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vendredi 10 juin 2016

Paracha Nasso : "tu prendras ce que tu as... donné"





La paracha Nasso des prélèvements et des dîmes qu'il faut donner aux Cohanim. Puis, la paracha décrit la loi de la Sota : cette femme qui, suspectée d'infidélité, devra passer un processus pour vérifier son innocence. Les sages apprennent de la juxtaposition de ces deux sujets que celui qui ne donne pas les dîmes au Cohen se retrouvera chez le Cohen pour passer le processus de la sota, c'est à dire qu'il soupçonnera sa femme d'infidélité...




A priori, il est très étonnant qu'une telle faute (de ne pas donner quelques pièces au Cohen) amène une si grande punition ! De plus, même si cet homme à gravement fauté, pourquoi sa femme devrait-elle en subir les conséquences et affronter cette humiliation ?
Le livre Mayan Hachavou'a donne une magnifique explication à ce sujet :
Nos sages disent que la raison pour laquelle il faut donner les dîmes à la tribu de Lévy, est afin de leur permettre de se consacrer entièrement à la thora et au service divin.  Cette mitsva nous permet aussi de nous associer à leur ascension et de sanctifier tout notre être.

Ainsi, en donnant une partie de nos revenus et de nos biens pour les mitsvot et pour renforcer la thora, nous montrons que nous donnons de l'importance à la spiritualité et que toute notre vie est tournée vers la volonté de D.ieu. Il est donc fort probable que nous réussirons à transmettre ce formidable message à notre entourage. Notre conviction et notre exemple permettra à insuffler un élan de sainteté dans tout notre foyer.
Inversement, celui qui s'abstient de donner la dîme, d'offrir une partie de ses biens pour la thora et les mitsvot, prouve par son comportement qu'il est attaché au matériel et que celui-ci représente un objectif dans sa vie. Suite à son comportement, sa maisonnée sera imprégnée de cet aspect négatif de la vie et risquera de perdre toutes les valeurs que la thora nous enseigne. Cette situation, affirment nos sages, pourra se dégrader jusqu'à arriver à la plus grande immoralité, la plus grande faute : l’infidélité.
Le message de nos maîtres est clair : il faut absolument donner plus d'importance à notre spiritualité, à notre vie future. Au lieu de penser que nous devons donner de notre personne et de notre argent, considérons plutôt notre vie comme une occasion pour préparer notre monde futur. En effet, les sages disent que ce monde-ci n'est qu'un simple vestibule dans lequel il faut se préparer avant de rejoindre le monde futur. Une fois arrivé là-bas, on ne peut ni réparer nos fautes, ni ajouter de mérites. « Seul celui qui s'est fatigué avant le shabbat aura de quoi manger durant le shabbat… »
On raconte qu'un homme décida de préparer son monde futur. Il prépara des devises de tous les pays ainsi que différentes matières précieuses. Dans son testament, il demanda à être enterré, avec toutes ses monnaies.
Après son décès, notre ami arriva donc dans le monde futur et chercha de quoi se nourrir. Il aperçut un stand où l'on distribuait de quoi manger et demanda un repas. Les anges lui demandèrent s'il avait de quoi payer et il leur proposa des euros. À sa grande déception, les préposés refusèrent cette monnaie et il essaya alors de donner des dollars, puis des chekalim. Mais les anges restèrent fermes : ils ne connaissaient pas ces devises. De même, les yens et les francs suisses leur étaient inconnus. Notre compagnon était bien embarrassé et essaya alors de leur proposer des lingots d'or et d'argent, mais ils refusèrent également.
Grande fut sa déception lorsqu'il aperçut que les anges ne connaissaient pas non plus les diamants. Soigneusement enveloppées dans un petit papier, ces pierres précieuses étaient son dernier recours. Notre ami était abattu !
Mais, à ce moment là, les anges lui firent remarquer qu'il avait fait tomber le papier qui enveloppait les diamants. Ils s'écrièrent : « Ce papier peut te servir, ici c'est la monnaie qui existe. » Le petit papier froissé était un reçu de dix euros, qu'il avait eu en faisant un don à une institution de thora.
Cette parabole ne concerne pas uniquement la tsédaka. Elle concerne toutes les mitsvot. Au lieu de croire que l'on doit faire des sacrifices, des dons de soi et des efforts, soyons conscients que les mitsvot sont notre seul et unique bien, car elles nous resteront pour l’éternité.
Cette réflexion nous permettra d’accomplir les mitsvot avec plus d’entrain, de joie et de facilité. Nous arriverons à fixer des études quotidiennes, à nous habiller avec pudeur, à respecter nos parents et à faire du ‘Hessed.
Dans notre génération où les limites n’existent plus, il est encore plus nécessaire de s’accrocher à la thora afin ne pas tomber. De nos jours il est clair que seule la thora peut consolider notre foyer et notre vie. Il est à présent clair que l’accomplissement des mitsvot n’est pas seulement un moyen pour mériter le monde futur, mais notre situation sur terre en dépend.

Rav Emmanuel MIMRAN


Source Torah Box