Israël a décidé de suspendre tous les permis d'entrée sur son territoire accordés aux Palestiniens pour le Ramadan, après la fusillade qui a frappé Tel Aviv mercredi soi, et qui a fait quatre morts et au moins six blessés, selon un dernier bilan. Deux terroristes palestiniens ont semé la terreur à Tel-Aviv en ouvrant le feu sur des clients attablés dans un quartier animé de restaurants et de bars, tuant quatre d'entre eux et en blessant six autres...
Selon plusieurs témoins, les deux hommes étaient déguisés en juifs religieux et portaient des kippas sur la tête, ce que la police n'a pas encore confirmé.
Ils sont entrés dans le café "Max Brenner" du quartier Sarona, situé près du ministère de la Défense et très fréquentés à cette heure, se sont assis à une table, ont passé une commande avant de se lever et de tirer sur les clients du café "à bout portant".
Cette attaque, vivement condamnée par la classe politique locale et par plusieurs leaders mondiaux, est l'une des plus meurtrières de la part de Palestiniens contre des Israéliens depuis le début de la vague de violences qui enflamment la région depuis octobre dernier. Les deux terroristes ont été arrêtés.
L'un des terroristes a été appréhendé indemne selon les indications de la police, tandis que l'autre a été atteint par des tirs et évacué vers un hôpital.
La police les a ensuite identifiés comme deux Palestiniens, des cousins du village de Yatta dans le secteur d'Hébron, en Cisjordanie. Le village a été bouclé par l'armée israélienne suite à l'attaque.
Selon des rapports dans la presse palestinienne, les terroristes ont été identifiés comme Mohammad Mousa Makhamreh et Khaled Ahmad Mousa Makhamrehen, et sont âgés d'une vingtaine d'année. La maison de l'un des deux hommes a été perquisitionnée et sa famille questionnée pendant la nuit par l'armée israélienne.
Le chef adjoint de la police Moshe Edri a déclaré qu'aucune alerte terroriste n'avait été signalée avant la fusillade, renforçant l'idée d'une attaque terroriste menée par des "loups solitaires".
Il a par ailleurs indiqué que la police a déployé des forces supplémentaires dans la ville, et que les écoles resteraient ouvertes jeudi, appelant les habitants à poursuivre leurs activités normalement.
Edry a toutefois imploré la population de faire preuve de prudence et de signaler toute personne suspecte.
Avraham Liber, jeune homme venu de Jérusalem, partageait une glace en terrasse avec des amis. "J'étais assis de telle sorte que j'ai pu voir le tireur", a-t-il relaté. "Il avait l'air d'être assis sur une chaise, et puis il s'est levé, et il s'est mis à tirer comme ça sur les gens autour de lui, à bout portant (...) c'était un truc de dingue", a-t-il ajouté.
Meital Gonen, une jeune femme, a vu des gens se ruer vers la porte de son magasin de vêtements en suppliant: "Il y a un terroriste. S'il vous plaît, ouvrez-nous". "Ils criaient, ils hurlaient, (il y avait) beaucoup de sang, des gens qui mouraient. C'était terrifiant. Nous avons ouvert les portes pour que les gens se mettent à l'abri".
Yechiel Miller, un bénévole des services de secours United Hatzalah, a raconté avoir trouvé à son arrivée "une dame inconsciente, ne respirant plus, dans un état critique". Outre les blessés, beaucoup de personnes ont été prises en charge en état de choc, a raconté un autre infirmier, Davidi Dahan.
Scènes de panique
L'attaque perpétrée a une nouvelle fois provoqué des scènes de panique. Elle a également suscité un flot de rumeurs comme celle, démentie ensuite, selon laquelle un tireur avait réussi à prendre la fuite.
"Nous n'avons pas connaissance du fait qu'un autre terroriste serait dans la nature, donc pour nous, les gens peuvent reprendre le cours normal de leur vie", a déclaré le chef de la police, Chico Edri, après que le secteur eut été provisoirement bouclé.
Netanyahou et son cabinet de sécurité vont se rassembler jeudi afin de discuter sur des mesures supplémentaires à prendre pour répondre à l'attaque.
La municipalité de Tel Aviv a annoncé un renforcement de la sécurité auprès des écoles, des bâtiments publics et des lieux fréquentés.
Cependant, a convenu le maire Ron Huldai cité par un porte-parole, "nous ne pourrons pas mettre un policier à l'angle de chaque rue". "Le terroriste solitaire peut surgir à tous les coins de rue, telle est la réalité avec laquelle il nous faut vivre", a-t-il dit.
Tel-Aviv avait été le théâtre le 1er janvier d'une attaque analogue quand un Arabe israélien avait ouvert le feu sur des terrasses d'établissements, tuant deux personnes et faisant plusieurs blessés. Il avait ensuite tué un chauffeur de taxi dans sa fuite. Il avait été abattu une semaine plus tard.
Israël est en proie à une vague de violences depuis le 1er octobre dernier. Le rythme des attaques s'était considérablement ralenti au cours des derniers mois.
Source I24News