gaza.
Salam Fayyad explique qu'il a réussi à payer la moitié des salaires de novembre en obtenant un prêt bancaire sur la garantie d'une promesse faite par la Ligue arabe de couvrir les sommes qu'Israël pourrait retenir en guise de représailles pour le nouveau statut obtenu de l'ONU. Mais l'argent des États arabes n'est jamais venu et ni le reste des salaires de novembre ni celui de décembre ne seront pas payés.
L'Autorité palestinienne doit déjà plus de 1,3 milliards de dollars aux banques locales et ne peut obtenir davantage de prêts.
De même les fournisseurs privés auxquels elle doit aussi des centaines de millions de dollars, ont cessé pour certains de faire affaire avec le gouvernement.
Le Premier ministre palestinien accuse "les États arabes de ne pas avoir tenu leurs promesses d'aide, conformément aux résolutions Ligue arabe", tandis que les pays européens et les États-Unis, eux, ont tenu tous leurs engagements à l'exception de 200 millions de dollars retenus par le Congrès américain l'année dernière.
"L'échec de l'Autorité en Cisjordanie palestinienne vient de son impossibilité à tenir nombre de ses promesses, couplée avec les récentes concessions israéliennes au Hamas", estime le Premier ministre palestinien.
Le vice-président de la Ligue arabe, Mohammed Sbeih, a reconnu dimanche que l'Autorité palestinienne était dans une "situation critique".
Il a écrit, dit-il, aux États membres leur demandant de payer les 100 millions de dollars promis.
Des protestations répétées ainsi que des grèves d'avertissement contre les difficultés économiques ont lieu en Cisjordanie.
Ce dimanche, le syndicat a décidé d'intensifier son mouvement appelant à quatre jours de grèves au cours des deux prochaines semaines.
Source Israel Infos