Lourdement défaite par l’équipe russe (5-0), l’Arabie saoudite avait pourtant reçu l’inattendu soutien d’Israël.......Détails........
Dans le jargon footballistique, c’est ce que l’on appelle « se prendre une valise ».
Le match inaugural de la Coupe du monde 2018, en Russie, s’est soldé par une lourde défaite de l’Arabie saoudite (5-0), qui avait le privilège – ou la malchance – d’affronter le pays hôte pour le lancement de la compétition.
Statistiquement, les Faucons n’avaient aucune chance de l’emporter ; tous les pays organisateurs, depuis la première édition uruguayenne en 1930, ont au moins gagné leur première rencontre.
Sur le rectangle vert non plus, d’ailleurs, l’équipe du numéro 10 Mohamed Al-Sahlawi, vu ce qu’elle a montré, n’avait quasiment aucun espoir de gagner – malgré quelques belles phases de jeu, les Saoudiens se sont montrés bien trop inoffensifs pour inquiéter les Russes.
La surprise est donc venue d’Internet, à défaut du match en lui-même. Quelques heures avant le coup d’envoi, Israël, via Twitter, a souhaité « bonne chance » à l’équipe saoudienne, comme l’a rapporté le quotidien libanais L’Orient-Le Jour.
« L’Arabie saoudite est de retour dans cette compétition après douze ans d’absence, et la star Mohamed Sahlaoui est le joueur le plus en vue de son équipe. […] Bonne chance ! » a-t-on pu lire sur le message posté par le compte Israel Arabic.
Qui surprend forcément, quand on sait que les deux pays n’entretiennent pas officiellement de relations diplomatiques ; mais qui n’est pas dénué de toute logique, vu les récents bouleversements géopolitiques qui ont eu lieu au Moyen-Orient.
Ce n’est un mystère pour personne : l’Arabie saoudite et Israël, depuis quelques mois, ont vu leurs relations se réchauffer, grâce à leur commune détestation de l’Iran.
Un rapprochement encouragé par les Etats-Unis, dont le président, Donald Trump, nourrit la même aversion pour la République islamique. Il y a quelques jours, le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, avait ainsi affirmé, lors d’un rassemblement juif à Jérusalem, que « les relations israéliennes avec les Etats arabes s’améliorent au-delà de toute attente. Cela va inévitablement faciliter la paix avec nos voisins palestiniens » avait-il même déclaré, alors que le déménagement de l’ambassade américaine dans la ville sainte, il y a tout juste un mois, continue de créer des remous en Palestine.
En avril dernier, c’est le prince héritier saoudien, Mohamed ben Salman, qui avait estimé que les Israéliens avaient le « droit » de posséder un Etat, au même titre que les Palestiniens.
Le futur monarque saoudien, véritable « faiseur de pluie et de beau temps » en son royaume – mais également dans tout le Moyen-Orient -, semblant dès lors privilégier sa lutte anti-Iran au détriment du territoire palestinien, grand oublié du monde arabe selon certains observateurs.
Le fils de l’actuel roi Salman n’hésite d’ailleurs pas, quand il le faut, à réprimander les pays « amis », comme ç’a été le cas avec le Liban en novembre dernier. Riyad avait alors enjoint au Premier ministre Saad Hariri de démissionner, pour avoir échoué de contenir l’influence du Hezbollah au pays du Cèdre.
Résultat : le chef du gouvernement libanais est toujours en place – il a été reconduit dans ses fonctions le 24 mai dernier, malgré le revers électoral de son parti lors des législatives – ; il a même assisté à la cérémonie d’ouverture du Mondial ainsi qu’à la déroute des Saoudiens, sur invitation de Vladimir Poutine, qu’il avait rencontré la veille à Moscou.
Les deux hommes d’Etat en ont profité pour aborder la situation interne au Liban et, plus globalement, au Moyen-Orient ; le chef du Kremlin a réaffirmé son soutien dans la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale du Liban, visant à demi-mot l’ingérence iranienne dans les affaires du pays.
Un véritable numéro d’équilibriste, Moscou et Téhéran étant alliées en Syrie. Y a-t-il eu début de Mondial plus géopolitisé ?
Source Le monde arabe
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