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dimanche 5 février 2017

Les 17 surprises de l'économie d'Israël....


 
Ce livre est d’abord ma propre surprise de découvrir, en enseignant en Israël depuis cinq ans, une économie vibrante et un peuple qui a les mêmes soucis que nous : l’emploi, le coût de la vie, la maison, l’éducation des enfants, la plage du week-end et les vacances, si possible à l’étranger. Un pays « normal », en sorte, mais quand même avec de spécificités uniques, qui sont autant de surprises......



La première surprise, c’est que ce pays, sans ressources naturelles, a réussi en en moins de 70 ans d’existence, à faire partie du Club fermé des pays « les plus industrialisés », ceux de l’OCDE….tout en portant le poids très lourd d’une défense indispensable à sa survie.
L’autre surprise, c’est de voir les pays les plus riches et les plus ambitieux venir en Israël à la recherche du secret de son incroyable capacité d’innovation. Israël, loin d’être honni du monde, comme on le dit un peu vite, est, au contraire, courtisé, admiré, envié.
Il n’est pas isolé et son aéroport bruisse de toutes les langues du monde, celles des hommes d’affaires et scientifiques de tous les continents, venus aux sources des savoirs de demain.
J’ai eu envie de comprendre les raisons de cette attractivité et ai voulu interroger directement les acteurs, les entrepreneurs qui ont créé les bases industrielles de l’Etat, les chercheurs qui ont contribué aux avancées décisives de la science,l es patrons des start up qui transforment la science en produits et services utiles.
Un homme m’a aidé à rencontrer ces hommes et ces femmes, les a écoutés et décodés avec moi, m’a expliqué le contexte de la création de l’Etat, de ses premiers pas, de ses défis, de ses victoires sur l’adversité. C’est pourquoi, j’ai souhaité associer à ce livre Dan Catarivas, grand serviteur de l’Etat et dirigeant patronal respecté.
Les entretiens m’ont permis de repérer 17 surprises, autant de chapitres qui peuvent se lire dans n’importe quel ordre, formant un livre à tiroirs que l’on peut ouvrir selon son intérêt du moment.

Voici les 17 surprises :

- La première surprise, c’est de parler « économie » à propos d’un pays dont on ne parle que pour évoquer guerres et conflits. Or, c’est la paix, l’étude, le travail, la famille qui sont les grands sujets d’intérêt des Israéliens…  comme pour nous.


- La deuxième surprise, c’est de découvrir qu’Israël a réussi d’avoir, à la fois, du «  beurre et des canons ».


- La troisième surprise, c’est l’histoire d’un passage en douceur du socialisme des débuts au capitalisme international. Il a fallu du doigté et une collaboration inter-partis dont les Israéliens sont capables quand les circonstances l’exigent.
 

- La quatrième surprise, c’est de voir que des Juifs, auxquels le travail de la terre fut strictement interdit au cours des siècles où ils vécurent dispersés en terre chrétienne, sont devenus les agriculteurs les plus performants au monde.
- La cinquième surprise, c’est de constater que les Kibbutzim, fermes collectives où le véritable communisme devait s’épanouir, existent toujours, certes transformés par la nécessité de la compétitivité, mais restés des ilots d’un socialisme relatif dans un océan libéral.
- La sixième surprise, c’est que ces fermes collectives sont aussi des sites industriels d’excellence. Les usines à la campagne, une idée de Mao devenue cauchemar, sont une réussite en Israël.
- La septième surprise, c’est que, malgré un marché intérieur étroit (8 millions de consommateurs informés donc exigeants) ,une industrie de capacité mondiale s’est développée , avec quelques « champions du monde » globalisés.
- La huitième surprise, c’est que de grandes familles ont construit des groupes puissants et sont accusées, comme ailleurs, de conduite monopolistique. Dans ce petit pays, la proximité des grands entrepreneurs et du pouvoir est, comme ailleurs, un problème.
 

- La neuvième surprise n’en est plus une, tant est désormais connue et célébrée la « Start Up Nation », le pays avec la plus grande densité de « jeunes pousses », égale de la Silicon Valley dans sa capacité à apporter sans cesse de nouvelles solutions et de nouvelles offres. Nous sommes allés au cœur du processus de création pour en percer les mystères, ensemble d’attitudes singulières et d’institutions intelligentes.

- La dixième surprise est une application inattendue de cette qualité innovatrice du pays : Israël est une des 9 puissances spatiales du monde .Elles dispose de ses propres lanceurs (qui partent, contrairement à tous les autres) par l’Ouest (sécurité oblige) et de ses propres satellites, la plupart miniaturisés.
- La onzième surprise est qu’Israël est doté d’infrastructures dignes d’un pays développé. Parmi les firmes de BTP locales, émerge un grand constructeur national, un « Bouygues israélien », qui signe des contrats d’infrastructures dans le monde entier, notamment en Afrique.
 

- La douzième surprise est de voir le peuple juif briller dans les activités dont il avait été privé en diaspora, l’industrie et l’agriculture, tout en innovant dans les secteurs des services où il avait été « ghettoïsé ».
- La treizième surprise, c’est que le rêve de Ben Gurion de voir fleurir le désert (du Néguev) a été exaucé au-delà de toutes ses espérances. Pourtant, il reste beaucoup à faire pour que cette moitié du pays se peuple suffisamment. L’avenir du désert sera celui de la Science et de la Technologie, avec un secteur porteur en pleine expansion : la Cyber-Sécurité.
 

- La quatorzième surprise est que non seulement il n’y a plus de problème d’eau en Israël mais que tous ses voisins peuvent, s’ils le veulent (et certains le veulent, comme la Jordanie) bénéficier des solutions mises au point en Israël. Et c’est le monde entier, où des de vastes régions sont menacées de désertification, qui imite le modèle israélien et lui achète ses technologies.
 

- La quinzième surprise est qu’Israël fait face à des problèmes sociaux massifs, semblables aux nôtres mais exacerbés par une situation politique spécifique. Le pays tente d’y apporter des solutions innovantes mais fait face, comme ailleurs et plus qu’ailleurs, à de fortes résistances culturelles. La technologie est une partie de la réponse mais elle ne peut pas tout. Israël, , pays « normal », hésite, tâtonne mais n’échappe pas au redoublement des critiques, internes et externes.
 

- La seizième surprise est qu’Israël, isolé de ses voisins par des conflits insolubles, est comme une ile qui doit trouver ses partenaires commerciaux au-delà des mers.
Les révolutions techniques ont apporté des réponses aux questions de distance, ce qui lui permet de commercer avec le monde entier. Surtout, les investisseurs étrangers sont à l’affut des innovations de la « Start Up Nation » et y installent des postes d’observation, sous de multiples formes de partenariats .
Les grandes firmes mondiales (Intel en tête) y établissent des centres de Recherche et de Développement (300 à ce jour) et espèrent ainsi être branchés en temps réel avec la créativité israélienne.
 

- La dix-septième surprise, et elle est de taille, est que les géants d’aujourd’hui (les Etats-Unis, l’Europe, le Japon) et ceux de demain (la Chine, l’Inde..) ont compris qu’il leur était impossible de faire l’impasse sur une source intarissable de nouvelles idées.
Israël leur est indispensable et ils s’en rapprochent autant que possible. Cette position de « centre »  de l’innovation mondiale n’est pas simple à gérer : la frontière du civil et militaire est fine ; les amis sont parfois dans des « camps » opposés.
Israël doit donc aussi innover en matière de diplomatie planétaire et peut même aspirer à jouer un rôle de « pont » entre cultures, lui qui est situé au point de rencontre de trois continents, l’Europe, l’Asie et l’Afrique et dont la culture est à l’origine des civilisations d’une grande partie du monde.

Le livre souhaite donc ne pas conclure : dans un monde si hésitant, qui remet en question tant de dogmes, qui fait face à une menace existentielle, Israël apparait comme un condensé des questions et un lieu de débats d’où pourraient sortir des solutions inattendues.
Epicentre des croyances de milliards d’êtres humains, ce pays apportera-t-il la preuve que le pire n’est jamais certain.
Daniel Haber,membre du Conseil Stratégique d’ELNET, Think tank du dialogue stratégique entre la France et Israël

Source Economie Matin
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