La croissance 2016 de l’économie d’Israël ne serait pas durable: les chiffres sont faussés par les investissements d’Intel à Kiriat Gat. Au troisième trimestre de 2016, le PIB israélien a augmenté au rythme annuel de 3,2%. Depuis le début 2016, la croissance israélienne connaît un rythme soutenu : 3,2% au premier trimestre et 4,9% au second trimestre, selon l’Institut de la Statistique à Jérusalem....
Si les chiffres sont encourageants, ils sont contredits par une toute récente étude du ministère des Finances : la croissance israélienne ne repose que sur des facteurs temporaires. Autrement dit, l’amélioration du PIB observée depuis le début 2016 résulterait d’une illusion d’optique.
RÉALITÉ OU ILLUSION D’OPTIQUE ?
Trop beau pour être vrai : le redémarrage de l’économie israélienne a surpris plus d’un observateur. Aujourd’hui, une note de conjoncture du ministère des Finances permet d’atténuer les louanges trop rapides sur l’économie israélienne : « Les données sur les composantes de la croissance de 2016 pourraient indiquer que le rythme actuel de croissance n’est pas forcement durable ».
Le redressement de l’économie israélienne ne serait donc que temporaire, au mieux une illusion d’optique. Les experts des Finances révèlent la cause principale de ce phénomène : « la modernisation de l’usine Intel ». Le responsable de l’illusion de croissance est donc le fabricant américain de microprocesseurs Intel ; les chiffres du PIB israélien sont faussés par les investissements de modernisation de l’usine Intel à Kiriat Gat.
DES INVESTISSEMENTS GONFLÉS
Comment l’usine d’Intel a-t-elle réussi, à elle-seule, à induire en erreur les statisticiens israéliens et à provoquer la confusion parmi nombre d’économistes ? Réponse : en investissant 6 milliards de dollars pour moderniser son usine de Kiriat Gat.
Oui : six milliards de dollars ont été investis cette année par le fabricant américain en Israël, auxquels se sont ajoutés 300 millions de dollars de subventions accordées par le gouvernement israélien.
Grâce à cet investissement massif, Intel a installé de nouvelles machines à Kiriat-Gat. Cette nouvelle ligne de production permettra la fabrication la 7e génération de microprocesseurs Intel, dont la vitesse et la performance seront bien supérieures aux générations précédente.
Résultat de la modernisation d’Intel : les investissements en machines et équipements en Israël ont fait un bond exceptionnel de 135% au troisième trimestre de 2016. Il y a longtemps que l’Institut de la statistique n’avait pas observé un tel phénomène qui peut expliquer, à lui-seul, le rebond de l’économie israélienne. La contribution des investissements d’Intel au PIB israélien revêt bien une forme temporaire, voire cyclique.
DES IMPORTATIONS AUGMENTÉES
Les nouvelles machines installées par Intel à Kiriat Gat proviennent de l’étranger. Ce qui explique l’augmentation fulgurante de l’approvisionnement en marchandises réalisées par Israël à l’étranger depuis le début de 2016 : les importations israéliennes (défense, bateaux, avions et diamants exclus) ont fait un bond de 29,2% au second trimestre, après une hausse de 7,2% au troisième trimestre.
Le gonflement des importations industrielles depuis le début 2016 n’est donc pas le signe d’une reprise de l’activité économique en Israël ; ce sont les achats de machines à l’étranger par Intel qui sont principalement à l’origine du boom des importations.
DES EXPORTATIONS RÉDUITES
Autre conséquence de l’introduction de nouvelles machines à l’usine Intel de Kiriat Gat en 2016 : les exportations d’Intel ont été réduites puisque la production de l’usine a tourné au ralenti durant toute la période de modernisation. Au troisième trimestre de 2016, les exportations israéliennes (diamants et start-up exclus) ont chuté de 6,3% ; la baisse des exportations industrielles est surtout concentrée sur la branche des composantes électroniques qui sont la spécialité d’Intel.
Ces quelques chiffres, concernant les investissements et le commerce extérieur, le confirment : la croissance du PIB israélien de 2016 résulte d’une illusion d’optique basée sur des facteurs temporaires et aléatoires.
En restant dépendante d’une seule et grande entreprise, la croissance de l’économie israélienne ne semble pas suffisamment robuste pour se poursuivre durablement.
Jacques Bendelac (Jérusalem)
Source Israel Valley
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