Le cinéma israélien est très politique
Si l'on pense au cinéma israélien de ces dernières années, viennent en tête des films tels que Le Policier (Nadav Lapid, 2011) sur le membre d'une unité anti-terroriste ou le chef-d’œuvre d'animation Valse avec Bachir (Ari Folman, 2008) sur le massacre de Sabra et Chatila ; un certain nombre de longs-métrages aborde sinon frontalement le conflit israélo-palestinien, de Bethleem (Yuval Adler, 2013) au film A l'ouest de Jourdain (Amos Gitaï, 2017).
Alors certes les longs-métrages politiques d'Elia Suleiman (Intervention Divine en 2002 ; Le Temps qu'il reste en 2019...) ne manquent pas d'humour (burlesque) et un film comme Tel Aviv on Fire (Sameh Zoabi) se voit comme une comédie.
Néanmoins le genre prédominant dans le cinéma israélien reste le drame – assez logique au vu des sujets traités.
C'est peu dire que Cupcakes (2014), comédie musicale très enjouée, se situe à part dans le paysage cinématographique israélien, et même pour ainsi dire dans la filmographie de Eytan Fox.
Etyan Fox, réalisateur engagé pour la cause homosexuelle
Le réalisateur Eytan Fox aborde la thématique de l'homosexualité depuis son premier court-métrage Time Off (en 1990) ; on le verra par la suite avec Tu marcheras sur l'eau (2003), qui pointe du doigt notamment le machisme et les clichés sur l'homosexualité ou encore The Bubble (2007), qui relate une histoire d'amour entre un Israélien et un Palestinien.
Dorénavant, le réalisateur donne une vision moderne d'Israël qui est devenue, selon lui, « une terre d'accueil pour les homosexuels du monde entier ».
Ce qui donne sans doute à Cupcakes sa dimension plus légère teintée d'optimisme ainsi que toutes ses couleurs bariolés, son goût sucré, en fait à l'image du titre.
Le réalisateur signe un vrai feel-good movie, du genre de ceux qui donnent envie de se lever de son siège pour danser, le sourire béat.
Cupcakes, un film entraînant
Cupcakes, c'est l'histoire de six amis qui se retrouvent presque accidentellement à représenter Israël à l'Eurovision.
Le célèbre concours ferait aujourd'hui écho au film Song Contest : The Story of Fire Saga (David Dobkin, 2020), même s'il sert, dans le cas du film d'Etyan Fox, de prétexte à une comédie musicale extravagante qui prône la diversité et la tolérance.
En voyant Cupcakes (« Bananot » bananes en hébreu), on pense à des films plein de paillettes et d'extravagance comme Victoria Victoria (Blake Edwards, 1982) ou bien sûr l'incontournable Rocky Horror Picture Show (Jim Sharman, 1975) qui est d'ailleurs le prototype du film qui dépasse le cadre du cinéma pour devenir un spectacle vivant – et ça, vivant, il l'est, ce n'est pas sa projection animée au Studio Galande depuis plus de quarante ans qui nous contredira. Cupcakes renvoie encore au côté aussi bien musical que flamboyant de Bohemian Rhapsody (Bryan Singer, 2018) ; à ce propos, on peut aussi voir le film comme le biopic d'un groupe imaginaire, celui du film.
Source Canal +
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