Israël refuse toujours de participer à la conférence de paix qu’essaie d’organiser Paris le mois prochain. L’ambassadrice d’Israël, Aliza Bin-Noun, en visite dans la région ce mercredi, explique cette position......Interview.....
– Avez-vous noté une hausse de l’émigration de la population juive de France vers Israël depuis les attentats de 2015 ?
« De janvier à août dernier, nous avons noté une diminution de l’émigration de presque 40 %. »
– Comment l’expliquez-vous ?
« Ceux qui souhaitaient émigrer l’ont fait avant. Les attentats dont la cible était la communauté juive – Toulouse et l’Hypercacher – ont encouragé les juifs à quitter la France. Lors des attentats de novembre et les suivants, la communauté juive n’était pas ciblée, c’était toute la population française qui était visée. Ceci a peut-être diminué la volonté de partir en Israël. »
– Pourquoi votre gouvernement refuse de participer à la conférence de paix que veut organiser la France le mois prochain ?
« Pour le gouvernement israélien, le seul moyen à travers lequel on peut parvenir à la paix est par un dialogue direct. C’était le cas pour l’accord de paix avec l’Égypte, avec la Jordanie ou pendant le processus d’Oslo. Pour Israël, se trouver dans un cadre international où la plupart des pays critiquent Israël et attendent d’Israël des concessions très problématiques par rapport à notre sécurité, ce n’est pas possible.
On voit ce qui arrive dans les organisations internationales comme l’UNESCO. Lors de la dernière résolution sur Jérusalem, une majorité de pays niait le lien entre le peuple juif et Jérusalem. Au conseil des droits de l’Homme à Genève, 60 à 70 % des résolutions visent Israël, comme s’il n’existait pas d’autres conflits dans le monde.
Cela montre que les plates-formes internationales ne sont pas très objectives. Israël ne veut pas se trouver dans un cadre où elle est mise sous pression. Benjamin Netanyahu appelle Mahmoud Abbas à venir commencer un dialogue direct. Sans les conditions préalables que pose Mahmoud Abbas : la libération de terroristes qui ont commis des attentats et l’arrêt des constructions en Cisjordanie. »
– L’arrêt des constructions remettrait-il en cause votre sécurité ?
« Il y a six ans, Israël a gelé les constructions pendant dix mois, à cause d’une demande internationale. Pendant ces dix mois, le Premier ministre a appelé à un dialogue direct. Mahmoud Abbas a refusé. Au cours de ces six années, le Moyen-Orient a changé.
Les menaces ont augmenté. Aujourd’hui, la population israélienne n’est pas favorable à remplir ces conditions favorables. Plus de 350 000 Israéliens habitent en Cisjordanie. Ils ont des besoins. Il leur faut des maisons, des écoles, des crèches. Le monde ne s’arrête par parce que les Palestiniens refusent de venir discuter.
J’ajoute que des processus de paix se sont déjà occupé des implantations. Mais les Palestiniens n’ont jamais reconnu Israël comme pays juif. Les processus de paix ont échoué non à cause des implantations, mais parce que les Palestiniens n’ont jamais cédé sur leur revendication de droit au retour des Palestiniens. Ce droit au retour serait la fin d’Israël comme pays juif. Il y a donc un consensus chez nous, à droite comme à gauche, contre cette disposition. »
– Sans concession, ni d’un côté ni de l’autre, le dialogue n’est pas près de se renouer.
« De notre côté, un appel est toujours valide. De l’autre côté, Mahmoud Abbas refuse parce qu’il a pris la décision stratégique de passer par des organisations internationales pour faire pression sur Israël. »
– Et la France joue son jeu ?
« Oui. La politique française par rapport au conflit israélo-palestinien est connue.
Nous sommes d’accord que nous ne sommes pas d’accord. Nous sommes d’accord sur le fait que la sécurité d’Israël compte, mais nous ne partageons pas les mêmes avis sur la résolution du conflit. Mais la réalité a changé ici aussi. Toutes les menaces terroristes en France ont peut-être changé l’état d’esprit. »
Source La Voix du Nord
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