La police israélienne a tenté récemment d'interroger le milliardaire américain Ronald Lauder, président du Congrès juif mondial alors en visite en Israël, dans le cadre d'une affaire concernant le Premier ministre Benjamin Netanyahu, ont dit les médias israéliens....
Ronald Lauder a refusé d'être entendu et un accord a été trouvé selon lequel soit les enquêteurs iront l'interroger dans les prochains jours à New York soit il reviendra en Israël pour témoigner, a rapporté mardi soir la chaîne de télévision Channel 2.
Une porte-parole de la police, interrogée par l'AFP, a refusé de commenter ces informations.
Selon Channel 2, l'unité anti-fraude a approché l'homme d'affaires et philanthrope alors qu'il venait d'arriver vendredi en Israël pour les obsèques du prix Nobel de la paix Shimon Peres.
"J'arrive d'une commémoration du massacre de Babi Yar (l'exécution de plus de 34.000 juifs par les nazis en Ukraine), je viens pour les funérailles d'un bon ami dont j'ai partagé les initiatives diplomatiques (Peres) et vous m'appréhendez ?", aurait dit Ronald Lauder cité par Channel 2.
Le nom du Premier ministre israélien apparaît dans ce que le ministère de la Justice présente comme des vérifications qui n'ont pas atteint le stade de l'enquête. Le ministère de la Justice n'a pas précisé le motif de cet examen. Les médias israéliens ont évoqué des soupçons de transferts de fonds illicites et de pots-de-vin.
Mais rien n'est confirmé officiellement.
Selon le quotidien Haaretz, le nom de Ronald Lauder a fait surface en raison de cadeaux qu'il aurait faits à M. Netanyahu lors de leurs rencontres en Israël et à l'étranger et de voyages qu'il aurait financés.
L'homme d'affaires américain a longtemps été considéré comme un proche de M. Netanyahu qui l'avait chargé, à la fin des années 90, d'être le négociateur d'Israël auprès du président syrien Hafez al-Assad.
Leurs relations se sont détériorées en 2011, après un reportage de la chaîne Channel 10, alors détenue par Ronald Lauder, sur le financement des voyages de M. Netanyahu.
"On ne trouvera rien -- parce qu'il n'y a rien", ont répété à plusieurs reprises l'entourage de M. Netanyahu et le Premier ministre lui-même.
Ce dernier a cependant reconnu avoir reçu de l'argent du magnat français Arnaud Mimran qui a écopé en juillet d'une peine de 8 ans de prison pour une escroquerie à la taxe carbone de 283 millions d'euros.
En mai, un rapport critique du contrôleur de l'Etat se penchait sur les voyages en avion de M. Netanyahu et de sa famille lorsqu'il était ministre des Finances de 2003 à 2005, pointant du doigt de possibles conflits d'intérêt.
Source L'Orient le Jour