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dimanche 2 février 2020

Les médias saoudiens critiquent la réaction des Palestiniens au plan Trump


Plusieurs éditorialistes, proches du prince Mohammed Ben Salman, reprochent aux dirigeants palestiniens le rejet du « plan de paix américain »......Analyse......


Au sein de l’élite médiatique et culturelle saoudienne, le plan de règlement du conflit israélo-palestinien du président américain, Donald Trump, compte un nombre surprenant d’adeptes. 
Depuis la présentation, mardi 28 janvier, à Washington, de ce document outrageusement favorable à l’Etat hébreu, plusieurs voix influentes du royaume, poids lourd du monde arabo-musulman, ont critiqué la décision des dirigeants palestiniens de le rejeter.
Sur Twitter, où il compte 350 000 abonnés, l’écrivain Turki Al-Hamad, figure des milieux libéraux, a fustigé la supposée « stratégie du tout ou rien » des responsables de Ramallah. 
« La politique est l’art du possible, a fait valoir ce farouche supporteur de Mohammed Ben Salman, dit « MBS », le prince héritier qui a entrepris de dépoussiérer le royaume. 
Ce qui est possible aujourd’hui, c’est le projet américain. L’alternative, c’est perdre encore plus de terre. Il est temps que les Palestiniens changent la manière dont ils gèrent leur cause. »
Ce coup de griffe, à rebours de la solidarité traditionnelle des peuples arabes envers la cause palestinienne, fait écho à la réaction officielle de la couronne. Riyad a « apprécié les efforts » des Etats-Unis et appelé à la reprise des négociations, en passant à la trappe les aberrations du plan Trump, copier-coller des prescriptions de la droite nationaliste israélienne.
« Les dirigeants saoudiens préparent le terrain à de possibles changements politiques »
Le pouvoir saoudien a certes fait savoir que le roi Salman a téléphoné au président palestinien, Mahmoud Abbas, pour l’assurer de son soutien « inébranlable ». 
Mais il n’a pas jugé bon, contrairement à d’autres pays arabes, de rappeler les fondamentaux de la paix au Proche-Orient, comme l’évacuation des colonies juives et le partage de Jérusalem. 
Des prérequis consignés en 2002, dans le plan du roi Abdallah et que la « vision » de Donald Trump piétine allègrement.
Dans les colonnes du quotidien anglophone Arab News, vitrine de la nouvelle Arabie promue par « MBS », Abdel Rahman Al-Rashed, vétéran de la scène journalistique saoudienne, s’est permis lui aussi quelques entorses aux traditions. 
« Pour la Palestine, Trump n’est pas la menace la plus dangereuse, a-t-il affirmé. Le plus grand danger pour les intérêts palestiniens, c’est de ne rien faire et de continuer à attendre un miracle. » 
Sur Twitter, Mohammed Al-Shaikh, un autre éditorialiste très en vue, a présenté les Palestiniens comme « les professionnels des occasions gâchées ».

Source Le Monde
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