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jeudi 27 août 2020

Michel Aoun: «Le Hezbollah n’a pas besoin de stocker des armes dans le port de Beyrouth»


Le président libanais, le Général Michel Aoun a assuré que «le Hezbollah n’a jamais stocké des armes dans le port de Beyrouth», qui a été la cible d’une double explosion meurtrière, le 4 août dernier, due à une énorme cargaison de nitrate d’ammonium qui a explosé pour des raisons encore inconnues.......Décryptage sur ce nouveau mensonge d'état........


Le Hezbollah n’a pas besoin de stocker ses armements dans le port», a-t-il affirmé lors d’un entretien avec le journal italien Corriere Della Sera et dont les détails ont été rendus publics dans un communiqué publié par le palais présidentiel de Baabda, ce mardi 18 août. 
« Il y avait du nitrate d’ammonium dans le port depuis 2014, et ceux qui travaillent dans le port le savaient. Beaucoup d’histoires ont été colportées. Et malgré le fait que le Hezbollah n’a pas besoin de stocker ses armes dans le port, une enquête est en cours pour dévoiler les choses et définir les responsabilités», avait-il auparavant souligné. 
Assurant que toute partie impliquée dans l’explosion ne saurait être occultée, le général Aoun a ajouté : « Nous sommes engagés d’un point de vue moral à n’écarter aucune éventualité dont celle de l’implication étrangère ou de la cause locale. 
Même si on est persuadé que cet incident a eu lieu en raison de la négligence des personnes concernées dans le port.
Et nous devons enquêter sur toutes les probabilités pour couper la voie à toutes les interprétations et les accusations qui pourraient occulter les faits». Interrogé sur les causes pour lesquelles le Liban officiel et certains protagonistes rejetaient l’enquête internationale réclamée par certains au motif que l’ancienne administration était inefficace, il a dit : « Il y a des gens corrompus dans les différents gouvernements qui se sont succédés et en dehors, avant l’évènement de l’explosion du port. 
Nous avons signé un contrat avec la société américaine Forensic Audit pour réaliser un audit financier. Concernant l’éventuelle implication du Hezbollah ou d’autres acteurs, il y a une enquête en cours diligentée par le Conseil juridique. C’est lui qui est chargé de poursuivre les questions importantes et c’est lui qui est la plus haute instance judiciaire du pays. Aucune partie impliquée ne saurait rester camouflée». 
A la question de savoir pourquoi le président Aoun n’a pas abandonné l’hypothèse de l’implication israélienne dans l’explosion, dont l’allégation selon laquelle un missile aurait frappé le hangar 12 dans lequel était stockée la quantité de nitrate d’ammonium, et ce malgré les affirmations du commandant de la Forces intérimaire des Nations unies au Liban, Del Kol, qui a déclaré qu’après des contacts avec les responsables israéliens, aucun acte militaire n’avait eu lieu, le chef de l’Etat a répondu que «de nombreux Libanais qui ont témoigné sur cette explosion, ont déclaré avoir entendu le rugissement d’avions de combat avant l’explosion.
Par conséquent, nous sommes moralement obligés de ne pas écarter cette possibilité et d’enquêter même si nous sommes convaincus qu’il s’agit d’un accident survenu en raison de la négligence des personnes impliquées dans le port. 
Par conséquent, nous devons enquêter sur toutes les hypothèses, afin de bloquer toute interprétation ou accusation de faits obscurs ». 
Interrogé sur l’éventualité que le Liban puisse conclure un accord de paix avec Israël, Aoun a dit : « Je n’ai pas parlé d’un accord de paix avec Israël. Ils y a beaucoup de problèmes en suspens dont celui des territoires libanais sous occupation et des frontières maritimes et terrestres qui n’ont pas fait l’objet d’un accord. 
En plus celui de la cause palestinienne sachant que le Liban abrite sur son sol des réfugiés palestiniens». 
«On ne peut préciser à l’avance un rendez-vous pour la paix. Ceci dépend des évènements. Tant qu’il y aura l’occupation israélienne sur des territoires libanais et tant que les problèmes n’ont pas été résolus, il ne peut avoir de paix avec Israël», a-t-il ajouté. 
S’agissant de la relation qui le relie au mouvement terroriste chiite Hezbollah, il a expliqué : «Il y a eu une entente avec le Hezbollah signé en 2005, et ce n’est pas une fusion partisane. Après la guerre israélienne contre le Liban en 2006, c’était de mon devoir de me tenir au côté du Hezbollah. Je suis Libanais et non Israélien. Et le Hezbollah est libanais.
On pourrait avoir des divergences sur des questions internes, mais lorsqu’Israël a l’intention d’occuper le Liban et de tuer le Hezbollah libanais sur le sol libanais, chaque citoyen libanais ne saurait que se tenir au côté du Hezbollah contre les agresseurs». 
Interrogé sur les revendications de certains manifestants de désarmer le Hezbollah, il a affirmé : « Les discours belliqueux israéliens menacent constamment de bombarder le Liban et le Hezbollah. 
Ce qui place ce dernier dans une position délicate d’autant qu’il y a eu plusieurs confrontations avec Israël sur le sol libanais. 
Lorsque le conflit sera réglé, le Hezbollah offrira son armement à l’armée libanaise. En 15 années, il n’y a jamais eu de problème entre le Hezbollah et l’armée ou les civils. 
A l’exception du 7 mai 2008, et la cause était la tentative de frapper le Hezbollah sur le plan interne en coupant son réseau téléphonique interne». 
Le président libanais a aussi répondu à une question sur son point de vue sur l’accord de paix qui devrait être conclu prochainement entre l’entité sioniste et es Emirats arabes unis, en indiquant qu’il ne peut imposer son point de vue à un pays indépendant qui exécute sa propre vision et politique. 
« Il y avait une décision des pays arabes de rester unis pour régler les problèmes avec Israël dans le cadre de l’initiative arabe», a-t-il toutefois rappelé, laissant entendre qu’Abu Dhabi s’était démarqué du consensus arabe.

Source Inr-Dz
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