Lorsque Donald Trump a tweeté sur la possibilité de frappes de représailles sur «52 sites iraniens», dont certains sont importants pour «la culture iranienne», le monde a réagi avec inquiétude. Et pour cause. Les attaques sur des sites culturels sont considérées comme illégales – certains diraient même qu’il s’agit d’un crime de guerre.
Les États-Unis sont d’ailleurs signataires de plusieurs accords internationaux, dont la Convention de La Haye de 1954, qui demande aux parties belligérantes de «protéger les biens culturels».
Le 6 janvier, le secrétaire américain à la Défense Mark Esper, se devait d’ailleurs de venir contredire le président, en assurant que les États-Unis ne s’en prendraient pas aux sites culturels, si Téhéran devait riposter pour le meurtre ciblé du général iranien Qassem Soleimani.
Les universitaires rappellent toutefois combien il est important de distinguer le leadership iranien actuel du riche héritage de la culture persane, qui est antérieur à la montée de la théocratie chiite, de l’islam, voire du monothéisme.
Des lieux bien vivants
L’Iran fait partie du berceau de la civilisation, l’endroit où l’on croit que la civilisation a émergé. Son histoire remonte à au moins 2000 ans avant la montée de l’islam.
Le pays, qui fait environ deux fois la taille du Texas, compte de nombreux sites religieux importants pour les juifs et les chrétiens également.
«Il possède des sites très importants pour la religion zoroastrienne, les communautés juives et chrétiennes, et bien sûr les musulmans», déclare Omid Safi, professeur d’études asiatiques et moyen-orientales à l’université Duke, en Caroline du Nord.
Safi a grandi en Iran jusqu’à l’âge de 15 ans, et il étudie la littérature mystique persane.
Beaucoup ont souligné que l’Iran compte 22 sites culturels inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Mais en outre, un certain nombre de ces sites religieux continuent à fonctionner comme des lieux de culte et de pèlerinage.
«Ils ne sont pas seulement bouclés, mais ils sont intégrés au tissu de la vie quotidienne», précise Seema Golestaneh, professeur adjoint d’études sur le Moyen-Orient à l’Université Cornell, dans l’État de New York.
Et le spécialiste d’insister sur le fait que menacer d’attaquer ces sites équivaut «à menacer de bombarder Notre-Dame ou la Chapelle Sixtine.»
Suite au Tweet de Donald Trump, des milliers de personnes se sont connectées à Twitter en utilisant le hashtag #IranianCulturalSites pour poster des photos de leurs sites iraniens. En voici six qui servent de sites religieux importants.
La tombe d’Esther et de Mardochée (Mordekhai)
C’est le plus important lieu de pèlerinage pour les Juifs du pays. Esther, telle que décrite dans la Bible, était la reine juive du roi persan Assuérus. Dans le livre d’Esther, Mardochée l’informe d’un complot visant à tuer les Juifs, et ensemble ils travaillent pour sauver les Juifs de l’anéantissement dans tout l’Empire persan.
La date exacte de l’origine du dôme en briques de 50 pieds de haut est contestée.
Une chambre extérieure contient les tombes de rabbins célèbres. La chambre intérieure présente une écriture hébraïque le long des murs et contient deux sarcophages sculptés, avec les deux lots de sépulture d’Esther et de Mardochée.
La tombe de Daniel
Là, il a été sauvé des lions avec l’aide du prophète Jérémie. Le genre apocalyptique du livre de Daniel est important pour les juifs, les chrétiens et les musulmans.
Au-dessus du mausolée de Daniel se trouve un bâtiment de forme conique.
Le tombeau de Cyrus le Grand
Cyrus est célébré à de multiples reprises dans la Bible pour avoir libéré une population de Juifs qui étaient retenus captifs à Babylone – un acte qui lui valu selon certains l’onction de Dieu.
Cyrus est mort en 530 av. J.-C. et est enterré à Pasargades, un site archéologique à environ 56 miles de la ville moderne de Shiraz. Selon des sources littéraires, plus de deux siècles plus tard, Alexandre le Grand a ordonné la restauration de sa tombe.
Source 24 Heures
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