L'Unesco a adopté mardi à une large majorité une résolution rejettant la souveraineté d'Israël sur toute une partie de Jérusalem; le jour des célébrations des 69 ans de l'indépendance de l'Etat hébreu. 22 pays se sont prononcés pour le texte, parmi lesquels la Russie et la Chine, et 10 s'y sont opposés dont l'Italie, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Grèce, l'Ukraine, le Togo, la Lituanie, les Pays-Bas ou encore l'Allemagne....
23 pays se sont abstenus, dont la France, l'Espagne et l'Inde
La résolution sur la "Palestine occupée" soumise au Conseil exécutif de l'Unesco par le Maroc, l'Egypte, l'Algérie, le Soudan, le Liban, le Qatar et Oman, critique sévèrement le gouvernement israélien pour ses projets de construction dans la Vieille ville de Jérusalem et dans près des lieux saints à Hébron, et appelle à la fin du blocus israélien sur Gaza sans mentionner les attaques du mouvement terroriste Hamas, depuis l'enclave palestinienne contre l'Etat hébreu.
Contrairement aux précédentes résolutions de l'Unesco qui avaient ignoré le lien des Juifs au Mont du Temple et même remis en question le lien entre les Juifs et le mur des Lamentations, le nouveau texte présente une version plus consensuelle; résultat d'un accord obtenu par l'ambassadeur de l'Union européenne à l'UNESCO auprès des Palestiniens et des pays arabes, avec l'appui de l'Allemagne.
Les Palestiniens et les pays arabes ont ainsi accepté des concessions, notamment le retrait du texte de toute mention de la mosquée Al-Aqsa ou du "Noble sanctuaire", terme musulman pour désigner le Mont du Temple.
Les parties supprimées de la résolution sont celles qui avaient irrité Israël et l'avaient amené à suspendre sa coopération avec l'Unesco.
Une phrase a par ailleurs été ajoutée stipulant que Jérusalem est importante pour le judaïsme, le christianisme et l'islam.
Mais l'adoucissement du texte n'a pas tempéré les responsables israéliens qui ont dénoncé la nature "politique" de la résolution et estiméqu'elle comprend des critiques d'Israël, qui est présentée comme une puissance occupante sur tout ce qui concerne Jérusalem.
Le texte ne reconnaît pas l'annexion de Jérusalem-est par Israël, et dénonce les fouilles archéologiques israéliennes menées à l'est de la ville et autour de la Vieille ville.
"Une décision honteuse"
L'ambassadeur d'Israël à l'ONU Danny Danon a dénoncé la résolution dans un communiqué
"Cette décision déformée et les tentatives de nier les liens entre Israël et Jérusalem ne changeront pas le fait que Jérusalem est la capitale éternelle du peuple juif (...) Israël ne restera pas silencieux devant cette décision honteuse", a affirmé le diplomate israélien.
L'ambassadeur d'Israël à l'Unesco Carmel Shama-Hacohen a indiqué au site Times of Israel, qu'en dépit de l'adoption de la résolution, les résultats du vote des pays membres sont une "grande réussite diplomatique".
"Le soutien à Israël a presque doublé et s'est répandu en Afrique, en Amérique du Sud et en Europe de l'Est", a-t-il affirmé.
Shama-Hacohen a rappelé qu'une résolution similaire adoptée à l'Unesco en octobre dernier, n'avait reçu la désapprobation des seuls États-Unis.
"Malgré ces excellents résultats, ce sont encore des propositions qui n'ont pas leur place dans la famille des nations et certainement pas à l'Unesco", a-t-il ajouté.
"Voter contre un pays le jour de son indépendance est un nouveau coup bas des pays arabes, mais les résultats sont une [surprise] pour eux", a-t-il expliqué.
De son côté, le leader du parti centriste Yesh Atid, Yaïr Lapid a dénoncé une "décision infondée et antisémite".
"Personne, pas même l'UNESCO peut réécrire l'histoire juive, et certainement pas le jour où Israël célèbre les 69 ans de son indépendance", a-t-il affirmé dans un communiqué.
"Il s'agit d'une tentative honteuse de réécrire l'histoire dans le cadre d'une campagne menée contre l'Etat d'Israël et le peuple juif. Aujourd'hui, nous avons vu à nouveau comment les délégués des Nations Unies ont succombé à cette campagne antisémite menée par des groupes anti-israéliens au lieu de se conformer à la vérité", a-t-il ajouté.
Avant le vote, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a vigoureusement critiqué le projet de résolution.
"Il n'y a pas d'autres personnes dans le monde pour qui Jérusalem est aussi sainte et importante que pour le peuple juif, même si une réunion se tient aujourd'hui à l'UNESCO et qui tentera de nier cette vérité historique", a déclaré Netanyahou lors d'une compétition sur les connaissances biblique, alors qu'Israël fête mardi la Journée de l'indépendance.
"Nous dénonçons l'UNESCO et défendons notre vérité, c'est la vérité", a-t-il ajouté.
Source I24News
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