"Je ne cherche pas la guerre", a assuré le président américain dans une interview diffusée à la veille de l'entrée en vigueur de nouvelles sanctions américaines contre Téhéran.
Donald Trump avait assuré samedi qu'il souhaitait conclure un accord avec Téhéran pour que l'économie iranienne puisse sortir du marasme, ce qui traduirait une volonté de désamorcer la tension au terme d'une semaine marquée par le tir iranien qui a abattu un drone américain et par l'interruption in extremis de représailles américaines.
Dimanche, il a jugé sur l'antenne de NBC que l'Iran n'avait pas cherché à provoquer les Etats-Unis en détruisant en vol un drone américain cette semaine.
"Je pense qu'ils (les Iraniens) veulent négocier.
Et je crois qu'ils veulent conclure un accord. Et mon accord concerne le nucléaire. Regardez, ils n'auront pas d'armes nucléaires. Je ne crois pas qu'ils aiment la situation dans laquelle ils se trouvent. Leur économie est complètement à genoux", a-t-il assuré.
Son secrétaire d'Etat, qui a annoncé dimanche son départ pour l'Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis, a réitéré l'offre de négociations de Washington.
"Nous sommes prêts à négocier sans conditions préalables.
Ils savent exactement où nous trouver", a déclaré Mike Pompeo à avant de prendre son avion.
"Je suis convaincu qu'au moment même où ils seront prêts à dialoguer avec nous, nous pourrons entamer ces conversations."
"PERMIS DE CHASSE"
"Ni l'Iran ni quelque autre protagoniste hostile ne doit interpréter la prudence et la discrétion des Etats-Unis comme un signe de faiblesse.
Personne ne leur a accordé un 'permis de chasse' au Moyen-Orient!", avait auparavant averti le faucon John Bolton, conseiller à la sécurité nationale, qui effectuait dimanche une visite en Israël. La République islamique a de son côté réaffirmé qu'elle répliquerait fermement à toute menace et a mis en garde contre le risque d'une confrontation militaire.
"Si un conflit éclate dans la région, aucun pays ne sera capable d'en gérer l'étendue ni la durée", a estimé le général Gholamali Rashid, commandant du quartier général des forces armées, cité par l'agence de presse iranienne Fars. "Le gouvernement américain doit agir de manière responsable en évitant tout dérapage dans la région afin de protéger les vies des troupes américaines."
Le président iranien Hassan Rohani, cité par l'agence de presse Fars, a quant à lui accusé dimanche Washington d'attiser les tensions dans le Golfe en violant l'espace aérien iranien avec le drone détruit jeudi.
Les relations entre Washington et Téhéran se sont sérieusement dégradées en mai 2018 lorsque Donald Trump a dénoncé l'accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien et rétabli les sanctions, qui ont été alourdies depuis.
Les risques de confrontation directe se sont aggravés jeudi après la destruction du drone américain, qui se trouvait, selon l'Iran, dans son espace aérien, près du détroit d'Ormuz, ce que contestent les Etats-Unis.
Quelques jours plus tôt, Washington avait imputé à l'Iran l'attaque de deux pétroliers dans le golfe d'Oman, non loin du détroit d'Ormuz.
Ces tensions ne peuvent être surmontées que par la voie politique et la priorité doit être donnée à la désescalade et au dialogue, a estimé dimanche le ministre émirati des Affaires étrangères, Anouar Gargach, sur Twitter.
"MANQUE DE VOLONTÉ"
L'Iran, qui a déjà décidé de ne plus respecter certains des engagements pris dans le cadre de l'accord de Vienne, pourrait s'en affranchir davantage dans deux semaines si les signataires européens de l'accord de Vienne - France, Grande-Bretagne et Allemagne - n'activent pas le dispositif commercial nommé Instex qui lui permettrait d'échapper aux sanctions américaines, a déclaré le chef du Conseil stratégique iranien pour les relations extérieures.
"Si les Européens ne prennent pas des mesures d'ici l'expiration du délai de 60 jours (fixé par l'Iran en mai), nous prendrons de nouvelles mesures", a dit Kamal Kharazi, cité par l'agence de presse iranienne Isna.
Il s'exprimait à l'issue d'un entretien avec le secrétaire d'Etat britannique aux Affaires proche-orientales Andrew Murrison, qui s'est rendu en Iran pour des discussions "franches et constructives" et pour appeler à la désescalade dans la région, selon le Foreign Office.
"J'ai à nouveau exprimé la position du Royaume-Uni selon laquelle l'Iran est certainement responsable des récentes attaques de pétroliers dans le golfe d'Oman", explique le diplomate dans un communiqué. Il dit en outre avoir prié l'Iran de "continuer à respecter pleinement les engagements pris dans le cadre de l'accord" de 2015.
Dans la soirée, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araqchi a douté de la sincérité des Européens.
"Les signataires européens de l'accord manquent de volonté de le sauver. Notre décision de réduire notre engagement vis-à-vis de l'accord est une décision nationale irréversible tant que nos demandes ne sont pas satisfaites", a-t-il déclaré, selon la télévision publique.
Source Zone Bourse
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