Parfois, le passage de la mémoire à l’Histoire semble difficile. Quand elle est douloureuse, la mémoire peine à se mouvoir. À évoluer en connaissance et reconnaissance. La ville de Vichy (Allier), choisie par le Maréchal Pétain pour y installer son gouvernement durant l’Occupation entre 1940 et 1944, en sait quelque chose. Plus de 75 ans plus tard, Vichy se bat encore contre sa propre peur. Peur d’être stigmatisée, au sortir de la guerre, comme une ville de “collabos”........Détails........
Peur que son statut de “victime” de la guerre ne soit pas reconnu. Peur d’être associée à jamais au régime de Pétain, quand la France elle, résistait depuis Londres.
Aujourd’hui encore, le travail mémoriel est complexe. Aucun musée consacré à la Seconde Guerre mondiale n’y a été érigé. Les lieux emblématiques de la collaboration, comme l’Hôtel du Parc où logeait Pétain, ne sont pas indiqués. Ils sont devenus pour la plupart des immeubles d’habitation.
À l’Office de tourisme, on préfère mettre l’accent sur les atouts de la ville.
Qui sont, il est vrai, nombreux: le patrimoine architectural du Second Empire, de la Belle Époque, les vertus de l’eau et le domaine thermal, l’Opéra de Vichy et son style Art Nouveau, les pastilles et les produits cosmétiques.
Dans la lignée de ses prédécesseurs, le maire de Vichy, Frédéric Aguilera (LR), en poste depuis 2017, se bat pour obtenir une visite mémorielle d’un chef d’État en exercice, ce qui n’est pas arrivé depuis le général de Gaulle en 1959. Et pour que l’on cesse d’utiliser l’expression “régime de Vichy” pour désigner le gouvernement de Pétain.
La communauté juive de Vichy n’a pas attendu pour commencer ce travail. Dans la synagogue, qui est la seule de l’Allier, des noms sont ajoutés régulièrement aux plaques qui listent les personnes déportées à Vichy et dans le département. Afin de préserver la mémoire, pour que l’Histoire ne se répète pas.
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