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lundi 31 août 2020

« Saturne » : Sarah Chiche sous le soleil d’une famille cannibale


L’auteure de L’inachevée, L’emprise et Les enténébrés poursuit son oeuvre autobiographique. Sans article défini, Saturne va directement aux sources du père mort au début de sa trentaine. La scène inaugurale est la mort du père, grandi en Algérie dans une famille juive. Toute la famille est à son chevet sauf sa femme et sa fille dont il écrit les noms sur une ardoise avant d’expirer.......Détails.......



Ça a été une passion folle entre le père et la mère, le grand amour, et pourtant… La mère a menti, le père n’a pas pu vivre sans elle, la famille n’en voulait pas dans ses rangs. 
La fille est restée avec la mère et a grandi solitaire, loin de sa famille. D’autant plus et plus durement quand la mère a trouvé un nouveau compagnon…Des années plus tard, à l’une des ses conférences, une dame vient la voir… Elle a bien connu sa famille en Algérie. A l’heure où les derniers à se souvenir du père parlent, l’écriture semble urgente…
Se replongeant franchement dans des souvenirs très douloureux avec courage et honnêteté, Sarah Chiche se met en danger pour écrire. Les mots saisissent la mélancolie passée et la réactivent. 
Ecrire est nécessaire pourtant, en réponse aux noms sur l’ardoise du père. 
Sous l’égide du Saturne de Goya qui dévore ses enfants, les pages sombres de ce roman familial désolé accompagnent le lecteur vers une intimité encore plus profonde et froide que celle des Enténébrés où, malgré les névroses et les emprises, c’était tout de même une vie de femme avec ses choix et ses questions qui se déroulait. 
Dans Saturne, tout semble écrit, déjà, et les mots de belles et sombres retrouvailles. Beau et triste.

Sarah Chiche, Saturne, Seuil, 208 p., 18 euros. Sortie le 20/08/2020.

Source Toute la culture
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