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lundi 27 janvier 2020

Hanna Assaraf : une grande dame de la Hassidout nous a quittés


Une foule dense s’est pressée dimanche matin 19 janvier au domicile de Yaakov Assaraf dans le 17ème arrondissement pour les chiva de son épouse Hanna (Annie) qui nous a quittés le 14 Tevet durant le chabbat Vayé’hi.......Portrait........


Membre actif du Beth Louvavitch, professeur de SVT au lycée Haya Mouchka, Hanna Assaraf (bat Mimoune Gabay) était une personne rare, précieuse, d’une élégance raffinée qui se distinguait par sa manière directe et chaleureuse d’aborder les nouvelles venues à la synagogue. 
Femme de convictions, dotée d’un sens inné du juste et du vrai, elle se conformait à la vision et à la volonté du Rabbi. 
Il est des personnes exceptionnelles en ce monde qui transmettent foi et espoir à tout un chacun et mon amie Hanna en était. 
Au-delà du choc et de la douleur indicibles de ses proches, il faut se souvenir de son sourire lumineux, des bons moments passés ensemble aux offices de chabat et de ses cours du chabbat après-midi pour les femmes, reçues comme des reines, nombreuses et fidèles au rendez-vous, quel que soit leur niveau de pratique ou leur parcours. 
Evoquons également le Talmud Torah du 17ème que nous avions créé avec ses filles et son fils pour répondre aux besoins des familles juives qui commençaient à affluer dans l’ouest parisien. 
Pionnière, elle avait su prévoir et anticiper les besoins grandissants de la communauté. 
Cette tsadékète soulevait des montagnes, avec une bonne humeur et une énergie communicatives. Son époux Yaakov, éperdu de tristesse, l’a soutenue de façon inconditionnelle avec discrétion et générosité, dans toutes ses actions, tout au long de sa vie.
Des offices, des cours, des soirées s’organisent un peu partout à la mémoire de cette grande dame très attachée à son prénom hébreu Hanna, un acronyme des principes essentiels : Ha (hala) pour Cacheroute, N pour Nida, et A pour Adlakat nerot.
Son sens de la responsabilité envers autrui a naturellement conduit ceux qui se sont associés au deuil à se soutenir les uns les autres. Hanna a réussi à créer du lien par-delà les frontières de la vie.
Passionnée de sciences, elle citait avec fierté les excellents résultats de ses élèves qu’elle préparait au Bac. 
André Touboul, directeur de Haya Mouchka l’évoque avec émotion : « Toute la communauté scolaire de Beth Hanna honore la mémoire vivace et l’œuvre de Madame Hanna Assaraf, professeure de Sciences de la Vie et de la Terre. Elle a marqué ses collègues par sa pédagogie unique, son dévouement et son engagement. 
Hanna a formé des générations de jeunes filles des classes Terminales à l’effort personnel à la réflexion scientifique et suscité dans le cœur de ces futures femmes juives la fierté de porter les valeurs du Judaïsme et de la Hassidout ».
Avec une fermeté bienveillante, une volonté constante, Hanna rappelait aux principes essentiels du judaïsme : la transmission, l’éducation des filles, la pureté familiale, « une mitzva accessible à tous ».
Soucieuse de démontrer la simplicité de la pratique, Hanna avait consacré une énergie considérable à la rédaction, la composition et la diffusion d’un « précis des lois de pureté familiale » co-écrit avec son amie Mora Bassie Azimov. 
Le succès de cet ouvrage traversa l’Atlantique, au point qu’on découvrit une version anglaise à New York, dotée d’une jaquette identique. 
Son respect exemplaire pour ses parents et son souci permanent de leur santé et de leur bien-être ont marqué bien des esprits. 
Hanna avait organisé à la mémoire de sa mère une exposition très réussie, visant à expliquer et diffuser de façon interactive les lois de la cacheroute. Elle incarnait avec force le Midrach Toldot (63-2) : « Itshak portait Avraham son père en couronne, et Avraham portait également Ytshak en couronne ».
A l’âge de 62 ans, Hanna est partie si vite, trop vite. Nous avons été pris de cours. 
Des centaines de personnes se sont manifestées depuis, de France et du monde entier : d’Israël, du Maroc, de Suisse, des Etats-Unis, de Russie… Son rayonnement s’étendait bien au-delà de ses actions. Ce chabbat, allumons les bougies et parlons de Hanna à nos filles. 
Je finirai en empruntant le cri du cœur d’un célèbre écrivain français : « Si j’avais su que je l’aimais autant, je l’aurais aimée davantage ».

Par Esther Amar 

Source Actualité juive
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