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lundi 3 septembre 2018

Arrêt de financement US de l’Unrwa : un coup dur de plus pour Abbas....

 
Le président de l’Autorité palestinienne va devoir ajouter la décision américaine à la liste des événements qui ont contribué à son affaiblissement politique......Décryptage.......


Si les premières victimes sont les réfugiés palestiniens, cela pourrait également être un coup très dur à encaisser pour Mahmoud Abbas.
Une semaine après avoir annulé plus de 200 millions de dollars d’aide destinée aux Palestiniens, les États-Unis ont pris vendredi la décision d’abandonner leur participation au financement de l’organisation onusienne s’occupant des réfugiés palestiniens, l’Unrwa (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient).
Cette organisation fournit des aides à plus trois millions de réfugiés sur les cinq millions enregistrés comme tels.
Ces aides se traduisent notamment par un accès à l’éducation et aux soins de santé. Mais par son geste, Washington risque de nettement aggraver les conditions de vie de ces réfugiés, déjà très délicates.
« L’administration a soigneusement examiné la question et décidé que les États-Unis ne verseraient pas de contributions supplémentaires à l’Unrwa », a déclaré la porte-parole du département d’État, Heather Nauert. « L’expansion sans fin et exponentielle de la communauté de bénéficiaires (de l’agence) n’est pas viable », a-t-elle ajouté.
Sans grande surprise, le geste américain a été salué en deux temps par le grand ami de Washington dans la région : Israël. « Je salue la décision du président des États-Unis d’interrompre tout financement destiné à l’Unrwa, l’organisme qui entérine le problème des réfugiés palestiniens », a tweeté le ministre israélien des Renseignements Yisrael Katz. « Cette décision est importante et nous la soutenons », a surenchéri quand à lui hier le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en visite dans une école du centre d’Israël, à l’occasion de la rentrée des classes.
Côté palestinien en revanche, c’est une vague d’indignation qui s’est abattue sur la décision américaine.
« Nous rejetons et condamnons cette décision dans son intégralité », écrit ainsi dans un communiqué le négociateur en chef palestinien et secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat, qui a appelé dans la foulée les autres pays contributeurs « à rejeter cette décision et à fournir tout l’appui possible » à l’Unrwa.
Plusieurs autres pays ont condamné et regretté la mesure américaine, notamment la Jordanie, qui accueille 2,2 millions de réfugiés palestiniens, et la Turquie.
« La décision de l’administration américaine de suspendre le financement de l’Unrwa, qui répond aux besoins fondamentaux du peuple palestinien, provoquera davantage de chaos dans la région et dans le monde », a tweeté samedi Omer Celik, porte-parole de l’AKP (Parti de la justice et du développement, parti dirigé par le président turc Recep Tayyip Erdogan). L’Union européenne a quant à elle appelé Washington à reconsidérer sa « décision regrettable ».
Celle-ci intervient dans une période de profondes tensions entre l’administration américaine et le président de l’Autorité palestinienne et chef du Fateh, Mahmoud Abbas.
Au lendemain de la reconnaissance officielle de Jérusalem comme capitale d’Israël par les États-Unis le 6 décembre dernier, M. Abbas avait annoncé ne plus reconnaître le rôle d’arbitre des États-Unis dans le cadre du processus de paix avec les Israéliens.
En guise de réponse, les États-Unis avaient annoncé une baisse drastique de leur financement de l’Unrwa, passant ainsi de 350 millions de dollars fournis en 2017 à 60 millions cette année.
Un geste qui avait alors provoqué la stupéfaction et la déception de la communauté internationale et avait rendu encore plus délicate la position de Mahmoud Abbas, alors accusé de toute part de ne rien faire pour tenter d’endiguer le flot des difficultés économiques, sociales et politiques que rencontrent les Palestiniens.
Pourtant cela ne l’a pas empêché de se faire reconduire, début-mai dernier, au poste de président de l’OLP qu’il occupe depuis 2005.
Mais dans les semaines qui ont suivi sa réélection, une série d’événements ont peu à peu contribué à l’affaiblissement politique d’Abou Mazen (nom de guerre de Mahmoud Abbas).
Le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem mi-mai dernier, les accusations de négationnisme et d’antisémitisme, les divisions interpalestiniennes grandissantes et les contestations de sa légitimité, y compris au sein de son propre camp, sont venus s’ajouter aux problèmes de santé de M. Abbas qui a été hospitalisé à plusieurs reprises.
Abou Mazen est donc actuellement dans un état politique et physique fragile. À tel point que les leaders palestiniens sont déjà en train de penser à « l’après-Abbas ».
Mais l’arrêt total du financement de l’Unrwa par l’administration Trump, en plus de contribuer à l’exacerbation des tensions américano-israélo-palestiniennes, semble représenter un uppercut à un homme déjà quasiment à terre submergé par les critiques et pourrait également porter un sacré coup à sa légitimité.
Source L'Orient le Jour
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