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mardi 29 janvier 2019

Sécurité renforcée autour des lieux de culte au Canada


Des dizaines de communautés religieuses partout au pays ont renforcé la sécurité de leurs installations, dont leurs lieux de culte, au cours des deux dernières années. Près de 4 millions de dollars leur ont ainsi été versés par Sécurité publique Canada.......Détails........



Le nombre de subventions octroyées en vertu du Programme de financement des projets d'infrastructure de sécurité pour les collectivités à risque (PFPIS) a augmenté considérablement en 2017, à la suite de la tuerie au Centre culturel islamique de Québec (CCIQ).
Quelque 75 demandes de subvention ont été retenues par Sécurité publique Canada cette année-là, selon des données du ministère transmises à Radio-Canada. De ce nombre, une cinquantaine provenaient de communautés musulmanes.
Les premiers bénéficiaires du programme officiellement mis en place en 2011 ont reçu leur argent en 2012. En cinq ans, soit jusqu'à 2016, 82 dossiers ont mené au versement de 2,6 millions de dollars.
En combinant 2017 et 2018, ce sont 3,9 millions de dollars qui ont été versés pour 93 projets. On compte également plusieurs associations juives parmi les demandeurs.
Le but du programme est « d'aider les collectivités à lutter contre les crimes motivés par la haine ». Il s'adresse aux organismes sans but lucratif « liés à une collectivité à risque », explique Sécurité publique Canada.
Les bénéficiaires admissibles sont les lieux de culte, les écoles et les centres communautaires. « Ils ne sont pas limités aux institutions religieuses », précise-t-on.
Pour chaque projet, les demandeurs peuvent obtenir un maximum de 100 000 $. Les fonds servent essentiellement pour des projets « mineurs, comme de l'éclairage extérieur, des clôtures et des systèmes de surveillance par caméra ».

Le 29 janvier, un déclencheur

Sans pouvoir établir hors de tout doute un lien entre la tuerie du CCIQ et la hausse des demandes de subvention, le Conseil national des musulmans canadiens (CNMC) dit avoir observé une réaction sur le terrain.
« Les communautés nous disent que les événements du 29 janvier 2017 les ont certainement encouragées à intensifier leurs efforts et à utiliser des fonds pour l'infrastructure de sécurité », soutient Ihsaan Gardee, directeur général de l'organisation.
Il ajoute que la hausse des crimes haineux observée en 2017 au Canada, dont un bond de 151 % pour ceux visant les musulmans, est probablement un autre facteur à considérer pour expliquer le phénomène.
[Les deux éléments] pourraient avoir poussé des organisations musulmanes à appliquer pour du financement.

Un mal nécessaire

Le Centre culturel islamique de Québec, où s'est produite la tuerie du 29 janvier 2017, figure parmi les bénéficiaires du programme. Le CCIQ a reçu un peu plus de 17 000 $ en octobre 2017.
L'argent du programme a aussi servi à élargir les issues de secours.
Pour le député fédéral de Louis-Hébert, Joël Lightbound, la réaction des communautés religieuses est compréhensible à la lumière de la tuerie et des statistiques sur les crimes haineux.
« Ça ne me surprend pas [...] qu'on voie des communautés chercher à mieux s'équiper, dit-il. C'est pour ça que dans le budget 2017, on a doublé [les fonds] pour venir aider ces communautés-là à assurer la protection des citoyens. »

Source Radio Canada
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