Un dessin inédit du peintre et dessinateur autrichien Egon Schiele a été découvert aux États-Unis… dans une friperie, à New York. Un homme, se baladant dans le magasin d’une association nommée Habitat for humanity, a acheté sans le savoir, un dessin d’Egon Schiele, réalisé en 1918, l’année de sa mort.
Ce peintre, qui a été l’élève de Gustav Klimt, est considéré comme une figure importante du mouvement expressionniste.
Le dessin représente une jeune femme nue, allongée sur son dos. Les contours de sa silhouette ont été tracés au crayon gris sur du papier.
En juin 2018, après son achat, l’homme contacte Jane Kallir, la directrice de la Galerie St-Etienne, à New York.
Il lui envoie un e-mail, dans lequel il a joint des photos floues du dessin, en l’informant qu’il pense avoir acheté un dessin d’Egon Schiele. La directrice lui a demandé de lui renvoyer des images plus nettes du dessin.
C’est seulement un an après, en mai 2019, que le New-Yorkais lui renvoie un message avec une image plus nette du dessin. La responsable de la galerie est intriguée.
Elle explique à la chaîne américaine CNN qu’elle a invité le détenteur du dessin à lui montrer l’œuvre dans sa galerie, à New York.
« On reçoit des centaines de photos d’œuvres chaque année, et la plupart d’entre elles sont des faux, des copies, ou identifiées comme le travail de Schiele sans l’être réellement.»
Mais cette fois-ci, quand la directrice observe de plus près l’esquisse, elle est convaincue à 99 %, que le dessin est un vrai. Elle décide de le comparer avec d’autres œuvres de l’artiste.
« Je voulais voir comment ce dessin s’intégrait avec les autres œuvres, indique-t-elle à CNN. Il correspondait parfaitement, et je pouvais presque identifier la séance de dessin dont elle provenait. Alors ma première intuition s’est confirmée. »
L’artiste autrichien Egon Schiele a réalisé une vingtaine de dessins de cette fille et de sa mère.
La directrice Jane Kallir a indiqué que deux de ces dessins ont probablement été réalisés le même jour que celui retrouvé dans la friperie. Tous font maintenant partie des collections du musée Métropolitain d’Art de New York, et du musée Leopold à Vienne, en Autriche.
Selon Jane Kallir, les programmes télévisés comme « Antiques Roadshow », et « Chasseurs de trésors » donnent « l’impression qu’il y a des trésors dans toutes les friperies, dans chaque grenier et dans chaque cave ».
Mais elle explique que depuis qu’elle a commencé à faire ce métier dans les années 1980, c’est seulement la deuxième fois que cela lui arrive. Aujourd’hui, le dessin retrouvé de Schiele est à vendre dans la Galerie St-Etienne, dans le cadre d’une exposition nommée « The Art Dealer as Scholar », intégrant des œuvres de Schiele, mais aussi d’Alfred Kubin, et Käthe Kollwitz.
Si le dessin se vend, l’homme qui l’a acheté dans une friperie donnera une partie de la somme à l’ONG Habitat for humanity New York City.
Jane Kallir a indiqué à CNN que cet homme est un installateur d’œuvres d’art à temps partiel, et surtout un collectionneur qui a un bon œil, et qui a été très chanceux.
Selon elle, une large partie du travail de Schiele a été amenée en Amérique par des personnes juives, et d’autres Européens fuyant les nazis, durant les années 1930-1940, et encore plus après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il est l’un des artistes les plus connus de la période moderne en Autriche.
Source Ouest France
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