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jeudi 21 novembre 2019

Frappes en Syrie: Israël envoie un message fort aux pasdaran iraniens.....


Israël a frappé hier matin un grand coup en Syrie. Une fois n’est pas coutume, l’État hébreu a revendiqué une opération contre une « dizaine de cibles militaires », incluant des entrepôts et des centres de commandement militaires près de Damas. L’attaque a fait 23 morts, dont 21 combattants parmi lesquels 16 étrangers, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme......Décryptage.......


Israël dit avoir agi en représailles à une attaque lancée depuis la Syrie « par des éléments iraniens ». Le système de défense antimissile israélien avait intercepté mardi quatre roquettes tirées depuis la Syrie.
« Celui qui nous frappe nous le frapperons ! C’est ce que nous avons fait cette nuit contre des cibles militaires syriennes et des forces al-Qods iraniennes en Syrie », a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu, actuellement au cœur d’intenses tractations pour se maintenir au pouvoir. 
L’armée israélienne a assuré que les frappes syriennes n’avaient « pas fait de victime » côté israélien, et que « tous les pilotes étaient rentrés sains et saufs », sachant que l’agence officielle SANA a affirmé que la défense anti-aérienne avait « abattu » plusieurs missiles israéliens. 
L’Agence libanaise d’information a pour sa part évoqué des « avions de combats hostiles » ayant « simulé des raids à basse altitude au-dessus de Tyr », au Liban-Sud.
L’armée israélienne a noté tenir le pouvoir à Damas « responsable » des actions sur son sol. « Nous sommes prêts pour différents scénarios », a ajouté l’armée israélienne qui avait déjà mené en août une frappe en Syrie afin, selon elle, de prévenir une attaque au « drone kamikaze » que l’Iran préparait contre l’État hébreu.
Si Israël reste généralement silencieux sur ses frappes en Syrie, il semble avoir voulu clarifier ses lignes rouges auprès des Iraniens : toute tentative d’attaque entraînera une réponse immédiate. 
L’État hébreu a mené au cours de ces dernières années des milliers de frappes en Syrie pour affaiblir les positions des Iraniens et les pousser à quitter le pays. L’opération d’hier « a été brève et très intense », a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’armée israélienne, Jonathan Conricus. 
« La principale cible a été l’édifice de verre » situé dans le « périmètre militaire de l’aéroport international de Damas », selon lui. 
« Il s’agit du principal immeuble qui sert aux gardiens de la révolution (...) pour coordonner le transport de matériel militaire de l’Iran à la Syrie et au-delà », a ajouté ce responsable.
Alors que l’axe chiite qui relie Téhéran à Beyrouth en passant par Bagdad et Damas est aujourd’hui fragilisé par des contestations populaires au Liban, en Irak et en Iran, les frappes israéliennes sont un coup dur supplémentaire pour les gardiens de la révolution. 
Le fait que les Israéliens aient pu effectuer des frappes ciblées aux abords de la capitale syrienne s’apparente à un revers dans le projet iranien d’ouvrir un potentiel second front contre Israël depuis la Syrie.
Moscou, allié de Téhéran en Syrie, mais qui entretient de bons rapports avec l’État hébreu, joue habituellement le rôle de grand arbitre de ce conflit. La localisation des frappes ainsi que le fait que des cibles militaires syriennes aient été touchées ne fait pas les affaires de la Russie, qui souhaite limiter le périmètre d’action de l’État hébreu en Syrie. 
« Tout cela est très mauvais », a réagi hier le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov. 
Le raid israélien « contredit totalement le droit international », a-t-il jugé. Si Israël s’est permis de sortir du cadre de son accord avec Moscou, c’est certainement car il a estimé que la tentative d’attaque iranienne ne pouvait pas rester sans réponse, auquel cas Téhéran aurait pu en conclure que l’État hébreu, limité par Moscou et par le vrai-faux retrait des Américains de Syrie, était prêt à revoir les règles du jeu. 
La France a pour sa part rappelé « son attachement indéfectible à la sécurité d’Israël » et exhorté l’Iran à « s’abstenir de toute activité déstabilisatrice en Syrie ». 
Il « n’existe pas de solution militaire » dans ce pays, a ajouté Paris.
L’armée israélienne a par ailleurs mené la semaine dernière une opération contre le Jihad islamique à Gaza, enclave palestinienne de deux millions d’habitants. Simultanément, une frappe avait visé à Damas la maison d’une figure de ce groupe armé palestinien, Akram Ajouri.
Cette frappe, imputée par la Syrie à Israël – qui n’a pas commenté – avait fait deux morts, dont le fils d’Akram Ajouri, considéré comme un ténor du bureau politique du Jihad islamique. 
Dans la foulée de l’opération dans la bande de Gaza contre le commandant Baha Abou al-Ata, considéré comme le cerveau de nombreuses opérations anti-israéliennes ces derniers mois selon les services israéliens, le Jihad islamique avait lancé quelque 450 roquettes vers Israël, selon l’armée. 
L’État hébreu avait multiplié les frappes contre des « cibles » du Jihad islamique à Gaza. 
Au total, ces frappes israéliennes sur Gaza ont fait 34 morts et 110 blessés, selon le ministère local de la Santé.

Source L'Orient le Jour
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