L’Union Cycliste Internationale (UCI) a annoncé ce lundi la suspension jusqu’au 31 décembre 2022 de Patrick Van Gansen, manager de l’ancienne équipe belge Health Mate-Cyclelive Team. L’homme était accusé par plusieurs coureuses de harcèlement, dont l'américano-israélienne Esther Meisels (ci-dessus), des faits confirmés par l’enquête de la Commission d’Éthique de l’UCI.........Détails........
Harcèlement, traitements abusifs, comportements inappropriés… Trois cyclistes avaient décidé en juin 2019 de porter plainte auprès de la Commission d’Éthique de l’UCI pour ces faits reprochés au manager de leur équipe Health Mate-Cyclelive Team : Patrick Van Gansen.
La Française Chloé Turblin, la Suédoise Sara Mustonen et l’Israélienne Esther Meisels avaient témoigné dans un long article du site Cyclingnews des comportements qu’elles avaient dû subir de la part de ce manager entre 2017 et 2019 : des témoignages à relire dans notre article du 3 juin 2020.
Outre ces trois cyclistes, sept autres coureuses ont également dénoncé le comportement du manager auprès de l’UCI, appuyant ainsi le témoignage public de ces femmes.
En juin dernier, la Commission d’Éthique avait confirmé que ces faits méritaient une sanction, en décidant de transmettre le dossier à la Commission Disciplinaire de l’UCI.
«C’est un soulagement de savoir que Van Gansen sera tenu responsable de ses actes et que l’avenir du cyclisme féminin sera peut-être un environnement meilleur et plus professionnel», déclarait à l’époque Sara Mustonen à Cyclingnews.
Jusqu’au 31 décembre 2022
Plus de six mois plus tard, la décision de la Commission Disciplinaire est finalement tombée. Par voie de communiqué, l’UCI annonce ce lundi que la «Commission Disciplinaire a confirmé l’analyse de la Commission d’Éthique», confirmant «des violations du code d’éthique de l’UCI».
Cette commission ordonne donc «la suspension de Patrick Van Gansen de toute fonction dans le cyclisme pour une période commençant rétroactivement au 16 avril 2020 et s’étendant jusqu’au 31 décembre 2022».
En prime, le manager belge «devra suivre un programme de sensibilisation au harcèlement sexuel au travail».
Si Patrick Van Gansen a toujours nié ces faits de harcèlement jusqu’ici, l’homme n’a pas aujourd’hui réagi à cette sanction prononcée par l’UCI.
Une plate-forme pour les lanceurs d’alerte
Dans son communiqué publié ce lundi, la fédération internationale «se félicite de cette décision, qui crée un précédent important en matière de harcèlement sexuel. (…) L’UCI s’efforce de soutenir toutes les personnes qui souhaitent dénoncer de tels actes, qu’elles soient victimes ou témoins d’un comportement non conforme aux règles d’éthique» de la fédération.
Celle-ci annonce également qu’elle travaille à la mise en place d’une plate-forme destinée aux lanceurs d’alerte, et proposera également des formations «dispensées aux personnes susceptibles de recevoir des signalements de harcèlement» au sein de la fédération.
«En outre, des codes de conduite spécifiques seront publiés pour les différentes instances impliquées dans la formation des jeunes athlètes afin de garantir que toutes les personnes concernées soient tenues responsables de leurs actes. Nous tirerons également les conclusions des procédures passées et en cours pour revoir nos règles et veiller à ce que les plaintes soient traitées le plus rapidement possible», annonce encore l’UCI.
Cette nouvelle fait également écho au dossier de la cycliste française Marion Sicot, contrôlée positive à l’EPO en juillet 2019, qui a dénoncé les comportements inappropriés du manager de son équipe Doltcini-Van Eyck à l’époque, Marc Bracke. Une plainte a été déposée auprès de l’UCI et auprès du parquet de Montargis, en France.
L’UCI a confirmé l’ouverture d’une procédure disciplinaire en octobre 2020, après que la Commission d’éthique de l’UCI a annoncé que des «violations du code d’éthique de l’UCI avaient été commises» par Marc Bracke. Marion Sicot attend désormais le jugement de la commission disciplinaire.
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