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jeudi 20 avril 2017

« Là où il y a des problèmes, il y a l’Iran », souligne le chef du Pentagone

 
 
Le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis a salué hier à Riyad le rôle joué au Moyen-Orient par l'Arabie saoudite et marqué la volonté américaine de contrer les efforts de l'Iran pour « déstabiliser » la région. « Où que vous regardiez » au Moyen-Orient, « s'il y a des problèmes, il y a l'Iran », a accusé le chef du Pentagone après des rendez-vous avec le roi Salmane d'Arabie saoudite et le ministre de la Défense saoudien, le vice-prince héritier Mohammad ben Salmane......



Le chef du Pentagone a loué en revanche les efforts de l'Arabie saoudite, chef de file des monarchies pétrolières du Golfe et puissance sunnite de la région, pour « restaurer la stabilité dans cette cruciale région du monde ».
« Il est dans notre intérêt de voir des forces armées et des services secrets saoudiens forts », a-t-il souligné.
Mais il n'a pas indiqué si les États-Unis comptaient renforcer leur soutien militaire à la coalition arabe menée par l'Arabie saoudite, qui se bat au Yémen contre les rebelles houthis que l'Iran est accusée de soutenir. Les États-Unis cherchent avant tout au Yémen « à amener ce conflit dans des négociations sous l'égide des Nations unies pour s'assurer qu'il se termine le plus tôt possible », a-t-il souligné.
Les responsables du Pentagone sont convaincus qu'il faut augmenter la pression militaire sur les houthis pour les ramener à la table des négociations. Mais les critiques internationales sur le grand nombre de victimes civiles occasionnées par les bombardements de la coalition arabe rendent plus difficile un engagement militaire accru de Washington aux côtés des Saoudiens et des Émiratis, les fers de lance de la coalition.

L'administration américaine n'a pas encore indiqué par exemple si elle allait revenir sur le gel de la fourniture de bombes à guidage de précision à l'Arabie saoudite, décidé en décembre dernier par l'administration Obama, inquiète du nombre de victimes civiles au Yémen.
L'administration Trump cherche à réchauffer les relations avec l'allié saoudien, qui s'étaient considérablement refroidies sous l'administration Obama. L'Arabie saoudite s'était sentie marginalisée pendant la négociation de l'accord sur le nucléaire iranien, signé en juillet 2015 par la précédente administration.


Un nouveau Hezbollah

L'administration Trump compte s'appuyer davantage sur Riyad pour mener sa politique au Moyen-Orient, qu'il s'agisse de contrer l'influence iranienne, de lutter contre le groupe État islamique ou bien des efforts pour trouver un accord de paix israélo-palestinien.
Le président Trump a déjà reçu il y a quelques semaines à la Maison-Blanche le ministre de la Défense et puissant vice-prince héritier saoudien, Mohammad ben Salmane.
Et le président américain, pour l'instant peu friand de déplacements internationaux, pourrait se rendre en Arabie saoudite, selon Jim Mattis.
Les dirigeants saoudiens s'inquiètent de voir l'Iran s'immiscer dans les pays arabes, utilisant les communautés chiites pour avancer ses pions, comme à Bahreïn ou au Liban.

Ils trouvent une oreille désormais plus favorable à Washington avec l'administration Trump, qui ne cesse de dénoncer « l'influence néfaste » de l'Iran au Moyen-Orient.
« Nous devons empêcher l'effort de l'Iran pour déstabiliser » le Yémen et y créer « une nouvelle milice à l'image du Hezbollah », la très puissante milice chiite libanaise, a ainsi déclaré M. Mattis hier à Riyad.
L'administration américaine aimerait de son côté que le royaume saoudien augmente sa participation à la campagne contre le groupe jihadiste sunnite État islamique en Irak et Syrie.
L'Arabie saoudite pourrait par exemple participer avec plus d'opérations aériennes ou augmenter son effort d'aide humanitaire, avait indiqué mardi un responsable américain de la Défense.

La guerre contre l'EI reste « la priorité numéro 1 » des militaires américains, a-t-il rappelé.
M. Mattis s'est rendu à Riyad au premier jour d'une tournée au Moyen-Orient qui doit le mener également en Égypte, en Israël, au Qatar et à Djibouti en Afrique. Certains experts conservateurs américains estiment que les États-Unis doivent travailler à la constitution d'un front commun contre l'Iran entre Israël et les pétromonarchies du Golfe qui, pour l'instant, n'ont pas de relations diplomatiques avec l'État hébreu.

Dans ce contexte, le secrétaire d'État américain Rex Tillerson a déclaré mardi soir avoir informé le Congrès américain du lancement d'une étude pour savoir si l'allégement des sanctions contre l'Iran prévu par l'accord nucléaire de 2015 correspondait à l'intérêt national des États-Unis.
Source L'Orient le Jour
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