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jeudi 16 février 2017

Comment savoir si vous êtes riche grâce à une boulette de pois chiche ?

 
 
  
La question qui se pose en Israël et plus généralement au Moyen-Orient a déjà fait débat aux Etats Unis mais avec … un big mac ! Deux fois par an et ce depuis 1986, les prix du Big Mac de la société McDonald’s sont collectés dans une cinquantaine de pays, zone euro incluse.....



Ce qui au départ n’était qu’une blague entre économistes, s’est révélé être une mesure valable afin de déterminer si les monnaies sont sous-évaluées ou sur-évaluées en fonction du dollar américain.
Le Big Mac étant un produit relativement identique partout dans le monde, il est aisé de comparer ses prix de vente dans les différents pays.
Si dans un pays donné, le Big Mac coûte plus cher qu’aux Etats-Unis, la monnaie de ce pays est sur-évaluée. S’il coûte moins cher, la monnaie est sous-évaluée.
L’indice Big Mac est un outil pour mieux comprendre la notion de pouvoir d’achat, le mécanisme de sur ou sous évaluation entre deux monnaies et sert de référence pour évaluer à partir de quelle somme, l’habitant d’un pays peut s’offrir un Big Mac ou non.
Attention ! L’index n’a jamais été conçu pour être précis en ce qui concerne les changements de monnaie.
C’est simplement un outil économique de plus, conçu pour aider à la compréhension des mécanismes du taux de change.
La Suisse par exemple, est le pays où le Big Mac coûte le plus cher, ce qui tend à soutenir que le franc suisse est sur-évalué de plus de 30% selon l’indice Big Mac. 
Le dollar canadien, lui, en fonction de cet indice, serait sous-évalué de 15,9 %. Mais le Venezuela reste le grand vainqueur, avec un Big Mac à 66 cents américains et une monnaie sous-évaluée de 86,5 %, juste devant la Russie et l’Ukraine.
Amateur de Big Mac ? Faites vos valises, vous avez maintenant les clés en mains pour choisir votre destination!
 
Mais qu’en est-il de notre boulette de pois chiche ?

Elle ne sera dorénavant plus jugée sur son goût mais sur son coût!
Au Moyen-Orient, manger dans une chaîne alimentaire internationale comme McDonald’s est souvent plus cher que de manger dans les restaurants locaux. Le Big Mac ne représente pas ce que les gens ordinaires achètent et consomment : ce sont principalement les expatriés ou les plus riches qui peuvent se permettre cet écart.
Mais pour les locaux qui ont envie d’un repas « occidental » occasionnel, l’indice est à court de comparaison.
C’est là qu’intervient notre boulette de pois chiche.
Les falafels sont une spécialité culinaire très répandue au Moyen-Orient constituée de boulettes de pois chiches ou de fèves, mélangées à diverses épices.
En tant que repas de base au Moyen-Orient, les sandwichs falafel restent le repère culturel et le dénominateur commun entre les différentes monnaies des pays tels que le Barhein, le Liban, en passant par Israël. L’indice falafel est donc plus spécifique à chaque région, plus précis et basé sur les préférences d’achat réelles sur le marché des citoyens locaux.
Ce baromètre de falafel établit par Forbes s’ajuste au niveau du revenu moyen dans divers pays du Moyen-Orient. La relation entre le prix d’un sandwich falafel d’une part, et le revenu par tête de l’autre, sont utilisés pour estimer la juste valeur marchande d’une monnaie.
L’écart entre le prix d’un sandwich falafel, et le prix réel démontre la sous-évaluation ou la sur-évaluation de la monnaie.
Dans les pays les plus pauvres du Moyen-Orient, les coûts de main d’oeuvre, de propriété et les coûts de transport sont moins élevés. 
En effet, les vendeurs de falafels servent des aliments de source locale : pain pita, tomates et concombres croquants, cornichons et tahini.
On peut donc s’attendre à ce que les prix moyens soient plus faibles.

 
Concrètement, Forbes s’interroge sur le nombre de sandwichs falafel que l’on peut obtenir pour 10 dollars.
On s’aperçoit que l’on peut acheter 17 sandwichs falafel à Gaza, contre 7 au Liban, 4 à Rabat au Maroc et seulement 2 à Haifa, Tel Aviv ou Paris.
En tête donc ? Israël, qui n’a de cesse de lutter depuis 2005 jusqu’à aujourd’hui contre un shekel trop fort, qui conduit à une sur-evaluation par rapport aux monnaies des pays de la région.
La sur-évaluation de la monnaie israélienne indique une trop forte demande de monnaie, et donc très probablement une sur-évaluation par rapport au dollar.
 
Alors quel est l’avenir de notre falafel ?

Même si les complexités du pouvoir d’achat et des taux de change ne peuvent pas être enveloppés dans un pain pita, l’indice Falafel de Forbes offre un aperçu des problèmes économiques relatifs à une région spécifique.
L’idée qui se cache derrière cet indice, c’est qu’à long terme et tout comme pour l’indice Big mac, les taux de change devraient se rapprocher d’un taux qui égaliserait les prix d’un sandwich falafel dans deux pays.
Notre petite boule de pois chiche deviendra t’elle un élément de conciliation?
 
Agathe Edery 
Source Cool Israel
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