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jeudi 31 août 2017

A Gaza, Antonio Guterres appelle à lever les blocus !

 
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a appelé mercredi à la levée des blocus israélien et égyptien imposés à la bande de Gaza. Ce territoire pourrait devenir «invivable» d’ici à 2020, selon le patron des Nations unies.......Détails.......



«Je suis profondément ému d’être à Gaza aujourd’hui et d’être, malheureusement, le témoin de l’une des crises humanitaires les plus dramatiques qu’il m’ait été donné de voir en de nombreuses années de travail humanitaire aux Nations unies», a déclaré M. Guterres qui effectuait sa première visite dans le territoire palestinien depuis son entrée en fonctions en janvier.
«Il est important d’ouvrir les barrières» conformément à la résolution 1860, a dit M. Guterres, en faisant référence au blocus imposé par Israël et l’Egypte. Cette résolution avait été adoptée en 2009 par le Conseil de sécurité de l’ONU en pleine confrontation armée entre le mouvement islamiste Hamas, qui gouverne la bande de Gaza depuis 2007, et Israël.

Un blocus étouffant

La bande de Gaza a connu depuis 2007 une quasi-guerre civile et trois guerres avec Israël. Elle est soumise depuis dix ans à un rigoureux blocus de l’Etat hébreu. Même régime, couplé à la destruction de voie commerciale, depuis 2013, de la part de l’Egypte.
Cette mesure de l’Etat hébreu vise à empêcher le Hamas, qualifié de groupe «terroriste», de mener des attaques contre son territoire. Tandis que L’Egypte accuse le Hamas de soutenir l’insurrection djihadiste qui ensanglante le Sinaï contigu à Gaza.
Les blocus étouffent l’économie gazaouie. Le taux de chômage s’élève à 42%, et 80% des Gazaouis sont tributaires d’une aide, selon la Banque mondiale.

Aide internationale

M. Guterres a aussi appelé la communauté internationale à renforcer son soutien humanitaire à la bande de Gaza, et indiqué qu’il avait ordonné le déblocage immédiat de quatre millions de dollars pour les activités de l’ONU. L’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens emploie par ailleurs 12’500 personnes.
Aux portes du désert, Gaza souffre d’un manque permanent d’eau et d’électricité.
Les Gazaouis ne reçoivent plus que trois ou quatre heures quotidiennes de courant du réseau public depuis que l’Autorité palestinienne, internationalement reconnue mais évincée de Gaza par le Hamas, a décidé de ne plus payer l’électricité livrée aux Gazaouis par Israël.
M. Guterres a souligné qu’au-delà de l’urgence à court terme, «la solution aux problèmes des Gazaouis n’est pas humanitaire».

Un signal important pour le Hamas

M. Guterres a affirmé la nécessité que l’Autorité palestinienne et le Hamas, à couteaux tirés, surmontent leurs dissensions. Pour lui, ces divisions forment un obstacle à un règlement du conflit avec Israël et à la création d’un Etat palestinien.
La Judée-Samarie, où siège l’Autorité palestinienne, et la bande de Gaza «font toutes deux partie de la même Palestine», a-t-il assuré.
M. Guterres, qui a rencontré les officiels de l’Autorité palestinienne mardi, ne devait pas voir ceux du Hamas, en vertu d’une politique restreignant les contacts politiques avec le mouvement.
Ce dernier a néanmoins salué sa visite dans «la plus grande prison du monde», comme un «signal important» de la prise en compte des souffrances du peuple de Gaza.

Un rêve de coexistence

Depuis son arrivée dimanche à Jérusalem, M. Guterres a évolué sur la corde raide entre les intérêts israéliens et palestiniens, alors que l’entreprise de paix est enlisée.
Il a dit son «rêve» de voir un Etat palestinien coexister avec Israël, a critiqué la colonisation israélienne, les violences et les incitations à la haine, et a défendu l’impartialité de l’ONU contre les accusations de parti pris de part et d’autre.
Avant sa visite à Gaza, M. Guterres a rencontré des civils israéliens vivant près de la bande de Gaza, parmi les premiers exposés en cas de nouvelle confrontation.
Il a également été briefé par des officiers israéliens sur la situation sécuritaire et a visité un tunnel du Hamas passant sous la frontière.
Source Le Courrier
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