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mercredi 17 juillet 2019

Une équipe de chercheurs israéliens et américains tentent de comprendre les effets de la vieillesse sur la prise de décision


Les processus neurologiques par lesquels nous faisons des choix sont encore mal connus, de même que la pléthore d'actions effectuées par notre cerveau. Grâce aux avancées des neurosciences, certains mécanismes sont de mieux en mieux décortiqués. Une récente expérience nous indique que l'âge aurait un effet sur ces processus complexes.......Détails.......



Choisir : pour certains, c'est renoncer. Pour d'autres encore, le choix n'existe pas. Et enfin, les plus optimistes sont totalement maîtres et responsables de leurs décisions. 
Gardons-nous de raviver la flamme des querelles intenses entre les déterministes et les existentialistes, penchons-nous sur ce que dit la science. 

Le saviez-vous ?

Le résultat d'une décision peut être codé dans l'activité cérébrale du cortex préfrontal et pariétal jusqu'à 10 secondes avant qu'il ne pénètre au sein de la conscience. 
Autrement dit, notre cerveau connaîtrait notre décision... avant nous !

Comment effectuons-nous des choix ? 

Vulgairement, sans entrer directement dans le monde des neurosciences, on pourrait dire que le concept de choix se résume à des calculs plus ou moins rationnels de notre cerveau : peser le pour et le contre, s'adapter en fonction des informations qui proviennent à notre conscience, de nos émotions, de notre faculté à discerner la situation, etc. 
En réalité, la notion de choix est intimement liée avec celle du changement de décision. 
Que le libre-arbitre existe ou non, « faire des choix » suppose de pouvoir -- pas forcément grâce à notre volonté, donc -- opter pour une option A selon la mouvance de la situation alors qu'on avait auparavant décidé d'opter pour une option B. 
C'est ce phénomène précis qu'a étudié une équipe de chercheurs israéliens et américains. Mais pour aller encore plus loin, ils se sont demandé si le vieillissement avait un effet réel sur l'acte de changer d'avis.

Ce qu'il se passe quand on prend de l'âge

Le temps n'épargne personne. Autrement dit, on ne choisit pas de vieillir. En revanche, vieillir aurait bien des effets sur la façon dont nous prenons les décisions. 
Dans leur étude parue dans la revue Frontiers in Neurosciences, les scientifiques expliquent qu'ils se sont donc intéressés à l'effet de l'âge sur le changement d'intention. 
Pourquoi ? Tout simplement à cause du déclin cognitif associé à la vieillesse. 
Ils ont cherché à savoir si les participants les plus âgés exprimaient le « changement d'intention » dans la même mesure que les plus jeunes et s'ils manifestaient le même flux d'information continu et exprimé par une même activation musculaire précoce.
Deux groupes ont donc été analysés dans un contexte de prise de décision avec changement d'intention (pression sur un bouton droit ou gauche après une flèche instructive ou une sélection neutre au choix libre, toutes deux précédées d'une flèche masquée ou d'une amorce neutre) via un électromyographe et un électroencéphalographe. 
Le signal du changement d'intention, quant à lui, fut observé grâce à la variation de ce qu'on appelle le « potentiel évoqué » (modification du potentiel électrique du cerveau suite à un stimulus ou plusieurs stimuli).
Les résultats de l'expérience, réalisée sur un échantillon de petite taille, montrent que les signatures comportementales et électrophysiologiques caractérisant le changement d'intention implicite ne semblent pas être affectées par l'âge. 
Cependant, les sujets plus âgés, bien qu'autant dynamiques physiologiquement parlant que les jeunes adultes, sont plus lents, plus prudents et finalisent le processus de prise de décision avant de laisser l'information affecter leur système moteur périphérique. 
À l'inverse, le flux d'informations chez les sujets les plus jeunes se déroule parallèlement au processus de décision. Affaire à suivre.

CE QU'IL FAUT RETENIR

La notion de choix est intimement liée au changement d'intention.
Il n'y a pas de différence significative entre les signatures électrophysiologiques des plus jeunes et des plus vieux lors d'un changement de décision.
Les personnes âgées seraient plus lentes, plus prudentes et auraient du mal à concilier l'arrivée de nouvelles informations en même temps que la prise de décision.

Source Futura Sciences
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