«Israël, terre promise de l’antiterrorisme.» Tel pourrait être le nouveau slogan publicitaire de l’Etat hébreu, après les visites que viennent d’y effectuer les commissions d’enquête créées en France et en Belgique après les attentats de Paris et de Bruxelles....
Certes, les élus français et belges ne s’étaient pas concertés, mais ils se sont rendus en Israël à quelques heures d’intervalle et ils y ont, au début de la semaine, effectué quasiment le même parcours.
A savoir : des rencontres avec des spécialistes de l’antiterrorisme issus du Shabak (la Sûreté générale) et de l’Aman (les renseignements militaires), et avec des intervenants appartenant à la police et au conseil national de sécurité (censé regrouper les évaluations et élaborer des stratégies, mais sans efficacité).
Constituée en février et présidée par Georges Fenech, député (LR) du Rhône, la commission d’enquête française sur les attentats de Paris s’était déjà rendue en Belgique (à Molenbeek), en Grèce et en Turquie.
En Israël, le clou de son séjour n’a pas été la courte et discrète rencontre de ses membres avec Benyamin Nétanyahou, mais la visite guidée de l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv.
Car celui-ci passe pour «le plus sûr du monde» en raison des mesures qui y sont appliquées depuis 1972, année de l’attaque sanglante menée par des membres de l’Armée rouge japonaise pour le compte du Front populaire de libération de la Palestine (26 morts).
Depuis, l’arsenal des mesures sécuritaires de l’aéroport n’a cessé d’être renforcé, pour atteindre des sommets de sophistication. Ce n’est pas un hasard si le responsable actuel de ce système se voit régulièrement proposer des ponts d’or à l’étranger.
L’Etat hébreu s’est plié en quatre pour accueillir les parlementaires français et belges à Jérusalem et à Tel-Aviv : leur visite aide à redorer le blason d’Israël et conforte l’image de «fer de lance de la lutte antiterroriste» que cherche à donner le Premier ministre.
En outre, Nétanyahou répète à l’envi que les terrorismes de l’Etat islamique et des Palestiniens seraient les doigts d’une même main. A l’entendre, Israël, la France, la Belgique et «toutes les démocraties occidentales éclairées» seraient sur le même bateau.
Le moment est donc venu de s’entraider, ce qui explique pourquoi il insiste auprès des Français et des Belges pour une intensification des échanges de renseignements avec les services israéliens.
Source Liberation