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mardi 12 mars 2019

Raphaël Navot, l'électron libre du design


Designer, architecte d'intérieur, artiste... l'israélien Raphaël Navot a une passion : explorer les savoir-faire traditionnels et pousser les matières brutes dans leur retranchement pour en extraire le meilleur. Sa nouvelle collection pour Roche Bobois le projette sous les feux de la rampe........Détails et Photos.......



En juillet 2017, on quittait Raphaël Navot après une visite guidée de l’ Hôtel National des Arts et Métiers, tout juste ouvert dans le Haut-Marais, à Paris. Un an plus tard, on le retrouve au même endroit, dans un bar bondé, où Julie Gayet, Joey Starr et Béatrice Dalle s’interpellent amicalement. 
En signant le nouveau QG de la hype, le jeune architecte d’intérieur fait désormais partie des noms qui comptent.
Pas étonnant que la maison Roche Bobois ait jeté son dévolu sur lui. « J’ai eu carte blanche pour imaginer une collection complète, se réjouit-il. 
Sous le label “Nativ” : une trentaine de meubles aux formes organiques et aux matières nobles où le travail de la main est primordial. Mon obsession ? Réintroduire de l’artisanat dans des collections contemporaines et intemporelles. A la différence de mes pièces précédentes comme le canapé “Lune” pour Domeau & Pérès, la table basse “POH” pour Cappellini, le lustre “TOH” pour Veronese, cette collection, éditée en série, se veut plus démocratique. »

, Ristorante National, au rez-de-chaussée de l’Hôtel National des Arts et Métiers, Raphaël Navot a demandé à l’artiste peintre Gaël Davrinche de transformer les paravents acoustiques en tableaux de lin. Le designer, lui, signe les banquettes en velours (Rubelli) et les tables. Chaises chinées en Slovaquie

Né à Jérusalem en 1977, Raphaël Navot rejoint la Design Academy d’Eindhoven après l’armée. « Sous la direction de Li Edelkoort et avec Ilse Crawford comme professeure, explique-t-il, j’ai eu une approche plus philosophique et artistique que commerciale du design.
La question qu’elles n’ont eu de cesse de nous poser m’anime toujours : “Quelle histoire veux-tu raconter ?” ». A peine diplômé, il fait la une du magazine néerlandais “Frame” avec son projet de fin d’études, un vase en perles de verre, enchâssé dans quatre kilomètres de fil de Nylon, et part s’installer à Paris. 
« La France, c’est le centre de l’Europe, le pays de Jules Verne, des salons PAD et Maison & Objet, des savoir-faire qui se transmettent de père en fils », s’anime-t-il.

Au club parisien Silencio, créé en 2011 par David Lynch, Raphaël Navot a imaginé et sublimé les caves voûtées avec du bois de bout, des feuilles d’or et du cuivre. Spectaculaire ! 

Rapidement, il enchaîne les projets d’aménagement intérieur jusqu’à celui qui va le propulser au firmament : la direction artistique du club Silencio de David Lynch, en 2011. 
« Pendant trois ans, je n’ai fait que ça, dit-il. Les caves tapissées à la feuille d’or et de cuivre de cet écrin underground, mais également les Silencio hors les murs. 
Après, alors que je croulais sous les propositions, j’ai choisi de faire un break. Méditation, yoga, retraites et voyages, pendant un an, j’ai décidé de ne rien décider, c’était vital. Ma liberté est mon bien le plus précieux. »

Version verticale dans la cave à vins du Bon Marché Rive Droite, ou horizontale avec le parquet en lames prêtes à poser (collection “Forêt“, Oscar Ono), le bois de bout en vogue au XVIIIe siècle fait son come-back grâce à l’ingénierie contemporaine et à la ténacité de Raphaël Navot.

Pas de bureau, pas d’équipe fixe, Raphaël Navot a une façon toute personnelle de voir son métier : 
« D’abord, j’ai la possibilité de n’accepter que ce qui me plaît. A chaque chantier, je constitue une nouvelle équipe, ça évite qu’elle soit épuisée. Ebénistes, ferronniers ou tapissiers, je m’entoure des meilleurs, capables de faire valser les traditions avec la maîtrise de leur savoir-faire. Je ne suis pas leur “chef” mais plutôt le responsable de l’histoire que l’on va raconter tous ensemble. C’est de la “co-création“ ! »

Quel est le point commun entre la série de chaises “Identities” au dossier à géométrie variable, la table basse “Patchwork” en marqueterie de chêne, les lampes “Stalagmites” en céramique et le canapé “Underline” recouvert d’une couette moelleuse ? Ils font partie de la collection signée Raphaël Navot pour Roche Bobois, sublimant les matières premières et les savoir-faire. Oeuvre murale de Valéria Nascimento.

A son actif, des projets hétéroclites qui ont un point commun : Raphaël Navot les ancre dans leur localisation et les pense de A à Z. 
« Je suis un peu scénographe, un peu designer, un peu artiste et un peu architecte d’intérieur. 
Comme je suis incapable de créer des ambiances avec des meubles réalisés par d’autres, je dois tout imaginer moi-même. 
Au Domaine des Etangs, hôtel cinq étoiles, j’ai par exemple conçu les bibliothèques, les canapés, et même le présentoir à livres en laiton ! »
Reproduire des paysages du monde, captés par satellite, avec des couleurs naturelles, tel est le concept de la collection de tapis “Land” ultra haut de gamme. Ci-dessus, modèle “Lineynaya”, 100 % soie (Galerie Diurne à Paris).

Des angles droits dans le travail du designer ? Jamais ! Le canapé “Moon” affiche des courbes tout en douceur (Domeau & Pérès).
Collection de tapis "Land" pour Diurne

Parmi ses obsessions, les matières brutes et les savoir-faire traditionnels qui, grâce à son regard contemporain, prennent une nouvelle dimension : pierre de taille, marbre, feuille d’or, béton deviennent alors sensuels. 
Il est lui-même un artisan qui vit avec son temps : « Je suis un adepte de la technologie dans la création, je conçois tout en 3D mais dès que l’on attaque l’exécution, c’est la matière, le savoir-faire, la main de l’homme qui priment. »

Lustre TOH pour Veronese

En 2014, il pousse les savoir-faire de l’éditeur français Veronese dans leurs retranchements et conçoit le lustre “TOH” (Trigonometric Oval Hemisphere) avec sa lumière jaillissant des 600 pièces en verre de Murano, fixées à une monture en acier.

Dans la famille “Nativ” estampillée Roche Bobois, on demande : la bibliothèque totem “Primordial” imitant la pierre.

En tête de liste de ses matières favorites, le bois de bout, une technique en voie de disparition, en vogue au XVIIIe siècle pour notamment atténuer les nuisances sonores des rails de chemins de fer. Il l’utilise partout ! Sol de la boutique de mode japonaise Pas de Calais, à Paris, et de l’Hôtel National des Arts et Métiers ; murs de la cave à vins du Bon Marché Rive Droite ; plateaux de table pour Roche Bobois. Il en est tellement fou qu’il lance une collection de lames prêtes à poser avec Oscar Ono, fabricant de parquets. Et ce n’est que le début. Entre un hôtel à Cannes, un autre à Tel Aviv, une maison à Paris et une exposition à New York, l’année s’annonce riche en longs courriers pour Raphaël Navot. Bref, un électron libre qui entend bien le rester !
Tapis Merge Dawn pour Roche Bobois

Dans la famille “Nativ” estampillée Roche Bobois, on demande : le tapis “Merge Dawn” au dessin énigmatique en laine.

Poufs "Hippo", "Gizmo", "Grain" et "Parrot" pour Roche Bobois

Dans la famille "Nativ" estampillée Roche Bobois, on demande la série de poufs "Hippo", "Gizmo", "Grain" et "Parrot".

Source Elle
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