POINTS FORTS
- Quel plaisir de retrouver Bernard Gunther – “Bernie” pour les intimes qui suivent ses aventures depuis la Trilogie berlinoise et la dizaine d’aventures offertes par son auteur Philip Kerr. Sa grande gueule, son sens de la justice et sa propension à se fourrer dans les histoires les plus bancales et dangereuses nous sont terriblement familiers.
- Personnages hauts en couleur, événements historiques, enquêtes palpitantes, retournements de situations, femmes magnifiques et fatales, meurtres et disparitions en cascade, flics vertueux et ripoux … tous les ingrédients sont présents dans cette nouvelle aventure de Bernard Gunther.
Dans une langue vive et alerte, tranchante comme un scalpel, Philip Kerr nous emporte en Grèce où les soubresauts de la Seconde Guerre Mondiale et du nazisme se font toujours sentir.
- On retrouve toutes les qualités déjà présentes dans ses aventures : une documentation très précise sur l’histoire et la police allemande pendant la guerre et dans les années qui l’ont suivie, une parfaite connaissance de la période et des lieux où se déroule ce nouvel épisode, des personnages campés avec une grande véracité historique.
Ecrivain anglais, l’auteur s’est approprié le sujet du nazisme des années 30 à 50 avec l’ambition et la précision d’un véritable historien.
- Un héros ordinaire : ex-policier qui a dû entrer dans la SS pour survivre tout en essayant de garder une ligne de conduite éthique, Gunther porte comme un fardeau le poids d’un lourd passé qui ne cesse de le poursuivre.
Toute sa vie se lit désormais comme une tentative de rachat : ses valeurs, son goût pour la vérité, la défense des opprimés et ses relations avec les femmes se comprennent à l’aune de ce traumatisme originel.
POINTS FAIBLES
Si l’on peut appeler cela un point faible. Les aventures de Bernard Gunther touchent à leur fin, Philip Kerr étant mort d’un cancer en 2018 … A moins que comme Stieg Larsson (auteur de Millenium), il ne trouve un successeur.
EN DEUX MOTS
Un polar qui mêle fiction et réalité historique. Et un policier qui essaye de conserver une éthique et de trouver ses repères dans cette période trouble.
UN EXTRAIT
« Puis les nazis sont arrivés et tout a été chamboulé. Dans le mauvais sens pour moi et pour tous les inspecteurs en Allemagne. Par conséquent, il y a très longtemps que j’ai eu le sentiment de bien agir, avec honnêteté. Trop longtemps à vrai dire. Je n’espère pas vous faire toucher du doigt ce que je ressens, mais j’aimerais que vous compreniez que c’est peut-être ma dernière chance de me racheter.
En vérité je suis d’accord avec le lieutenant Leventis : je veux aider à envoyer un criminel derrière les barreaux, à la place d’un pauvre Grec dont le seul crime est d’avoir parlé couramment l’allemand et d’avoir volé du papier à en-tête ». (page 396)
L'AUTEUR
La consonance de son nom de famille et le cadre des aventures de Bernie Gunther sont trompeurs. Philip Kerr n’est pas allemand mais écossais. Diplômé de droit et de philosophie, il travaille dans la publicité et le journalisme avant de se lancer dans l’écriture de romans policiers.
Les trois premiers tomes des aventures de Bernard Gunther sortis dans les années 90 sont réédités en 2010 en France sous le nom de La trilogie berlinoise et rencontrent un vif succès.
Philip Kerr décide alors de donner des suites aux aventures de son héros, dans des périodes qui vont des années 30 à la fin des années 50, de l’Allemagne à l’Amérique du Sud en passant par différents pays européens, partout où le nazisme a laissé des traces conséquentes.
Source Atlantico
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