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mardi 27 mars 2018

L'Égypte joue à cache-cache avec la statue de Lesseps....


Dans la der­nière par­tie du par­cours, quelques rares images dans un pe­tit film montrent sa des­truc­tion. Après la guerre d’oc­tobre-no­vembre 1956, la statue co­los­sale de Fer­di­nand de Les­seps qui mar­quait l’em­bou­chure mé­di­ter­ra­néenne du ca­nal de Suez, à l’ex­tré­mi­té de la je­tée de Port-Saïd, a été mise à bas........Détails.........

Les ha­bi­tants ex­pri­maient alors leur co­lère en­vers la France qui, avec Is­raël et la Grande-Bre­tagne, ve­nait de bom­bar­der leur ville.

Nas­ser et sa dé­ci­sion de na­tio­na­li­ser la voie n’étaient pas ad­mis­sibles pour ces na­tions, du moins le croyaient-elles dans ces an­nées. Sur place, la par­tie ouest de la je­tée est au­jourd’hui com­blée et ur­ba­ni­sée.
Ne reste plus au bout de la pro­me­nade qu’un moi­gnon en pierres de taille, socle haut de plus de trois mètres au pied du­quel les jeunes s’as­soient et les amou­reux se donnent ren­dez-vous.
Les ha­bi­tants ex­pri­maient alors leur co­lère en­vers la France qui, avec Is­raël et la Grande-Bre­tagne, ve­nait de bom­bar­der leur ville.
Nas­ser et sa dé­ci­sion de na­tio­na­li­ser la voie n’étaient pas ad­mis­sibles pour ces na­tions, du moins le croyaient-elles dans ces an­nées. Sur place, la par­tie ouest de la je­tée est au­jourd’hui com­blée et ur­ba­ni­sée.
Ne reste plus au bout de la pro­me­nade qu’un moi­gnon en pierres de taille, socle haut de plus de trois mètres au pied du­quel les jeunes s’as­soient et les amou­reux se donnent ren­dez-vous.
Le bronze n’a tou­te­fois pas dis­pa­ru. Cette fonte de Bar­be­dienne d’après une sculp­ture d’Em­ma­nuel Fré­miet (18241910), éga­le­ment au­teur de la Jeanne d’Arc de la place des Py­ra­mides et de la statue cou­ron­nant la flèche de l’ab­baye du Mont-Saint-Mi­chel, a certes été dé­bou­lon­née – il a fal­lu s’y re­prendre à plu­sieurs fois, avec du TNT.

Elle est tom­bée. Mais pas dans l’eau, comme vou­drait le faire croire un des grands pan­neaux en bas-re­lief or­nant l’ave­nue ad­ja­cente. Ce­lui-ci montre le Les­seps de mé­tal flot­tant à mi-corps, pi­teu­se­ment, dans le Nil.
Cet élé­ment de dé­cor en plâtre et bois peints a été po­sé en 1975 avec six autres, lorsque Sa­date a fait rou­vrir en fan­fare le ca­nal après la guerre du Kip­pour.
Il avait alors be­soin de pré­sen­ter l’his­toire sous un angle na­tio­na­liste. En réa­li­té, l’ef­fi­gie avait été re­mi­sée dans le chan­tier na­val de Port Fouad, en face. Elle s’y trouve tou­jours, pla­cée sous bonne garde, in­ter­dite aux rares cu­rieux qui s’aven­turent ici sans au­to­ri­sa­tion. Le do­maine, gé­ré par la Com­pa­gnie du Ca­nal, étant clas­sé zone in­dus­trielle sen­sible.
Elle est tom­bée. Mais pas dans l’eau, comme vou­drait le faire croire un des grands pan­neaux en bas-re­lief or­nant l’ave­nue ad­ja­cente.
Ce­lui-ci montre le Les­seps de mé­tal flot­tant à mi-corps, pi­teu­se­ment, dans le Nil. Cet élé­ment de dé­cor en plâtre et bois peints a été po­sé en 1975 avec six autres, lorsque Sa­date a fait rou­vrir en fan­fare le ca­nal après la guerre du Kip­pour.

Votre avocate en Israël... 

Il avait alors be­soin de pré­sen­ter l’his­toire sous un angle na­tio­na­liste. En réa­li­té, l’ef­fi­gie avait été re­mi­sée dans le chan­tier na­val de Port Fouad, en face. Elle s’y trouve tou­jours, pla­cée sous bonne garde, in­ter­dite aux rares cu­rieux qui s’aven­turent ici sans au­to­ri­sa­tion. Le do­maine, gé­ré par la Com­pa­gnie du Ca­nal, étant clas­sé zone in­dus­trielle sen­sible.
Grâce aux ef­forts de l’As­so­cia­tion des amis du ca­nal de Suez et d’En­gie (an­cien­ne­ment Com­pa­gnie uni­ver­selle du ca­nal ma­ri­time de Suez, fon­dée par Les­seps), le mo­nu­ment a même été res­tau­ré et re­dres­sé. Re­vien­dra-t-il à son em­pla­ce­ment pre­mier ?

Le sou­hait a été trans­mis of­fi­cieu­se­ment au pré­sident al-Sissi. Sur place, la res­pon­sable de l’of­fice du tou­risme pro­met tout ce qu’on veut, mais l’homme fort du pays semble avant tout sou­cieux de ne pas don­ner de grain à moudre aux is­la­mistes.
Et ceux-ci ne man­que­raient pas de dé­non­cer une ré­ins­tal­la­tion comme un signe de sou­mis­sion à l’im­pé­ria­lisme oc­ci­den­tal…
Grâce aux ef­forts de l’As­so­cia­tion des amis du ca­nal de Suez et d’En­gie (an­cien­ne­ment Com­pa­gnie uni­ver­selle du ca­nal ma­ri­time de Suez, fon­dée par Les­seps), le mo­nu­ment a même été res­tau­ré et re­dres­sé. Re­vien­dra-t-il à son em­pla­ce­ment pre­mier ?
Le sou­hait a été trans­mis of­fi­cieu­se­ment au pré­sident al-Sissi. Sur place, la res­pon­sable de l’of­fice du tou­risme pro­met tout ce qu’on veut, mais l’homme fort du pays semble avant tout sou­cieux de ne pas don­ner de grain à moudre aux is­la­mistes.
Et ceux-ci ne man­que­raient pas de dé­non­cer une ré­ins­tal­la­tion comme un signe de sou­mis­sion à l’im­pé­ria­lisme oc­ci­den­tal…
Ain­si le bronze, inau­gu­ré le 17 no­vembre 1899, risque de de­meu­rer en­core long­temps au pur­ga­toire. En dé­pit de l’ex­po­si­tion de l’Ins­ti­tut du monde arabe, qui a pour but de raf­fer­mir les liens entre la France et l’Égypte, tout porte à croire que Les­seps ne re­trou­ve­ra pas de si­tôt sa base, où son nom reste pour­tant très li­si­ble­ment ins­crit.

Ain­si le bronze, inau­gu­ré le 17 no­vembre 1899, risque de de­meu­rer en­core long­temps au pur­ga­toire. En dé­pit de l’ex­po­si­tion de l’Ins­ti­tut du monde arabe, qui a pour but de raf­fer­mir les liens entre la France et l’Égypte, tout porte à croire que Les­seps ne re­trou­ve­ra pas de si­tôt sa base, où son nom reste pour­tant très li­si­ble­ment ins­crit.
Tou­jours à Port-Saïd, la mai­son-mu­sée de Les­seps est fer­mée pour des tra­vaux qui s’éter­nisent.

Tan­dis que celle d’Is­maë­lia, de­meure prin­ci­pale de l’in­gé­nieur, tombe en pous­sière et que le quar­tier gé­né­ral his­to­rique de l’ad­mi­nis­tra­tion du ca­nal n’est qu’une co­quille vide. Leur style co­lo­nial mé­ri­te­rait une sau­ve­garde. Il est beau mais em­bar­rasse.

Source Le Figaro
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