Ces deux Strasbourgeois, âgés respectivement de 80 et 88 ans, sont morts lundi 24 août 2020 à neuf heures d'intervalle. Il avait été admis à l'hôpital de la Robertsau et elle, à l'hôpital civil.
Leur fille, Géraldine "ne s'attendait pas à ça". "C'est terrible. Ils se sont accompagnés jusqu'à la fin" dit-elle. "Ma mère était entrée jeudi en soins palliatifs, c'était sans espoir.
Mon père n'était certes pas en très bon état, mais on n'attendait pas du tout sa mort. Quand le téléphone a sonné, je n'ai même pas cru ce que j'ai entendu. On m'a dit "votre père est mort dans son sommeil", ça j'avoue que je ne m'y attendais pas".
Son père, né en 1932, a été "un enfant des maquis de Dordogne", raconte Géraldine Muhlmann, "il a transporté une arme ici ou là alors qu'il n'avait qu'une dizaine d'années". Il a été arrêté en 1943 et il a passé quelques jours à la prison de Limoges.
Et son grand-père maternel était secrétaire général de l'ORT (Organisation Reconstruction et Travail), une organisation juive. "Il avait certainement des activités clandestines et il a été arrêté en janvier 1944 dans un train et _déporté à Auschwitz, où il est mort_".
"Ce passé très lourd a habité leur vie, c'était même un traumatisme. Ils parlaient énormément de la guerre" se souvient Géraldine Muhlmann, journaliste et politologue.
"Ma mère était devenue _médecin urgentiste, elle a dirigé le SAMU de Strasbourg. Sauver des vies, c'était essentiel et ce n'est pas difficile de voir des liens avec ce père disparu à Auschwitz. Et elle a fait de la prévention dans l'accidentologie.
Quant à mon père, il était marchand et consultant de tapis d'art. Il était engagé aussi à sa manière même si c'était moins public. Il était très soucieux de la société, de la solidarité".
Michèle Weill-Muhlmann et Jacques Muhlmann étaient mariés depuis 1969 et ils vivaient ces dernières années à la résidence Les Jardins d'Alsace à Strasbourg. Ils souhaitaient être incinérés. La cérémonie aura lieu ce vendredi au centre funéraire de la Robertsau.
Source France Bleu
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