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jeudi 1 septembre 2016

Le discours des "ambassadeurs" : le Proche-Orient et Israël


 
Le Président de la République, François HOLLANDE, a ouvert la 22ème Conférence des Ambassadeurs, au Palais de l’Elysée, le jeudi 28 août à 9h00. La Conférence des Ambassadeurs réunit tous les ans tous les chefs de missions diplomatique français et a eu lieu du 28 au 30 août, sur le thème de « L’action extérieure de la France, une diplomatie globale »...





Voici les principaux points du Président Hollande dans son discours (publié dans JSS News) : "Au Proche-Orient, je constate à regret que les conditions ne sont toujours pas réunies pour une négociation directe entre Palestiniens et Israéliens.

Or rien ne serait pire que le statu quo. La France a donc pris l’initiative de réunir à Paris, une conférence, c’était au début du mois de juin sous la présidence de JeanMarc AYRAULT.
Une méthode a été arrêtée. La priorité, c’est que le travail débouche sur des mesures concrètes qui pourront être proposées à la fin de l’année aux parties prenantes pour qu’ensuite elles et elles seules fassent le travail qui est attendu, c’est-à-dire la négociation et la solution dont on connaît les paramètres, deux Etats qui peuvent vivre en paix et en sécurité.
Mais la paix se joue aussi aux frontières de l’Europe. Nous avions perdu la conscience que le pire pouvait être possible y compris au plus près de ce que nous pensons être notre vie en commun dans l’Union européenne. Il y a 2 ans, les frontières ont été violées par une action de force, c’est un précédent extrêmement grave qui s’est produit.

Là-encore, nous avons pris l’initiative, avec la chancelière Angela MERKEL, nous nous sommes investis pour tenter le règlement de la crise ukrainienne.
Cette action (ndlr: contre le terrorisme en France et dans le monde) menée de façon continue depuis 2012 porte ses fruits, l’Etat islamique est affaibli au Levant, il recule même s’il occupe encore des territoires et même s’il se livre encore à des massacres effroyables.

Mais le plus grave est que Daesh se démultiplie ailleurs, en Libye, au Yémen, en Egypte, en Somalie, au Nigéria, avec Boko HARAM et même en Asie encore récemment au Bangladesh. Et je pourrais continuer la liste.
La France souhaite que l’Iran, ce grand pays, réintègre pleinement la communauté internationale.

Mais si l’Iran veut y parvenir, il doit contribuer à l’apaisement de la situation dans la Région. La France est prête à faciliter ce processus avec les pays du Golfe, chacun connaît les relations de confiance que nous avons su tisser avec ces pays.
Nous avons là une situation où notre médiation, notre intervention politique peut être utile. Nous avons le lien avec les uns et avec les autres : c’est le Yémen qui est dans un véritable chaos et nous devons convaincre les parties en présence de reprendre au plus vite les pourparlers.
La troisième urgence, c’est l’accès de l’Afrique aux énergies renouvelables, l’accès de tous les habitants d’Afrique à l’électricité. C’est un élément fondamental de la justice climatique.
Nous avons eu une autre illustration de ce que pouvait, hélas, ne pas faire l’Europe, ou faire de manière désordonnée : l’afflux de réfugiés en 2015 qui a révélé des fractures profondes au sein de notre continent.

Il a conduit certains pays à se refermer, d’autres à s’ouvrir, pour ensuite constater et c’était la position de la France, elle méritait d’être entendue dès le départ qu’il fallait tout simplement, mais c’était déjà un choix courageux, protéger nos frontières extérieures, assurer le respect de l’espace Schengen, pour accueillir ceux qui devaient l’être et raccompagner ceux qui n’avaient pas de droit à pouvoir prétendre vivre en Europe et le faire dignement, de le faire solidairement et de le faire efficacement.
Alors, rien ne sera possible en Europe si la confiance n’est pas retrouvée. Confiance des peuples beaucoup ne comprennent plus le sens du projet européen confiance entre les Etats qui voient l’Union soit comme un excès de discipline, soit comme un excès de solidarité. Confiance envers les institutions européennes, dont les procédures – mais cela ne vaut pas que pour l’institution européenne – ne sont plus adaptées à l’urgence de la période. Une nouvelle impulsion est donc nécessaire.
L’Europe doit se doter de toutes les capacités militaires, des ressources industrielles nécessaires, pour construire son autonomie stratégique et je propose qu’un fonds européen de sécurité et de défense puisse être constitué. Puis, à terme, les Etats qui veulent souscrire à des objectifs plus ambitieux pourront constituer une coopération structurée permanente, elle est prévue par les traités.
Alors, céder sur nos valeurs serait non seulement une régression pour notre Etat de droit, mais aussi un risque pour notre cohésion nationale, même si nous connaissons l’ampleur de la menace. Ce serait surtout un discrédit pour notre influence internationale.

La France est forte quand elle est elle-même, pas quand elle se défigure. Alors face à l’intolérance, à la haine, à l’obscurantisme, la France n’a à renoncer à rien de ce qu’elle est.
Elle a les moyens d’agir, à l’intérieur par la force du droit, à l’extérieur par notre diplomatie et la force de nos armées mais elle a également les moyens d’agir par l’économie".

Source Israel Valley