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dimanche 17 juin 2018

Où Tania’s Paradise devient Lulu’s Paradise



« Tu es comme une sœur pour moi, tu as eu la même vie, tu peux donc me remplacer ! » Tania Sheflan, créatrice et protagoniste seule-en-scène de Tania’s Paradise, concocté par (et avec) Gilles Cailleau, offre ainsi son rôle à Lulu Hadas Koren qui explique sa présence : « Tania attend un bébé ».......Détails.........


Aussi le spectacle est le même, presque, mais avec l’histoire de Lulu… Toutes deux sont originaires d’Israël, toutes deux vivent en France désormais et y exercent leur art de circassiennes. 
Dans la yourte Kirghize, le public entoure la scène, cercle dans un cercle, orbe où se dessine le récit d’une vie, anecdotes lovées dans les remuements de la grande histoire… 
« Lorsque vous parlez de la guerre, vous évoquez une guerre ; en Israël, ce sont les guerres »… Vie où le fait d’aller se réfugier dans l’abri, construit de manière obligatoire sous chaque maison, fait partie du quotidien, et raconté de manière tellement naturelle, que c’en est glaçant. 
Même si l’évocation est narrée sur le mode comique : une alerte conduit à la présentation du petit ami que la jeune fille n’avait pas encore avoué. 
L’intime se décline, dans une proximité qui rend l’autre familière. Circassienne, elle évolue avec une corde lisse, qui sert de siège acrobatique, de fil du récit… la prouesse physique n’est pas vécue en tant que telle, mais fait partie du discours, comme certains peuvent parler avec leurs mains… 
Les objets s’animent, deviennent personnages, poupées et figurines enfantines, détruites dans la maison de briques, qui formeront un cercle qui s’effondrera comme une construction de dominos. 
Le public participe, est convié sur scène à affronter ses peurs, jeu du couteau qui virevolte entre les doigts, tête sous le pont fragile sur lequel passe la danseuse… 
Le regard de la jeune femme happe chacun, nous emporte dans sa narration ; tout est si simple, évident, acceptation de soi, des autres, du monde… tout est remis à plat, dans cette danse avec les mots et les choses. 
La vie est là, forte, dans son consentement (sans fatalisme) à l’éventuel, l’inattendu, la contingence. Lulu a un enfant, depuis, certaines évolutions lui sont impossibles, mais elle y travaille… 
Lulu a quitté Israël pour aller en Inde, mais s’est arrêtée ailleurs, parmi les étapes, la France, peut-être définitive ou pas… la vie est un voyage. 
Et ce spectacle inclassable entre cirque, théâtre, performance poétique et plastique, nous rend à notre humanité.

Du 30 mai au 3 juin, 3bisf, Aix-en-Provence
Tania’s Paradise, spectacle de la Cie Attention Fragile, proposé par les ATP d’Aix-en-Provence, dans le cadre de Théâtre forain sous les platanes (23 mai au 3 juin)


Source Journal Zibeline
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