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mercredi 30 mai 2018

Qui était Pierre, le frère écri­vain de Jean-Jacques Gold­man, mort assas­siné ?


Un peu moins de 40 ans après sa mort, Pierre Gold­man refait surface dans le livre d’Ambre Bartok, Les Gold­man, Dans l'inti­mité des frères Gold­man. Inter­viewée sur Yahoo, l’au­teure est notam­ment reve­nue sur l’as­sas­si­nat de l’in­tel­lec­tuel de gauche, demi-frère de Jean-Jacques Gold­man......Détails........


Jean-Jacques Gold­man ne s’est jamais confié concer­nant Pierre, son demi-frère assas­siné en 1979 à Paris.
C’est aujourd’­hui grâce à l’écri­vaine Ambre Bartok que l’in­tel­lec­tuel de gauche à la vie mouve­men­tée refait parler de lui.
Dans son livre, Les Gold­man, Dans l'inti­mité des frères Gold­man, Ambre Bartok évoque le talent des deux frères pour l’écri­ture, mais aussi le côté plus sombre de Pierre Gold­man, qui dans sa vie, a glissé vers le bandi­tisme.
Né le 22 juin 1944 à Lyon de parents juifs polo­nais très impliqués dans la Résis­tance, Pierre Gold­man a connu une jeunesse instable.
Son père et sa mère n’hé­si­taient pas à cacher dans son berceau des armes et de la propa­gande anti-nazi pour traver­ser la ville de Lyon.
Quelques mois après la guerre, les parents du petit garçon se séparent. Son père le kidnappe alors pour éviter que sa mère ne l’em­mène avec elle, en Pologne. Pierre Gold­man est d’abord élevé par sa tante jusqu’à ce que son père rencontre Ruth Ambrunn.
Le couple aura trois enfants ensemble, Évelyne en 1950, Jean-Jacques l’an­née suivante et Robert en 1953.
Contes­ta­taire depuis son plus jeune âge, l’aîné de la fratrie a une scola­rité décou­sue, passant par plusieurs établis­se­ments scolaires en raison de son tempé­ra­ment.
Après les événe­ments de mai 68, Pierre Gold­man décide de partir à Cuba, puis pour­suit son périple au Vene­zuela, où il passe un an dans les rangs de la guérilla.
À son retour en France, l’an­née suivante, Pierre Gold­man n’a pas encore 25 ans quand il commet trois braquages pour finan­cer sa lutte armée. À la fin de cette année-là, il est iden­ti­fié par plusieurs témoins comme étant l’au­teur d’un braquage dans une phar­ma­cie du boule­vard Richard-Lenoir.
Ce vol a mal tourné, deux phar­ma­ciennes et un client ont été tués. Lors de son arres­ta­tion quelques mois plus tard, Pierre Gold­man niera les faits avant d’être empri­sonné jusqu’à son procès, en 1974.
Condamné à perpé­tuité, le jeune homme reçoit le soutien de nombreuses person­na­li­tés de gauche et voit l’an­née suivante son juge­ment cassé par la cour de cassa­tion pour vice de forme.
Rejugé en 1976, Pierre Gold­man écope de douze ans de prison pour trois braquages, les meurtres du boule­vard Richard-Lenoir n’étant pas rete­nus.
En prison, le demi-frère de Jean-Jacques Gold­man écrira un premier livre salué par la critique, Souve­nirs obscurs d’un juif polo­nais né en France.
Son second ouvrage, L'Ordi­naire Mésa­ven­ture d'Archi­bald Rapo­port, publié en 1977 quelques mois après sa remise en liberté condi­tion­nelle, ne rencontre pas le même succès mais Pierre Gold­man est toujours consi­déré comme une fine plume.
Il colla­bore notam­ment à plusieurs jour­naux avant de trou­ver la mort le 20 septembre 1979, lors d’un assas­si­nat qui ne sera jamais élucidé.
Inter­viewée sur Yahoo, Ambre Bartok est reve­nue sur la vie de cet « insurgé génial » qui a fait « beau­coup de grosses bêtises », mais aussi sur son assas­si­nat dont les coupables sont toujours incon­nus : « C’est diffi­cile de savoir. C’est un crime qui a été reven­diqué par l’ex­trême droite. Un groupe qui s’ap­pelle “Honneur de la Police”.
Certains disent que ce serait l’ETA. C’est très diffi­cile, il avait pas mal d’en­ne­mis, Pierre Gold­man, donc ça n’a jamais été résolu ».
« Génie litté­raire » et « orateur immense », Pierre Gold­man était une « très grande plume » qui avait su mettre à ses pieds Jean-Paul Sartre, Simone Signo­ret ou encore Simone de Beau­voir.
Mais le talen­tueux écri­vain avait un défaut : « Il venait assez peu travailler, il était plutôt fainéant. On le suppliait d’écrire pour Les temps modernes, pour Libé­ra­tion.
C’étaient de grandes plumes qui le solli­ci­taient et pour­tant, il procras­ti­nait. Et en fait c’est parce qu’il savait qu’il était plein de talent ».
L’au­teure du livre Les Gold­man, Dans l'inti­mité des frères Gold­man est aussi reve­nue sur la rela­tion de Pierre avec son petit frère, Jean-Jacques Gold­man. Selon Ambre Bartok, ce dernier n’avait aucune raison d’être jaloux du talen­tueux écri­vain :
« Jean-Jacques Gold­man, aussi éton­nant que cela puisse paraître, est aussi génial que son frère. C’est un poète, c’est un philo­sophe aussi ».

Source Voici
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