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dimanche 24 janvier 2021

Mort de Larry King, l'enfant juif de Brooklyn devenu roi de l’« infotainment » en bretelles


Pendant 25 ans, de 1985 à 2010, son rendez-vous sur la chaîne CNN était devenu l’un des plus suivis de la télévision américaine dans le monde. Le célèbre interviewer décédé du Covid-19 à 87 ans, avait inventé un style, en recevant les grands de ce monde à qui il posait ses questions en toute décontraction.
......portrait.......

La nouvelle était redoutée depuis des semaines, outre Atlantique. Elle a réveillé l’Amérique, samedi 23 janvier à l’heure du breakfast. 
Et, dans ce pays de l’écran roi, a aussitôt ravivé mille souvenirs de décennies de télévision. 
Star de l’audiovisuel américain, marié huit fois à sept femmes différentes, inventeur d’un ton et d’un style, intervieweur autant apprécié pour sa détraction que redouté pour ses questions précises et sans détour, Larry King a définitivement rendu l’antenne, samedi 23 janvier, après quelque 40 000 interviews effectuées depuis ses débuts en 1958.
Ce vétéran de la chaîne CNN, dont le show d’information, passage obligé pour tous les responsables politiques et les célébrités, est mort à 87 ans à l’hôpital de Los Angeles, en Californie, le 23 janvier 2021. 
Il aura tenu l’antenne entre 1985 et 2010. Selon la chaîne d’informations, il avait été admis à l’hôpital après avoir contracté le Covid-19 dans les premiers jours de l’année.
Connu autant pour son regard perçant sous ses lunettes à montures foncées que pour son ton gouailleur et souvent chaleureux, plus incisif qu’inquisiteur, ou, bien sûr, pour ses bretelles et cravates de toutes les largeurs et couleurs, Larry King s’appelait en réalité Larry Zeiger.
Enfant juif de Brooklyn, né le 19 novembre 1933 de parents immigrés russes, il était devenu orphelin de père à dix ans, délaissant dès lors le cursus scolaire et universitaire pour se construire seul, par d’autres détours moins classiques. Il devient ainsi disc joskey sur une radio de Floride. 
À 45 ans, il anime un talk-show à la radio, à Washington, où CNN, la chaîne propriété du magnat des médias Ted Tuner, le repère.
Il aura passé plus de 60 ans derrière un micro et devant l’œil d’une caméra, recevant dans son fauteuil tout ce que la planète compte de noms connus, de Yasser Arafat à Marlon Brando ou Jacques Chirac. 
Élu depuis peu à la présidence de la République, en 1995, ce dernier avait en effet choisi Larry King pour annoncer la réduction du nombre d’essais nucléaires français dans le Pacifique. 
Il était sûr d’être à son avantage, et de trouver une belle caisse de résonnance dans ce show prestigieux, très suivi à travers le monde, qui avait, en outre, reçu chaque président américain depuis Gerald Ford, soit après leurs mandats, soit avant. Donald Trump compris.
Pendant les 25 années de son émission sur CNN, chaque soir, l’ambiance sur le plateau était immanquablement intime, soucieux qu’il était que ses invités « se détendent ». 
En 1995, dans un entretien à l’AFP, celui qui touchait environ sept millions de dollars de salaire annuel se définissait non pas comme un journaliste, mais comme un « infotainer » - dérivé de « infotainment », mêlant information et entertainment, divertissement.
En 2010, en perte d’audimat, Larry King quittait toutefois la chaîne de Ted Turner. Depuis dix ans, malgré son âge avancé, il continuait ses interviews sur son propre site Internet, avant de signer, en 2013, pour la chaîne publique Russia Today (RT). Dans une journée où, par ailleurs en Russie, plus de 2 000 opposants ont été arrêtés pour s’être opposés à Vladimir Poutine, on retiendra que le président russe, qu’il avait reçu, fut le premier à saluer son « grand professionnalisme ».

Source La Croix
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