La parasha nous parle de la règle du Nazir, la Haftara nous rapporte l’exemple de Shimshon. Pour ne pas être trop long, seule sa naissance est racontée dans la Haftara ; mais la suite de l’histoire mérite d’être connue. Voici le texte traduit suivi d'une analyse du Rav Kohn...
Haftara traduite :
Il y avait un homme de Tsorea, de la famille des Danites, et qui s’appelait Manoach. Sa femme était stérile, et n’enfantait pas.
Un ange de l’Éternel apparut à la femme, et lui dit : Voici, tu es stérile, et tu n’as point d’enfants ; tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils.
Maintenant prends bien garde, ne bois ni vin ni liqueur forte, et ne mange rien d’impur.
Car tu vas devenir enceinte et tu enfanteras un fils. Le rasoir ne passera point sur sa tête, parce que cet enfant sera consacré à Dieu dès le ventre de sa mère ; et ce sera lui qui commencera à délivrer Israël de la main des Philistins.
La femme alla dire à son mari ; Un homme de Dieu est venu vers moi, et il avait l’aspect d’un ange de Dieu, un aspect redoutable. Je ne lui ai pas demandé d’où il était, et il ne m’a pas fait connaître son nom.
Mais il m’a dit : Tu vas devenir enceinte, et tu enfanteras un fils ; et maintenant ne bois ni vin ni liqueur forte, et ne mange rien d’impur, parce que cet enfant sera consacré à Dieu dès le ventre de sa mère jusqu’au jour de sa mort.
Manoach fit cette prière à l’Éternel : Ah ! Seigneur, que l’homme de Dieu que tu as envoyé vienne encore vers nous, et qu’il nous enseigne ce que nous devons faire pour l’enfant qui naîtra !
Dieu exauça la prière de Manoach, et l’ange de Dieu vint encore vers la femme. Elle était assise dans un champ, et Manoach, son mari, n’était pas avec elle.
Elle courut promptement donner cette nouvelle à son mari, et lui dit : Voici, l’homme qui était venu l’autre jour vers moi m’est apparu.
Manoach se leva, suivit sa femme, alla vers l’homme, et lui dit : Est-ce toi qui as parlé à cette femme ? Il répondit : C’est moi.
Manoach dit : Maintenant, si ta parole s’accomplit, que faudra-t-il observer à l’égard de l’enfant, et qu’y aura-t-il à faire ?
L’ange de l’Éternel répondit à Manoach : La femme s’abstiendra de tout ce que je lui ai dit.
Elle ne goûtera d’aucun produit de la vigne, elle ne boira ni vin ni liqueur forte, et elle ne mangera rien d’impur ; elle observera tout ce que je lui ai prescrit.
Manoach dit à l’ange de l’Éternel : Permets-nous de te retenir, et de t’apprêter un chevreau.
L’ange de l’Éternel répondit à Manoach : Quand tu me retiendrais, je ne mangerais pas de ton mets ; mais si tu veux faire un holocauste, tu l’offriras à l’Éternel. Manoach ne savait point que ce fût un ange de l’Éternel.
Et Manoach dit à l’ange de l’Éternel : Quel est ton nom, afin que nous te rendions gloire, quand ta parole s’accomplira ?
L’ange de l’Éternel lui répondit : Pourquoi demandes-tu mon nom ? Il est merveilleux.
Manoach prit le chevreau et l’offrande, et fit un sacrifice à l’Éternel sur le rocher. Il s’opéra un prodige, pendant que Manoach et sa femme regardaient.
Comme la flamme montait de dessus l’autel vers le ciel, l’ange de l’Éternel monta dans la flamme de l’autel. A cette vue, Manoach et sa femme tombèrent la face contre terre.
L’ange de l’Éternel n’apparut plus à Manoach et à sa femme. Alors Manoach comprit que c’était l’ange de l’Éternel,
et il dit à sa femme : Nous allons mourir, car nous avons vu Dieu.
Sa femme lui répondit : Si l’Éternel eût voulu nous faire mourir, il n’aurait pas pris de nos mains l’holocauste et l’offrande, il ne nous aurait pas fait voir tout cela, et il ne nous aurait pas maintenant fait entendre pareilles choses.
La femme enfanta un fils, et lui donna le nom de Samson. L’enfant grandit, et l’Éternel le bénit.
Et l’esprit de l’Éternel commença à l’agiter à Machané Dan, entre Tsorea et Eschthaol.
(Fin de la Haftara)
Samson descendit à Thimna, et il y vit une femme parmi les filles des Philistins.
Lorsqu’il fut remonté, il le déclara à son père et à sa mère, et dit : J’ai vu à Thimna une femme parmi les filles des Philistins ; prenez-la maintenant pour ma femme.
Son père et sa mère lui dirent : N’y a-t-il point de femme parmi les filles de tes frères et dans tout notre peuple, que tu ailles prendre une femme chez les Philistins, qui sont incirconcis ? Et Samson dit à son père : Prends-la pour moi, car elle me plaît.
Son père et sa mère ne savaient pas que cela venait de l’Éternel : car Samson cherchait une occasion de dispute de la part des Philistins. En ce temps là, les Philistins dominaient sur Israël.
Samson descendit avec son père et sa mère à Thimna. Lorsqu’ils arrivèrent aux vignes de Thimna, voici, un jeune lion rugissant vint à sa rencontre.
L’esprit de l’Éternel saisit Samson ; et, sans avoir rien à la main, Samson déchira le lion comme on déchire un chevreau. Il ne dit point à son père et à sa mère ce qu’il avait fait.
Il descendit et parla à la femme, et elle lui plut.
Quelque temps après, il se rendit de nouveau à Thimna pour la prendre, et se détourna pour voir le cadavre du lion. Et voici, il y avait un essaim d’abeilles et du miel dans le corps du lion.
Il prit entre ses mains le miel, dont il mangea pendant la route ; et lorsqu’il fut arrivé près de son père et de sa mère, il leur en donna, et ils en mangèrent. Mais il ne leur dit pas qu’il avait pris ce miel dans le corps du lion.
Le père de Samson descendit chez la femme. Et là, Samson fit un festin, car c’était la coutume des jeunes gens.
Dès qu’on le vit, on invita trente compagnons qui se tinrent avec lui.
Samson leur dit : Je vais vous proposer une énigme. Si vous me l’expliquez pendant les sept jours du festin, et si vous la découvrez, je vous donnerai trente chemises et trente vêtements de rechange.
Mais si vous ne pouvez pas me l’expliquer, ce sera vous qui me donnerez trente chemises et trente vêtements de rechange. Ils lui dirent : Propose ton énigme, et nous l’écouterons.
Et il leur dit : De celui qui mange est sorti ce qui se mange, et du fort est sorti le doux. Pendant trois jours, ils ne purent expliquer l’énigme.
Le septième jour, ils dirent à la femme de Samson : Persuade à ton mari de nous expliquer l’énigme ; sinon, nous te brûlerons, toi et la maison de ton père. C’est pour nous dépouiller que vous nous avez invités, n’est-ce pas ?
La femme de Samson pleurait auprès de lui, et disait : Tu n’as pour moi que de la haine, et tu ne m’aimes pas ; tu as proposé une énigme aux enfants de mon peuple, et tu ne me l’as point expliquée ! Et il lui répondait : Je ne l’ai expliquée ni à mon père ni à ma mère ; est-ce à toi que je l’expliquerais ?
Elle pleura auprès de lui pendant les sept jours que dura leur festin ; et le septième jour, il la lui expliqua, car elle le tourmentait. Et elle donna l’explication de l’énigme aux enfants de son peuple.
Les gens de la ville dirent à Samson le septième jour, avant le coucher du soleil : Quoi de plus doux que le miel, et quoi de plus fort que le lion ? Et il leur dit : Si vous n’aviez pas labouré avec ma génisse, vous n’auriez pas découvert mon énigme.
L’esprit de l’Éternel le saisit, et il descendit à Askalon. Il y tua trente hommes, prit leurs dépouilles, et donna les vêtements de rechange à ceux qui avaient expliqué l’énigme. Il était enflammé de colère, et il monta à la maison de son père.
Sa femme fut donnée à l’un de ses compagnons, avec lequel il était lié.
Quelque temps après, à l’époque de la moisson des blés, Samson alla voir sa femme, et lui porta un chevreau. Il dit : Je veux entrer vers ma femme dans sa chambre. Mais le père de sa femme ne lui permit pas d’entrer.
J’ai pensé dit-il, que tu avais pour elle de la haine, et je l’ai donnée à ton compagnon. Est-ce que sa jeune soeur n’est pas plus belle qu’elle ? Prends-la donc à sa place.
Samson leur dit : Cette fois je ne serai pas coupable envers les Philistins, si je leur fais du mal.
Samson s’en alla. Il attrapa trois cents renards, et prit des flambeaux ; puis il tourna queue contre queue, et mit un flambeau entre deux queues, au milieu.
Il alluma les flambeaux, lâcha les renards dans les blés des Philistins, et embrasa les tas de gerbes, le blé sur pied, et jusqu’aux plantations d’oliviers.
Les Philistins dirent : Qui a fait cela ? On répondit : Samson, le gendre du Thimnien, parce que celui-ci lui a pris sa femme et l’a donnée à son compagnon. Et les Philistins montèrent, et ils la brûlèrent, elle et son père.
Samson leur dit : Est-ce ainsi que vous agissez ? Je ne cesserai qu’après m’être vengé de vous.
Il les battit rudement, dos et ventre ; puis il descendit, et se retira dans la caverne du rocher d’Étam.
Alors les Philistins se mirent en marche, campèrent en Juda, et s’étendirent jusqu’à Léchi.
Les hommes de Juda dirent : Pourquoi êtes-vous montés contre nous ? Ils répondirent : Nous sommes montés pour lier Samson, afin de le traiter comme il nous a traités.
Sur quoi trois mille hommes de Juda descendirent à la caverne du rocher d’Étam, et dirent à Samson : Ne sais-tu pas que les Philistins dominent sur nous ? Que nous as-tu donc fait ? Il leur répondit : Je les ai traités comme il m’ont traité.
Ils lui dirent : Nous sommes descendus pour te lier, afin de te livrer entre les mains des Philistins. Samson leur dit : Jurez-moi que vous ne me tuerez pas.
Ils lui répondirent : Non ; nous voulons seulement te lier et te livrer entre leurs mains, mais nous ne te ferons pas mourir. Et ils le lièrent avec deux cordes neuves, et le firent sortir du rocher.
Lorsqu’il arriva à Léchi, les Philistins poussèrent des cris à sa rencontre. Alors l’esprit de l’Éternel le saisit. Les cordes qu’il avait aux bras devinrent comme du lin brûlé par le feu, et ses liens tombèrent de ses mains.
Il trouva une mâchoire d’âne fraîche, il étendit sa main pour la prendre, et il en tua mille hommes.
Et Samson dit : Avec une mâchoire d’âne, un monceau, deux monceaux ; Avec une mâchoire d’âne, j’ai tué mille hommes.
Quand il eut achevé de parler, il jeta de sa main la mâchoire. Et l’on appela ce lieu Ramath Léchi.
Pressé par la soif, il invoqua l’Éternel, et dit : C’est toi qui a permis par la main de ton serviteur cette grande délivrance ; et maintenant mourrais je de soif, et tomberais-je entre les mains des incirconcis ?
Dieu fendit la cavité du rocher qui est à Léchi, et il en sortit de l’eau. Samson but, son esprit se ranima, et il reprit vie. C’est de là qu’on a appelé cette source En Hakkoré ; elle existe encore aujourd’hui à Léchi.
Samson fut juge en Israël, au temps des Philistins, pendant vingt ans.
Samson partit pour Gaza ; il y vit une femme prostituée, et il entra chez elle.
On dit aux gens de Gaza : Samson est arrivé ici. Et ils l’environnèrent, et se tinrent en embuscade toute la nuit à la porte de la ville. Ils restèrent tranquilles toute la nuit, disant : Au point du jour, nous le tuerons.
Samson demeura couché jusqu’à minuit. Vers minuit, il se leva ; et il saisit les battants de la porte de la ville et les deux poteaux, les arracha avec la barre, les mit sur ses épaules, et les porta sur le sommet de la montagne qui est en face d’Hébron.
Après cela, il aima une femme dans la vallée de Sorek. Elle se nommait Delila.
Les princes des Philistins montèrent vers elle, et lui dirent : Flatte-le, pour savoir d’où lui vient sa grande force et comment nous pourrions nous rendre maîtres de lui ; nous le lierons pour le dompter, et nous te donnerons chacun mille et cent sicles d’argent.
Delila dit à Samson : Dis-moi, je te prie, d’où vient ta grande force, et avec quoi il faudrait te lier pour te dompter.
Samson lui dit : Si on me liait avec sept cordes fraîches, qui ne fussent pas encore sèches, je deviendrais faible et je serais comme un autre homme.
Les princes des Philistins apportèrent à Delila sept cordes fraîches, qui n’étaient pas encore sèches. Et elle le lia avec ces cordes.
Or des gens se tenaient en embuscade chez elle, dans une chambre. Elle lui dit : Les Philistins sont sur toi, Samson ! Et il rompit les cordes, comme se rompt un cordon d’étoupe quand il sent le feu. Et l’on ne connut point d’où venait sa force.
Delila dit à Samson : Voici, tu t’es joué de moi, tu m’as dit des mensonges. Maintenant, je te prie, indique-moi avec quoi il faut te lier.
Il lui dit : Si on me liait avec des cordes neuves, dont on ne se fût jamais servi, je deviendrais faible et je serais comme un autre homme.
Delila prit des cordes neuves, avec lesquelles elle le lia. Puis elle lui dit : Les Philistins sont sur toi, Samson ! Or des gens se tenaient en embuscade dans une chambre. Et il rompit comme un fil les cordes qu’il avait aux bras.
Delila dit à Samson : Jusqu’à présent tu t’es joué de moi, tu m’as dit des mensonges. Déclare-moi avec quoi il faut te lier. Il lui dit : Tu n’as qu’à tisser les sept tresses de ma tête avec la chaîne du tissu.
Et elle les fixa par la cheville. Puis elle lui dit : Les Philistins sont sur toi, Samson ! Et il se réveilla de son sommeil, et il arracha la cheville du tissu et le tissu.
Elle lui dit : Comment peux-tu dire : Je t’aime ! puisque ton coeur n’est pas avec moi ? Voilà trois fois que tu t’es joué de moi, et tu ne m’as pas déclaré d’où vient ta grande force.
Comme elle était chaque jour à le tourmenter et à l’importuner par ses instances, son âme s’impatienta à la mort, il lui ouvrit tout son coeur, et lui dit : Le rasoir n’a point passé sur ma tête, parce que je suis consacré à Dieu dès le ventre de ma mère. Si j’étais rasé, ma force m’abandonnerait, je deviendrais faible, et je serais comme tout autre homme.
Delila, voyant qu’il lui avait ouvert tout son coeur, envoya appeler les princes des Philistins, et leur fit dire : Montez cette fois, car il m’a ouvert tout son coeur. Et les princes des Philistins montèrent vers elle, et apportèrent l’argent dans leurs mains.
Elle l’endormit sur ses genoux. Et ayant appelé un homme, elle rasa les sept tresses de la tête de Samson, et commença ainsi à le dompter. Il perdit sa force.
Elle dit alors : Les Philistins sont sur toi, Samson ! Et il se réveilla de son sommeil, et dit : Je m’en tirerai comme les autres fois, et je me dégagerai. Il ne savait pas que l’Éternel s’était retiré de lui.
Les Philistins le saisirent, et lui crevèrent les yeux ; ils le firent descendre à Gaza, et le lièrent avec des chaînes d’airain. Il tournait la meule dans la prison.
Cependant les cheveux de sa tête recommençaient à croître, depuis qu’il avait été rasé.
Or les princes des Philistins s’assemblèrent pour offrir un grand sacrifice à Dagon, leur dieu, et pour se réjouir. Ils disaient : Notre dieu a livré entre nos mains Samson, notre ennemi.
Et quand le peuple le vit, ils célébrèrent leur dieu, en disant : Notre dieu a livré entre nos mains notre ennemi, celui qui ravageait notre pays, et qui multipliait nos morts.
Dans la joie de leur coeur, ils dirent : Qu’on appelle Samson, et qu’il nous divertisse ! Ils firent sortir Samson de la prison, et il joua devant eux. Ils le placèrent entre les colonnes.
Et Samson dit au jeune homme qui le tenait par la main : Laisse-moi, afin que je puisse toucher les colonnes sur lesquelles repose la maison et m’appuyer contre elles.
La maison était remplie d’hommes et de femmes ; tous les princes des Philistins étaient là, et il y avait sur le toit environ trois mille personnes, hommes et femmes, qui regardaient Samson jouer.
Alors Samson invoqua l’Éternel, et dit : Seigneur Éternel ! souviens-toi de moi, je te prie ; ô Dieu ! donne-moi de la force seulement cette fois, et que d’un seul coup je tire vengeance des Philistins pour mes deux yeux !
Et Samson embrassa les deux colonnes du milieu sur lesquelles reposait la maison, et il s’appuya contre elles ; l’une était à sa droite, et l’autre à sa gauche.
Samson dit : Que je meure avec les Philistins ! Il se pencha fortement, et la maison tomba sur les princes et sur tout le peuple qui y était. Ceux qu’il fit périr à sa mort furent plus nombreux que ceux qu’il avait tués pendant sa vie.
Ses frères et toute la maison de son père descendirent, et l’emportèrent. Lorsqu’ils furent remontés, ils l’enterrèrent entre Tsorea et Eschthaol dans le sépulcre de Manoach, son père. Il avait été juge en Israël pendant vingt ans.
Analyse :
L'un des principaux sujets traités dans la parachath Nasso concerne le nazir , c'est-à-dire celui qui a fait voeu d'abstinence ( Bamidbar 6, 1 à 21). Sa réplique dans le séfèr Choftim est constituée par le récit de la naissance et de la vie de Samson, et sa haftara est empruntée au chapitre 13 qui retrace les événements ayant précédé la naissance de ce « juge ».
De multiples dissemblances différencient toutefois l'état de nazir tel qu'il est réglementé par la Tora et le destin de Samson :
En premier lieu, selon la Tora , les principales interdictions qui s'imposent au nazir sont les suivantes :
1°. Interdiction de consommer du vin ou des boissons à base de raisins.
2°. Interdiction de se couper les cheveux.
3°. Interdiction d'entrer en contact avec un mort.
4°. Interdiction de se rendre impur lors du décès d'un de ses proches (père, mère, frère et soeur).
Dans le cas de Samson, cependant, seules lui ont été applicables les deux premières interdictions, et celui-ci, en de multiples circonstances, a tué des Philistins et s'est donc rendu impur sans encourir aucun reproche quant à sa conduite (voir Radaq
ad 14, 19).
En deuxième lieu, l'état de nazir , selon la Tora , est provisoire : Il dure normalement trente jours ( Michna Nazir 1, 3), et celui qui a fait voeu d'abstinence est tenu, à la fin du temps imparti, d'apporter un sacrifice expiatoire, et ce pour avoir « péché contre son âme » ( Bamidbar 6, 11). En effet, expliquent les rabbins, il a eu le tort de rejeter les biens terrestres que Hachem lui a accordés et dont il aurait profité s'il n'avait pas prononcé son engagement. Se mortifier inutilement est aller à l'encontre de Sa volonté (voir notamment Taanith 11a).
Samson, au contraire, a été un « nazir perpétuel » (« dès le ventre de sa mère » 13, 5).
Enfin, l'état de nazir ne s'impose normalement qu'à celui qui a fait voeu de le devenir, et il n'entraîne aucun effet sur sa famille. Dans le cas de Samson, au contraire, sa mère a reçu l'ordre de s'abstenir, avant même la conception de son fils, de tout vin et de toute boisson forte, ainsi que de tout aliment impur.
Jacques KOHN
Source Massorti et Chiourim