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mardi 26 janvier 2021

«Les succès d’Israël en matière de high-tech dans l’UE ? Aucun ne me vient à l’esprit »


« Supposons que je vous demande de nommer une grande success-story d’Israël sur le marché américain, qu’est-ce qui vous vient à l’esprit ? » s’interroge Ido Alon, directeur du département stratégie & changement chez KPMG en Israël. Ce ne sont pas les exemples qui manquent, allant des  opérations géantes de fusions acquisitions d’entreprises (M&A) aux grosses introductions en bourse (IPO). « Et si je vous demandais de penser à une success-story israélienne dans l’Union européenne? La majorité aurait du mal à en nommer une. C’est ce sur quoi nous allons nous pencher. »........Détails........

Alon fût l’un des chefs de file pour l’élaboration d’un projet financé par la Commission européenne visant à explorer les moyens de renforcer les relations commerciales entre la Startup Nation et le marché unique européen. Lequel projet a été présenté lundi dernier lors d’une visioconférence à laquelle ont participé des diplomates et des chefs d’entreprises.

L’UE, avec quelque 500 millions d’habitants, est déjà un partenaire commercial important pour Israël. Les importations du vieux continent provenant d’Israël ont atteint environ 40 milliards d’euros contre 20 milliards d’euros d’exportations par an. Cependant, son rôle dans l’écosystème israélien de haute technologie est peu ressenti.

Cette situation est liée en partie aux investisseurs et aux valorisations. « L’UE ne dispose pas de marchés du capital-risque (C-R) assez forts », explique Alon qui décrit carrément les C-R européens de très faibles.  « L’investissement à une valorisation élevée de l’entreprise est l’une des principales choses qu’une startup recherche. Et les C-R américains offrent de bien meilleures opportunités que les investisseurs ou les marchés européens à cet égard, » a-t-il précisé.

L’Europe, avec ses 27 États membres, pose également des défis dans l’accès à son marché. « Bon nombre d’individus interviewés pour ce projet ont l’impression que l’UE n’est pas un marché unique, mais plutôt fragmenté par ses différences en matière de langues, cultures et lois« , a souligné Alon. « Si j’ai une start-up automobile, je me dirigerai probablement vers l’Allemagne. Mais en ce qui concerne les technologies, il sera difficile de savoir où mettre les pieds en premier, en plus d’avoir à faire face à différentes lois et réglementations fiscales. »

Pour ces raisons, entre autres, poursuit Alon, les startups israéliennes se concentrent presque exclusivement sur le marché américain. « Mais l’opportunité est extraordinaire, vu la proximité des marchés. En plus de cela, les cadres d’échanges sont déjà en place« . Alors, comment pourrions-nous changer la situation ?

Le rapport effectué a également étudié les opportunités d’investissement pour les startups, en mettant l’accent sur les technologies propres et l’agrotech/foodtech. Des secteurs  où  l’Europe est déjà établie en tant que leader, affirme Ido Alon. Les résultats, tirés des entretiens avec des PDG et industriels de premier plan, ont mis en évidence trois étapes: l’investissement, l’information ensuite le terrain.

Selon Alon, l’investissement implique, entre autres, la nécessité de jouer un rôle plus important dans l’économie israélienne. Alors que 230 entreprises américaines disposent de centres de R&D en Israël, les entreprises européennes sont loin derrière. « Des centaines de multinationales européennes pourraient bénéficier d’un partenariat avec des entreprises israéliennes« , a-t-il indiqué.

Afin de faciliter l’accès à l’information, le rapport suggère la création d’une plate-forme en ligne unique que les entreprises européennes peuvent consulter pour avoir toutes les informations sur les entreprises israéliennes à des fins d’investissement et d’échanges commerciaux. Elles peuvent également accéder aux appels d’offres, aux demandes de propositions et de subventions. Le rapport propose en outre de renforcer la sensibilisation aux success-stories des startups israéliennes en Europe.
Si les Européens veulent faire des affaires avec les petites et moyennes entreprises israéliennes, dont les revenus sont inférieurs à un demi-milliard de dollars, ils auront besoin d’un moyen abordable pour pouvoir s’implanter en Israël, explique Alon avant d’ajouter que le programme propose d’offrir des «scouts» locaux qui peuvent travailler pour plusieurs entreprises, et les aider dans leurs démarches commerciales et de prospection.
Ce plan va-t-il changer la situation entre l’Europe et Israël? «Comme pour tous les plans stratégiques, il y a toujours un risque d’échec. On devrait tout de même intégrer beaucoup de gens dans ce programme. C’est pourquoi il faut absolument remporter des victoires rapides qui susciteront promptement une dynamique. Ensuite, nous verrons « , conclut Alon.

Source L'Observateur du Maroc & Jerusalem Post
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