L'ancien maire de Londres Ken Livingstone, suspendu jeudi du Labour pour des propos sur Hitler, a dit samedi les regretter tout en martelant n'avoir rien dit de faux, en pleine polémique sur l'antisémitisme au Parti travailliste....
«Je regrette vraiment avoir dit cela parce que ça a provoqué toute cette histoire (mais) je ne regrette jamais avoir dit quelque chose de vrai et si le Premier ministre d'Israël dit la même chose, c'est peut-être vrai», a déclaré Ken Livingstone sur la radio LBC.
Il a ainsi rappelé que Benjamin Netanyahu avait déclaré qu'Hitler en 1941 «ne voulait pas exterminer les juifs mais les expulser». L'Israélien dont les propos avaient fait scandale en octobre dernier, s'était alors défendu d'avoir eu «l'intention d'absoudre Hitler de sa responsabilité dans la destruction démoniaque du judaïsme européen».
A quelques jours d'importantes élections locales et régionales, le parti travailliste est plongé dans la tourmente après des propos jugés antisémites en son sein qui ont poussé son leader Jeremy Corbyn à ouvrir vendredi une enquête indépendante.
Ken Livingstone, maire de Londres entre 2000 et 2008, avait affirmé jeudi que lorsqu'«Hitler a gagné les élections en 1932, sa politique était que les juifs devraient être déplacés vers Israël». Avant d'ajouter: «Il soutenait le sionisme avant de devenir fou et de finir par tuer six millions de juifs».
L'ex-édile cherchait alors à défendre une députée travailliste elle-même suspendue la veille pour des propos datant de 2014 et jugés antisémites par le Labour.
Samedi, M. Livingstone a rejeté la responsabilité de la controverse sur des députés travaillistes qu'il a qualifié de «vieux +blairites+ aigris», en référence à l'ancien Premier ministre Tony Blair.
«Si quelqu'un a été bouleversé par tout cela, j'en suis bien entendu désolé mais la véritable chose effrayante, ce sont que des députés malhonnêtes qui savent que ce que je dis est vrai aient provoqué toute cette histoire pour diminuer nos chances aux élections locales et ainsi pouvoir nuire à Jeremy» Corbyn, a-t-il accusé.
Plus de 80 membres ou soutiens du Labour juifs ont pris la plume pour nier, samedi dans le quotidien The Guardian, le fait que l'antisémitisme soit «monnaie courante» dans leur parti.
«Nous n'avons personnellement jamais subi un quelconque préjudice antisémite dans nos relations avec nos collègues du Parti travailliste», écrivent-ils. «Le petit nombre de véritables cas d'antisémitisme doivent être traités, mais nous sommes fiers que le Parti travailliste ait historiquement été à l'avant-garde de la lutte contre toutes les formes de racisme.»
Source 20 minutes