Il a laissé éclater sa colère. En déplacement au Liban pour la seconde fois en quelques semaines, un mois après la terrible explosion qui a ravagé une partie de la capitale libanaise, Emmanuel Macron était à Beyrouth en début de semaine pour suivre l'avancée de la reconstruction.
Une reconstruction du port et des habitations endommagées, mais aussi du système politique et économique du pays, largement mis à mal.
C'est justement cette implication française, alors que de nombreuses images ont montré ces dernières semaines des manifestations pour appeler l'Hexagone à l'aide, qui est largement commentée - et parfois critiquée - dans la presse internationale.
"Irresponsable pour la France, irresponsable pour les intéressés ici !"
Le journaliste du Figaro et spécialiste du Moyen Orient Georges Malbrunot, qui avait été retenu en otage avec son collègue Christian Chesnot en Irak en 2004 pendant plus de quatre mois, a notamment consacré ces derniers jours un article sur une rencontre organisée dans la capitale libanaise entre Emmanuel Macron et des cadres du Hezbollah, mouvement politique et paramilitaire largement considéré comme une organisation terroriste.
Une rencontre relatée dans le Figaro, et qui a donc provoqué ce coup de sang. "Ce que vous avez fait là, compte tenu de la sensibilité du sujet, de ce que vous savez de l'histoire de ce pays, est irresponsable ! Irresponsable pour la France, irresponsable pour les intéressés ici !" tonne le chef de l'État, qui accuse à demi-mots le journaliste d'avoir mis à mal les efforts diplomatiques français.
"Ce que vous avez fait est non professionnel, et mesquin !"
Et il poursuit : "C'est grave d'un point de vue déontologique ! Vous m'avez entendu défendre les journalistes, et je le ferai toujours, mais je vous parle avec franchise !
Ce que vous avez fait est grave, non professionnel, et mesquin !" La colère d'Emmanuel Macron, qui aurait visiblement aimé garder cette rencontre secrète tant le sujet du Hezbollah est sensible, n'aura pas de réponse. Alors qu'il était vilipendé, Georges Malbrunot fera d'abord mine de s'éloigner, avant de retourner la tête, et d'écouter le président.
Il faut croire que le Proche Orient réveille le côté sanguin du président, puisqu'il avait déjà été l'auteur d'un coup de sang, largement moqué sur les réseaux sociaux pour sa ressemblance avec celui de Jacques Chirac, à Jérusalem en janvier dernier.
Mise à jour : A nos confrères de l'AFP, Georges Malbrunot s'est déclaré dans la soirée "très surpris de la virulence de cette attaque, qui est inacceptable et à laquelle j'ai répondu. Je me suis expliqué avec l'Élysée, l'incident est clos." Le palais présidentiel a confirmé dans la foulée.
Source Programme TV
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