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mercredi 12 septembre 2018

L’art martial de l’Israélien Hofesh Shechter laisse pantois


«Point de vue cardio, en tout cas, ça y va!, souffle une habituée de la scène chorégraphique genevoise pendant l’entracte. On peut dire que les danseurs bouffent du tapis!» Vrai, les neuf interprètes multiethniques de «Grand Finale», ainsi que le sextuor errant qui les accompagne en live, méritent le repos du guerrier après avoir sué sang et eau sur leur partition d’une heure vingt......Détails.......


Et c’est sans doute en large partie cette dépense énergétique qui a déclenché dans les rangs bondés du BFM, lundi à la première, une ovation en égale proportion. Montrer pareille puissance à l’œuvre aux Genevois, Claude Ratzé – directeur de l’ADC avant de prendre les rênes de La Bâtie – confie avant le lever de rideau «en rêver depuis longtemps».
Sur le plan esthétique, la création 2017 de la Hofesh Shechter Company, fondée à Londres il y a dix ans, convainc moins uniformément.
Ex-membre de la triomphale Batsheva Dance Company, le quadragénaire israélien, qui signe la musique en plus de la mise en branle de la fresque, puise tous azimuts dans la tradition tzigane ou orientale. Dans la technique du contact ou de l’art martial.
Dans l’hyperbole du concert pop ou la saturation des rythmes techno. Dans la discipline militaire ou la fraternité collective. Dans les références cinématographiques, ici à «Titanic» (pour l’orchestre de chambre glissant de cour à jardin), ailleurs à «2001, l’Odyssée de l’espace» (pour les symboliques monolithes de la scénographie).
Ou encore dans le langage schématisé des émoticônes (pour la bouche grande ouverte signalant l’effroi).
Tout fera l’affaire pourvu que l’efficacité – alias l’«émotion» – soit au rendez-vous. Rien n’est trop grandiloquent pour affirmer, avec Hofesh Shechter, que «quelque chose d’énorme, de chaotique est en train de se passer à l’échelle de la planète qui culbute dans une situation incontrôlée».

Or, à multiplier les emprunts, son épopée illustrative se perd dans le brouillard de ses propres fumigènes.
Avec ses imitations de battements cardiaques, ses positions en garde-à-vous, ses cadavres traînés puis ressuscités, ses cris de guerre et sa pluie de bulles de savon, ce grand spectacle fourre-tout en dit ou trop, ou pas assez.

Source Tribune de Geneve
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