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dimanche 26 janvier 2020

Pour les Français, l’islamisme est une cause importante de l’antisémitisme


Une enquête de la Fondapol met en avant la crainte des Français juifs d’exprimer librement leur appartenance religieuse, sur fond d’une progression visible d’un antisémitisme islamiste. «Les Français juifs représentent moins de 1 % de la population française, ils sont à eux seuls la cible de plus de 50 % des violences raciste».......Détails.......


Victor Delage est responsable des études à la Fondation pour l’innovation politique. Anne-Sophie Sebban-Bécache est directrice l’American Jewish Comittee à Paris. 
Ils ont tout les deux participé à l’enquête de Dominique Reynié et Simone Rodan, Radiographie de l’antisémitisme en France, Fondation pour l’innovation politique-American Jewish Committee (janvier 2020).
Chaque année, le ministère de l’Intérieur publie le nombre d’actes antisémites répertoriés en France. Chaque année, depuis près de vingt ans, le constat est accablant: la violence augmente de façon constante dans notre pays, sans jamais descendre au-dessous de la barre de 350 actes antisémites par an depuis le début des années 2000. 
Pis, le nombre d’actes antisémites (541) a augmenté de 73 % en 2018, et déjà de 76 % pour le premier semestre 2019 par rapport au premier semestre 2018.

Le nombre de plaintes des victimes d’un acte antisémite ne représentent que la partie émergée de l’iceberg

Face à ces statistiques inquiétantes et qui sous-estiment pourtant la réalité, le nombre de plaintes des victimes d’un acte antisémite ne représentant que la partie émergée de l’iceberg, l’American Jewish Committee et la Fondation pour l’innovation politique ont conjointement conçu et réalisé l’enquête Radiographie de l’antisémitisme en France, administrée par l’Ifop. 
Cette enquête inédite repose sur l’observation de deux échantillons: le premier, représentatif des Français de confession ou de culture juive âgée de 18 ans et plus (505 personnes) ; le second, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus (1 027 personnes).

L’antisémitisme frappe partout et à tout moment

Selon notre étude, près des trois quarts (70 %) des Français juifs déclarent avoir déjà été victimes d’au moins un acte antisémite. 
Les jeunes sont les plus durement touchés: 84 % des 18-24 ans ont subi au moins un acte antisémite. 
Cette peur du quotidien ne s’explique pas seulement par le meurtre d’Ilan Halimi en 2006, par la tuerie de l’école Ozar Hatorah, à Toulouse, commis par Mohammed Merah en 2012 ou par celle de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes en 2015, ni même par les profanations de cimetières juifs. L’autre réalité est que l’antisémitisme frappe partout et à tout moment: dans la rue (59 % des victimes affirment y avoir subi une agression), dans les établissements scolaires (54 %) ou sur le lieu de travail (46 %). 
Alors que les Français juifs représentent moins de 1 % de la population française, ils sont à eux seuls la cible de plus de 50 % des violences racistes.
Avec le retour de préjugés haineux, nos compatriotes juifs ont intégré qu’une menace pèse sur eux de façon quasi permanente, les conduisant à adopter des stratégies d’évitement ou d’invisibilité. 
Ils sont ainsi un tiers à s’interdire d’afficher des symboles, comme la mézouza (37 %, et 47 % pour les Français juifs ayant été victimes d’au moins un acte antisémite) ou un style vestimentaire exprimant leur appartenance à la culture juive (33 % et 40 %). 
La crainte de provoquer l’animosité sinon la violence en raison de son identité est omniprésente au point «qu’on préfère passer incognito».

Un quart de nos compatriotes juifs déclarent s’être déjà abstenus de révéler leur religion sur leur lieu de travail

Au-delà des manifestations matérielles, des comportements ont été intégrés par nombre de Français juifs, qu’ils soient pratiquants, traditionalistes ou même laïcs. Un quart (25 %) d’entre eux déclare s’être déjà abstenus de révéler leur religion sur leur lieu de travail. 
On pensera que la religion n’a pas à être évoquée dans le milieu professionnel mais, outre qu’en réalité elle est bel et bien présente, et sans doute de plus en plus, la raison pour laquelle les Français juifs dissimulent leur appartenance est moins le désir de discrétion que la crainte de réactions inamicales, voire agressives. 
Ce sont aussi ces jeunes qui évitent certaines conversations téléphoniques en public ou qui préfèrent ne pas répondre à certaines questions d’un passant, de peur de susciter une réaction hostile.
Mais notre étude recèle au moins une note positive. Pour 73 % des Français interrogés, toutes caractéristiques confondues, l’antisémitisme n’est pas perçu comme étant le problème de la communauté juive mais comme le problème de la société française tout entière. 
La Fondation pour l’innovation politique et l’American Jewish Committee œuvrent depuis des années pour cette prise de conscience.
Ce dernier enseignement doit engager nos responsables politiques à mener une action plus ambitieuse s’agissant des moyens consacrés à cette lutte, de plus grande envergure afin que tous les territoires soient concernés et plus ferme, afin que le droit existant soit pleinement appliqué.
L’antisémitisme d’extrême droite n’a pas disparu et l’antisémitisme d’extrême gauche ressurgit depuis une vingtaine d’années, mais c’est l’antisémitisme islamiste qui s’affirme avec le plus de force. 
Il est d’ailleurs perçu par les membres de la communauté juive comme la première cause de l’antisémitisme en France. 
Dans l’opinion générale, il est au deuxième rang, derrière les anciens préjugés antisémites qui demeurent. C’est un point essentiel dont doivent se saisir les acteurs de la lutte contre l’antisémitisme pour instruire des actions ciblées visant chacune des sources de ce fléau. 
Il n’est pas encore trop tard. Si elle n’est pas stoppée puis inversée, la poussée de l’antisémitisme atteindra et ruinera les fondements de notre communauté politique.

Source Le Figaro
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