Pages

mardi 31 janvier 2017

Soutenue par des proches de Trump, les habitants de Beit El «sentent le vent tourner»

 
 
Le nouvel ambassadeur des Etats-Unis, David Friedman, s’est beaucoup investi en faveur de l’implantation proche de Ramallah, en Judée-Samarie, dont les habitants sont à l’avant-garde du combat pour le Grand Israël. Avec ses allées impeccables, ses alignements de maisons familiales et ses jardins bien entretenus, Beit El (La maison de Dieu) pourrait faire penser à un quelconque lotissement middle class de la grande banlieue parisienne.....



Sauf que cette ville de 157 hectares créée en 1977 se trouve à quelques kilomètres au nord de Ramallah (Judée-Samarie) et que ses 7000 habitants sont à la pointe du combat pour le Grand Israël.
Parmi les 146 grandes villes créées par l’Etat hébreu depuis la conquête des territoires palestiniens durant la guerre des Six jours (juin 1967), Beit El est également l’une des rares à avoir bénéficié de larges subsides privés provenant des Etats-Unis.
A partir de la fin des années 1980, ceux-ci ont été canalisés par les Amis des institutions de Beit El, une association présidée par David Friedman, un avocat d’affaires new-yorkais que Donald Trump a nommé ambassadeur des Etats-Unis en Israël au lendemain de son élection à la présidence.
La proximité entre cet avocat et le nouveau locataire de la Maison-Blanche explique sans doute pourquoi ce dernier a donné 10 000 dollars à Beit El. Mais il n’est pas le seul, la famille de Jared Kushner (son gendre) s’est également fendue de 38 000 dollars.
David Friedman s’est vraiment investi en faveur de Beit El. Il a d’ailleurs organisé de nombreux dîners de collecte en sa faveur dont le dernier s’est tenu en décembre 2016 à New York.
Sur le terrain, ces dons ont servi à créer et à développer des yeshivot (écoles talmudiques) dont les élèves, éduqués dans le culte du Grand Israël, deviennent ensuite les fers de lance de la construction.
Parmi les «perles» de Beit El figure d’ailleurs une yeshiva préparant ses étudiants à servir à des fonctions de commandement dans les unités d’élite de Tsahal (l’armée).
«Où est le mal?», interroge Yaacov Katz, alias «Katzele», l’un des fondateurs de Beit El. «David Friedman est un ami fidèle. Il nous aide en tant que juif pieu et parce qu’il sait que nous avons raison sur le fond. Lui et de nombreux autres généreux donateurs permettent donc au projet du Grand Israël de se concrétiser sur le terrain. C’est très bien.»

«Trump nous aidera»

Barbe grise, silhouette massive et voix rocailleuse, cet ancien député à la Knesset et ex-président du parti d’extrême droite Union nationale est une figure mythique de la ville.
Il est en contact permanent avec David Friedman auquel il a, jusqu’à ces dernières semaines, régulièrement rendu visite aux Etats-Unis. «Il m’a dit et répété que Donald Trump nous aidera et je le crois», lâche-t-il.
A part les yeshivot et les écoles, il n’y a pas grand-chose à Beit El: un petit vignoble et une fabrique artisanale de tefiline (objet du culte juif utilisé à l’occasion de la prière du matin).
La plupart des habitants de Beit El travaillent donc à Jérusalem et lorsqu’ils se déplacent en voiture, ils passent à côté de plusieurs villages palestiniens avec lesquels ils n’ont quasiment aucun contact.
Quant aux élèves des écoles talmiudiques, ceux qui résident dans les colonies voisines de Psagot et d’Ofra se déplacent en autobus blindé. A la sortie des cours, la plupart répètent comme un mantra que «les choses vont changer» et que l’annexion d’une partie de la Judée-Samarie «n’est plus qu’une question de temps».

«Le vent tourne en notre faveur»

Y croient-ils vraiment ? En tout cas, ils se confortent l’un l’autre dans l’idée que le grand frère américain va désormais les protéger.
«Grâce à Donald Trump, l’ONU, l’Unesco, et toutes autres organisations internationales contrôlées par les arabes ne pourront plus rien contre nous», assène Jonathan, étudiant à Beit El depuis deux ans. Et de poursuivre: «Il est évidemment trop tôt pour juger le nouveau président, mais nous sentons bien que le vent tourne en notre faveur.»
Kippa en tricot gris sur le sommet du crâne, Michaël, un autre étudiant de la yeshiva, estime lui aussi que «le monde a changé».
Mais il réfléchit longuement en lissant les poils de sa fine barbiche avant de livrer le fond de sa pensée.
«Le fait que Benyamin Netanyahou ait annoncé la reprise des constructions dans nos yishouvim est un signe encourageant même si 100 appartements seulement sur les 2500 annoncés sont planifiés à Beit El.»
Dans cette colonie comme à Psagot, à Ofra, et dans les autres yishouvim de Judée-Samarie, les habitants se réjouissent en tout cas du vote prévu lundi soir par la Knesset de la «loi de régularisation» légalisant l’accaparement de terres privées palestiniennes sur lesquelles plusieurs villages ont été construits.
«Grâce à cette loi, les Palestiniens ne pourront entreprendre aucune procédure contre nous, jubile Michaël.
Grâce à elle, le phénomène que vous appelez erronément «colonisation» et que nous considérons comme un retour naturel à notre terre ancestrale est en train de s’enraciner très profondément. Et pour toujours.»
PS: Koide9enisrael a change quelques passage trop pro-palestiniens.....

Source Le Temps
Suivez-nous sur FaceBook ici:
Suivez nous sur Facebook...
Sommaire