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lundi 8 juin 2020

L'étonnante révélation sur l'activité secrète du sanatorium de Dreux


L’ex-sanatorium ne s’est pas limité à accueillir des centaines de malades de la tuberculose pendant la guerre de 39/45. Il a été un refuge pour les Juifs.......Détails........


Devenue une vieille carcasse en béton envahie par la nature, le vieux sanatorium de Dreux n’avait pas livré tous ses secrets.
Sans les recherches menées par Jean Botvinik, féru d’histoire locale et membre de la Société des amis du musée, cette page d’histoire  serait restée à jamais enfouie sous les ronces et les herbes folles, perdue à jamais dans les couloirs du temps jadis.
Son directeur, le docteur Gabriel Roche, ancien interne des hôpitaux de Paris, ne s’est pas contenté de gérer un établissement de 400 lits et de 300 employés, lutant contre les ravages de la tuberculose en pleine guerre (125.000 morts par an). 
« Il a aussi sauvé plusieurs juifs menacés par les lois antisémites de Vichy », précise Jean Botvinik, à l’appui de documents et de témoignages des descendants de ceux qui ont bénéficié de l’action du bon “Gaby”, comme l’appelaient ses proches et amis.

Les Allemands n'approchaient pas du sanatorium de peur de la tuberculose

« J’ignorais tout de cette activité de mon beau-père. C’était un homme secret », confie Jean-Pierre Guimard Roche, qui se souvient d’un père à la fois aimant et un professionnel exigeant. 
L’engagement secret de “Gaby”, entre 1942 et 1943, révélé plus de 70 ans après les faits « ne l’étonne pas, mais le surprend un peu. 
Car on n’en parlait à la maison ». Sa mère a bien un jour évoqué « incidemment » après la guerre le cas d’un médecin juif ayant bénéficié de son soutien. « Mais c’est tout. Je pense que mes parents avaient établi une cloison étanche entre sur leur action et la vie de famille. »

Il réalise de faux certificats pour garder ses malades au "sana"...

Natif de la région de Saint-Flour-de-Mercoire, en Lozère, Gabriel Roche, ex-interne des hôpitaux de Paris, a son premier contact avec le sanatorium en tant que malade de la tuberculose, « environ 20 % des étudiants en médecine étaient tuberculeux », selon Jean Botvinik. 
Dès qu’il occupe les fonctions de directeur, à partir du printemps 1941, quelques mois après l’instauration des premières lois anti-juifs, le médecin entre en résistance. 
« Il était au sein d’un groupe dont plusieurs membres venaient du Cercle laïque et de l’auberge de jeunesse. Ils étaient affiliés au mouvement de résistance nationale “Libération nord”. »
Dans ses recherches, Jean Botvinik découvre que Gabriel Roche a évité à plusieurs juifs drouais de prendre les convois pour la mort. Ce fut notamment le cas du docteur Albert Ebner. 
Le praticien drouais, a contracté la tuberculose alors qu’il exerçait dans son cabinet à Laons. Jean Botvinik écrit : « Le docteur Roche hospitalisa le docteur Ebner qui devait avoir des insufflations de son pneumothorax périodiquement et couvrit les faux résultats d’analyses qui le rendaient toujours contagieux ». Son épouse a connu une issue plus tragique. 
N’étant pas tuberculeuse, elle a été prise dans une rafle et se retrouve dans un convoi pour Auschwitz. Un billet sans retour.Jean-Pierre Guimard-Roche et son épouse. "Je n'ai jamais rien su de l'activité de mon beau père auprès des juifs et des résistants"

Gaby aide un juif allemand à franchir la ligne de démarcation

En revanche, les deux enfants du couple, longtemps cachés au préventorium, ont échappé au pire car le directeur du sanatorium a organisé une cérémonie de baptême au sein de son établissement. 
« En changeant de noms et avec un certificat de baptême, on pouvait espérer échapper aux recherches acharnées des antisémites. »
Il y a aussi le cas de Max Lindemann, juif allemand, aspirant à rejoindre la zone libre. « Il est entré en contact avec le docteur Roche et son épouse Mme Guimard, ceux-ci l’ont aidé à franchir sans encombre la ligne de démarcation et à échapper à la déportation. » 

C'est à la famille de faire des démarches pour que leurs proches soient reconnus Justes devant les Nations

Rappelant avoir été lui-même « un enfant juif sauvé pendant la guerre », Jean Botvinik ajoute : « J’éprouve un certain devoir à mettre en évidence les gens qui ont participé au sauvetage des juifs. Ce sont des héros, Gabriel Roche comme d’autres inconnus. » 

Source L'Echo Republicain
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