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mercredi 16 décembre 2020

En cette période de fin d'année, les canards rendent hommage à Israël......


L'incontournable des fêtes de fin d'année, le foie gras, a une réalité : la souffrance abominable des canards ou des oies gavés jusqu'à ne plus pouvoir bouger, jusqu'à ne plus pouvoir respirer, jusqu'à en crever. Toujours envie de « déguster » ce foie dilaté et malade d'oiseaux martyrs ? Oui ? Alors comme disait Coluche : bon appétit, bande d'abrutis ! Les canards ont de choses à vous dire......Détails......

Christophe Colomb n’a pas rapporté que l’or depuis « les Amériques ». 
Mes ancêtres étaient également dans ses bagages et notre comportement placide n’a pas tardé à nous répandre dans tous les élevages. 
J’avoue aussi avoir un bel appétit, c’est ce qui conduira notre race (canard de barbarie) à sa perte.
Nous fûmes, en effet, désignés comme les palmipèdes idéaux de l’industrie du foie gras. Soit en nous croisant avec une cane de Pékin, pour donner un mulard, soit en devenant le candidat parfait pour le gavage. Dans tous les cas, l’épreuve m’est insupportable.
Tout commence par l’enferment dans un bâtiment durant un mois. Ensuite, nous avons accès l’extérieur durant la moitié du temps. N’allez pas croire que c’est la grande vadrouille. 
Nous n’avons droit qu’à 5 m2 mais c’est mieux que ce qui nous attend. Lorsque commence le gavage, nous en avons pour 10 à 14 jours d’une épreuve à vomir. On nous administre de force jusqu’au jabot (partie de l’œsophage) un « embuc » (tuyau métallique) afin que nous ingurgitions des doses de mixtures à base de maïs.
Après chaque intervention, nous sommes pris de diarrhées et de halètement. 450 grammes à 1 kilo de nourriture propulsée brutalement en un seul gavage vous ferait le même effet. 
Jour après jour, nous devenons de plus en plus malades. Vous avez même qualifié notre pathologie de « stéatose hépatique ». 
En fin de gavage, notre foie hypertrophié atteint quasiment 10 fois son volume initial. Repensez à vos propres crises de foie et vous aurez une idée de ce que nous subissons. 
Du reste, notre mortalité est 7 à 20 fois supérieure à celle des oiseaux non gavés. Même la Commission Européenne en convient. Faut il s’attarder sur notre respiration éprouvante ou sur nos déplacements devenus pénibles ?
Notre agonie fait votre bonheur. Vous pourriez au moins avoir la décence d’admettre cette évidence. 
Non seulement vous ne manifestez aucune compassion, mais vous allez même jusqu’à prétendre que notre foie engraissé ne nous incommode nullement. « C’est comme un oiseau migrateur qui se suralimenterait pour prendre des forces avant d’entreprendre son périple », dites-vous. 
Quel mensonge inqualifiable ! Aucun volatile, fût-il migrateur, n’ingurgiterait une quantité de nourriture lui interdisant de décoller. Du reste, je ne suis pas migrateur, pas plus que les hybrides que vous fabriquez.
À propos de fabrication, je souhaite m’attarder aussi sur le sort des femelles. Indésirables, elles sont jetées dans des broyeurs. Près de 16 millions d’oiseaux finissent ainsi chaque année. 
Restent quelques 30 millions de canards et 260 000 oies qui seront gavées (données de 2018).
Pour conclure, je rends hommage à Israël qui fut 4e producteur mondial et qui a décidé d’interdire le gavage en 2005, de même la Californie, la Turquie, l’Australie, l’Argentine et l’essentiel des pays européens.
Toutes ces nations ont admis l’odieuse souffrance qui nous était imposée pour le seul plaisir d’une grande bouffe. 
Par pitié, faites de même, ne soyez pas complice de notre effroyable agonie. Refusez notre foie dilaté durant les fêtes.

Source Charlie Hebdo
Vous nous aimez, prouvez-le....


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