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mercredi 3 octobre 2018

Eric Zemmour: «Je redoute la disparition de la France» (Interview)

 
Il dit être «conscient des risques». Il dit aussi «ne pas trier dans l’histoire, ne pas fonctionner au gré d’une idéologie». Eric Zemmour vient présenter ce mercredi soir à Genève son dernier essai, Destin français (Editions Albin Michel), aux côtés de Me Marc Bonnant. Pas question toutefois de se montrer, en Suisse, plus consensuel qu’à Paris. La récente polémique sur les prénoms des immigrés, qu’il suggère de franciser, a démontré la volonté de l’essayiste de «livrer bataille dans l’espace public». Et il le fait à la hussarde.....Interview......


Le Temps: Vous craignez vraiment la disparition de la France, submergée par l’islam et la mondialisation ?
Eric Zemmour: Oui, je la redoute. Parce que je démontre dans mon livre qu’elle peut devenir une réalité.
La France est un pays qui doit tout à la politique. Je l’explique: elle est le produit des hommes qui l’habitent et la font vivre.
Or, deux forces inouïes la menacent aujourd’hui: la mondialisation et la vague démographique islamique. Je le démontre à travers l’histoire: nous vivons aujourd’hui une époque beaucoup plus proche de celle de Charles Martel et des croisades, que de celles de la Révolution française ou de la révolution industrielle sous le Second Empire. Oui, je pense que la France est assiégée et doit être défendue.

Vous citez des exemples historiques choisis. Vous excluez en revanche les exemples d’une France universelle, qui a su intégrer les influences étrangères… L’histoire de votre famille juive d’Algérie en est pourtant la preuve…
Je ne trie pas dans l’histoire. C’est faux. Je m’efforce par contre de contourner les historiens contemporains français qui mènent, je l’affirme, une opération idéologique de déconstruction.
Je me suis plongé dans les travaux des historiens du XIXe siècle. Je lis tous les historiens étrangers qui étudient mon pays. Bref, je refuse les diktats de l’élite intellectuelle française.
C’est cela qu’on me reproche. Je maintiens que l’identité de la France est mise en danger par l’idéologie des droits de l’homme et par l’invasion migratoire actuelle.

Et pour défendre vos idées, vous provoquez sur les plateaux de TV ?
Je sais que je cours le risque de me caricaturer. C’est vrai. Vous avez raison de le souligner.
Pourtant, croyez-le bien, je ne manigance rien. Je ne prépare rien. Je pense en revanche que les émissions grand public sont le cœur de la propagande «politiquement correcte».
Il faut donc y aller. C’est une bataille pour l’espace public. Je prends un risque calculé, et je le fais en toute sincérité.

Vous associez à plusieurs reprises dans votre livre le destin de la France et celui d’Israël. Là aussi, pour de nombreux lecteurs, cela peut relever de la provocation. Pourquoi cette insistence ?
Je dis qui je suis. J’ai grandi à Paris comme un enfant français de confession juive, dans des quartiers populaires où je ne peux plus me promener aujourd’hui.
J’ai appris comment, depuis saint Louis, les Français se considèrent comme un «peuple élu», ce que l’Etat d’Israël a repris à son compte. C’est l’appropriation de ce concept qui rapproche ces deux pays. Pour le reste, arrêtons. Je ne suis pas sioniste.
Israël n’est pas mon pays. Ma lecture est historique, sociale, civilisationnelle. Je suis beaucoup plus honnête qu’on ne le croit.

La France célèbre cette semaine le 60e anniversaire de la Constitution de la Ve République. Ce texte, imposé par le général de Gaulle, a selon vous sauvé la France en 1958. Or vous ne le voyez plus comme un rempart institutionnel. Pourquoi ?
Cette Constitution était faite pour de Gaulle. Mais les institutions ont peu à peu été «retournées» par les élus, par la classe dirigeante, par les arrangements politiques.
Le sursaut institutionnel qu’a représenté la Ve République n’est plus. La mondialisation, l’intégration européenne sont passées par là. Mon livre est un appel à un nouveau sursaut.
Nous devons réagir à notre colonisation culturelle par l’islamisme d’un côté, et par la mondialisation d’inspiration américaine de l’autre.
Source Le Temps
Vous nous aimez, prouvez-le....


 
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