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mardi 7 mai 2019

Procès: Six jours en enfer pour un financier Suisse de confession juive


Le 15 janvier 2015 restera marqué à jamais dans la mémoire d'un financier suisse de confession juive, qui s'est vu plongé dans un thriller qui aurait pu très mal finir pour lui. Ce jeudi-là, en début de soirée, il avait rendez-vous avec une relation d'affaires dans un quartier de Boulogne-Billancourt, près de Paris, où l'attendait une voiture avec chauffeur......Détails......



6 millions d'actions

«L'endroit était bizarre, témoigne le Suisse aujourd'hui dans «L'Obs», le type, la voiture, rien ne collait. 
Pourquoi je suis monté quand même ? Je ne sais pas, peut-être que j'ai l'habitude prendre des risques dans mon métier». Et il ne sera pas déçu... La voiture démarre. 
Quelques minutes plus tard surgit un autre véhicule, qui se met en travers et bloque la voiture. Des hommes cagoulés en sortent avec des brassards «Police» et l'enlèvent. 
Tout de suite, ils lui demandent d'acheter pour 6 millions d'actions à 2,5 dollars dans une société canadienne, qui en fait est une coquille vide.

«100% économique»

Le financier ne parvient pas à faire passer cet ordre à son interlocuteur habituel qui le trouve suspect. 
Jusqu'à 4 heures du matin, les ravisseurs tournent sur le périphérique avec leur otage pour le forcer à faire ce qu'ils demandent, en vain. 
Ensuite, il est séquestré dans deux appartements aux alentours de Paris. Il a peur, car ce rapt survient dix jours après l'attaque du supermarché Hyper Cacher de la Porte de Vincennes, qui visait des juifs. 
«Est-ce que vos motivations sont économiques ou politiques ?» demande-t-il. «C'est 100 % économique», rassurent-ils... 
Le vendredi soir, après une mise en scène, où sa relation d'affaires est faussement tabassée pour l'effrayer, le financier parvient à acheter 300 000 titres de la société canadienne. Ce qui calme pour un moment ses ravisseurs.

Le chef du commando assassiné

Ils attendent le lundi pour avoir d'avantage d'argent, mais les bourses américaines sont fermées ce jour-là - le Martin Luther King Day, le 19 janvier - et le Suisse est frappé pour ne pas leur avoir précisé ce fait. 
Pendant ce temps sa famille s'inquiète de sa disparition et la police helvétique est mise au courant. 
Mais ce soir-là, coup de théâtre, le chef du commando des ravisseurs, «une figure montante du banditisme parisien», selon« L'Obs», est assassiné devant chez lui pour une raison qui n'est pas encore établie à ce jour.

Butin envolé à Dubaï

Le lendemain, C'est la relation d'affaires qui est arrêtée dans le cadre d'un autre dossier... Les ravisseurs qui restent semblent paniquer et laissent partir le financier. 
Ils lui donnent tout de même 200 euros pour prendre le train pour Genève. Le butin de l'opération est de 2,6 millions d'euros, dont une bonne partie a été détournée sur un compte à Dubaï appartenant à un complice, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt.

Un «golden boy» connu sur Paris

La bande a été arrêtée en juin 2015. Aujourd'hui six personnes répondent de cet enlèvement crapuleux devant la cour d'assises de Paris. 
Cependant, la relation d'affaires du financier suisse nie son implication dans l'organisation du rapt. Il s'agit en d'un «golden boy» de la place de Paris, impliqué aussi dans un dossier d'escroquerie à la TVA sur les quotas carbone pour 283 millions d'euros. 
Cette affaire, dont les faits remontent à dix ans, a fait l'objet d'un livre de Fabrice Arfi, «D'argent et de sang», sorti en 2018. 
Pour le financier suisse, cet épisode parisien lui aura sans doute appris à être plus regardant avec ses relations d'affaires. 

Source Le matin

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