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dimanche 21 février 2021

Le Pape rend visite à Edith Bruck, survivante d'Auschwitz (Vidéo)


L'écrivaine hongroise, âgée de près de 90 ans, a élu résidence à Rome depuis de nombreuses années. En janvier dernier, elle avait été interviewée par "L'Osservatore Romano" à l’occasion de la Journée du souvenir. Son témoignage avait ému François qui a décidé aujourd'hui d'aller directement la rencontrer, chez elle, au centre de Rome.........Détails & Vidéo........

Pour la première fois depuis plusieurs mois, le Pape a quitté le Vatican ce samedi après-midi, pour se rendre dans une rue du centre de Rome et rencontrer Edith Bruck, une écrivaine juive d'origine hongroise qui a passé les deux tiers de sa vie en Italie. 
François avait lu son interview dans L'Osservatore Romano, dans laquelle elle avait raconté l'horreur vécue par elle et sa famille pendant la persécution nazie, et il en avait été très touché. Il a demandé à la rencontrer et est allé à son domicile romain cet après-midi lui rendre visite.
«Je suis venu ici, chez elle, afin de la remercier pour son témoignage et pour rendre hommage au peuple martyr de la folie du populisme nazi, a déclaré le Pape après la rencontre. 
C'est avec sincérité que je répète les mots que j'ai prononcé du fond de mon cœur à Yad Vashem, et que je répète devant chaque personne qui, comme elle, a tellement souffert à cause de cela: "Pardon, Seigneur, au nom de l'humanité".»
Andrea Monda, directeur de L'Osservatore Romano, était présent à cette rencontre. 
C'est le 26 janvier que le quotidien du Saint-Siège avait publié un entretien avec Edith Bruck, réalisé par Francesca Romana de' Angelis (lien en italien).
Edith Bruck a consacré sa vie à témoigner de ce qu'elle a vu. 
Ce sont deux étrangers, dont elle a recueilli les derniers souffles de voix dans le camp de concentration de Bergen-Belsen, qui lui ont demandé de le faire : «Raconte, ils ne te croiront pas, mais si tu survis, raconte. Fais-le aussi pour nous». Et elle a tenu sa promesse.
Ce qui frappe, à la lecture des épisodes décrits dans l'entretien, c'est cette lueur d'espérance qu'Edith parvient à transmettre. 
Même lorsqu'elle raconte les moments les plus sombres, l'abîme de l'horreur dans lequel elle a été plongée, enfant, en perdant une grande partie de sa famille, elle ne manque jamais de pointer son regard sur un petit détail beau et bon, sur un soupçon d'humanité qui lui a permis de continuer à vivre et à espérer.
Ainsi, en décrivant la vie dans le ghetto après avoir été arrachée avec ses parents, ses frères et sœurs à la maison du village de campagne où elle vivait, elle raconte l'histoire d'un homme, non juif, qui donne un chariot de provisions pour aider les persécutés. 
Elle raconte et se souvient de son travail au camp de Dachau où, alors qu’elle devait creuser des tranchées, un soldat allemand lui avait lancé sa gamelle pour la laver, «mais qu’au fond, il avait laissé de la confiture pour moi».
Et tandis qu'elle décrit son travail dans les cuisines des officiers, elle raconte qu’un cuisinier lui avait demandé son nom et qui, en entendant la voix tremblante d’Edith et sa réponse, lui avait dit à son tour: 
«J'ai une petite fille de ton âge». En disant cela, il «sortit un peigne de sa poche et, en regardant ma tête et mes cheveux qui commençaient à peine de repousser, me l'a donné. J’ai eu la sensation de me retrouver pour la première fois depuis longtemps devant un être humain. J'ai été émue par ce geste qui représentait à la fois la vie et l’espérance». 
Edith Bruck, qui vient de recevoir aujourd'hui, chez elle, la visite de l'évêque de Rome, en est convaincue: quelques gestes peuvent suffire pour sauver le monde.
 

Source Vatican News
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